Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'archer du Roi

L'archer du Roi

Titel: L'archer du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
Vom Netzwerk:
l’anathème sera jeté sur vous ! Vous serez tous
excommuniés !
    — Tu vois ce que je veux dire ? déplora George
Adyn. Ça jappe comme un renard mais ce que ça raconte n’a ni queue ni tête.
    — Il parle en français, lui apprit Thomas, avant de
s’adresser au prêtre. Quel est votre nom ?
    — Je veux voir l’évêque immédiatement. Tout de
suite !
    — Quel est votre nom ?
    — Amenez-moi le curé de cette paroisse !
    — Fort bien, mais avant je vous arrache les
oreilles ! répliqua Thomas. Eh bien, quel est votre nom ?
    Il s’appelait père Pascal, et il venait de subir les affres
d’un voyage inconfortable à l’extrême. Parti du sud de Caen, il avait traversé
les eaux glaciales de la mer. Il avait fait voile jusqu’à Guernesey, puis jusqu’à
Southampton, avant de poursuivre sa route à pied, et tout cela sans connaître
un rudiment d’anglais. C’était merveille que le père Pascal fût arrivé si loin.
Et la merveille était d’autant plus grande qu’il avait été dépêché à Hookton
avec un message pour Thomas.
    C’était messire Guillaume d’Evecque qui l’avait envoyé, ou,
plutôt, le père Pascal s’était proposé volontairement pour le voyage qui était
urgent, car c’était un appel au secours. Evecque était assiégé.
    — C’est épouvantable ! dit le religieux français.
    À présent, calmé et radouci, il était assis au coin du feu
aux Trois Coqs, où il dégustait de l’oie et buvait du bragged , une
mixture d’hydromel chaud et de bière brune.
    — C’est le comte de Coutances qui l’assiège. Le
comte ! reprit-il.
    — Pourquoi est-ce à ce point épouvantable ?
demanda Thomas.
    — Parce que messire Guillaume est le vassal-lige du
comte ! s’exclama le prêtre, et Thomas comprit.
    Les terres de messire Guillaume lui avaient été données en
fief, et en faisant la guerre à son propre vassal, le comte le déclarait
hors-la-loi.
    — Mais pourquoi ?
    Le père Pascal haussa les épaules.
    — Le comte dit que c’est à cause de ce qui s’est passé
pendant la bataille. Savez-vous ce qui s’est passé pendant la bataille ?
    — Oui, dit Thomas.
    Devant traduire pour Robbie, il lui fallait l’expliquer de
toute façon. Il s’agissait de la bataille qui avait eu lieu l’été précédent
dans la forêt de Crécy. Messire Guillaume appartenait aux armées du roi de
France, mais au milieu du combat, il avait détecté son ennemi, Guy Vexille, et
avait tourné ses hommes d’armes contre les troupes de Vexille.
    — Le comte dit que c’est de la félonie, poursuivit le
prêtre, et le roi a donné sa bénédiction.
    Thomas se tut pendant quelque temps.
    — Comment savez-vous que j’y étais ? finit-il par
s’enquérir.
    — Vous avez envoyé une missive à messire Guillaume.
    — Je pensais qu’il ne l’avait pas reçue.
    — Si, il l’a reçue, assurément. L’année dernière, avant
de se trouver dans cette mauvaise passe.
    Messire Guillaume se trouvait certes dans une mauvaise
passe, mais par bonheur, son manoir d’Evecque était construit sur la pierre et
garni de douves. Le comte de Coutances n’avait pas encore réussi à percer le
mur, ni à traverser les douves, mais il disposait d’une pléthore de combattants,
tandis que messire Guillaume n’avait qu’une petite garnison de neuf fidèles.
    — Il y a aussi quelques femmes, précisa le père Pascal
en déchirant une cuisse d’oie avec ses dents, mais ça ne compte pas.
    — A-t-il des vivres ?
    — À profusion, et le puits est bon.
    — Ainsi, il peut tenir quelque temps ?
    Le prêtre haussa les épaules.
    — Peut-être que oui, peut-être que non. Il le pense,
mais comment savoir ? Et le comte a une machine, une… il fronça les
sourcils pour retrouver le nom.
    — Un trébuchet ?
    — Non, non, une sorte de grosse arbalète qui lance
d’énormes traits, dit le père Pascal en rongeant le dernier morceau de chair
qui subsistait sur l’os. Elle est vraiment lente et un jour, elle s’est même
brisée. Mais ils l’ont réparée. Cette machine infernale ne cesse de marteler le
mur. Oh, et votre ami est là-bas, marmonna-t-il, la bouche pleine.
    — Mon ami ?
    — Skeat, est-ce bien son nom ? Il est là-bas avec
le docteur. À présent, il parle de nouveau et il marche. Il va bien mieux. Mais
il ne sait pas reconnaître les gens quand ils ne parlent point.
    — Quand ils ne parlent point ? répéta Thomas,
perplexe.
    — Quand

Weitere Kostenlose Bücher