Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'archer du Roi

L'archer du Roi

Titel: L'archer du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
Vom Netzwerk:
il vous voit, expliqua le prêtre, il ne vous
reconnaît pas. Ensuite vous parlez et il vous reconnaît.
    Il haussa les épaules dans un geste de perplexité.
    — Étrange, non ? Donc, qu’allez-vous faire ?
demanda-t-il avant de vider sa cruche.
    — Qu’attend de moi messire Guillaume ?
    — Il désire que vous soyez tout près au cas où il lui
faudrait s’échapper, mais il a écrit une lettre au roi pour lui expliquer ce
qui s’est passé pendant la bataille. J’ai envoyé la lettre à Paris. Messire
Guillaume pense que le roi peut fléchir, aussi attend-il sa réponse, mais moi…
Moi, je pense que messire Guillaume est comme cette oie. Plumé et cuit.
    — A-t-il dit quelque chose à propos de sa fille ?
    — Sa fille ?
    La question parut surprendre le père Pascal. Puis son visage
s’éclaira.
    — Oh, sa fille bâtarde ! Il a dit que vous
trucideriez celui qui l’a tué, quel qu’il soit.
    — C’est vrai, je le ferai.
    — Et il veut votre aide.
    — Il va l’avoir, assura Thomas, et nous partons dès
demain.
    Il regarda Robbie :
    — Nous retournons à la guerre, lui dit-il.
    — Pour qui vais-je me battre ?
    Thomas lui adressa un large sourire :
    — Pour moi, répondit-il.
    Thomas, Robbie et le prêtre se mirent en route le lendemain
matin. Thomas emporta des vêtements de rechange, un sac de flèches rempli, son
arc, son épée et sa cotte de mailles, et, enveloppé dans une feuille de peau de
cerf, un bagage de poids : le livre de son père. En réalité, il était plus
léger qu’une gerbe de flèches, mais la mission qu’impliquait sa possession
pesait sur la conscience de Thomas. Il se disait qu’il partait surtout pour
aller à la rescousse de messire Guillaume, et cependant, il savait qu’il
continuait sa quête du secret de son père.
    Deux hommes au service de sir Giles chevauchaient avec eux
pour ramener la jument que montait le père Pascal, ainsi que les deux étalons
que le vieil homme avait rachetés à ses deux protégés.
    « Vous n’allez pas les emporter à bord d’un bateau,
avait dit sir Giles, on ne mélange point les chevaux et les bateaux. »
    — Il nous a trop payés pour les chevaux, fit remarquer
Robbie alors qu’ils s’éloignaient.
    — Il veut laisser le moins possible à son gendre,
répondit Thomas. De plus, c’est un homme généreux. Il a donné trois livres de
plus à Mary Gooden. Pour sa dot. Ah, il est fort chanceux, cet homme.
    Quelque chose dans l’intonation de son ami attira
l’attention de Robbie.
    — Un homme ? Quel homme ? Tu veux dire
qu’elle a trouvé un époux ?
    — Oui, un bon gars. Un couvreur en chaume de Tolpuddle.
Ils se marieront la semaine prochaine.
    — La semaine prochaine !
    Robbie parut fort contristé d’apprendre que sa maîtresse se
mariait. Même si c’était lui qui l’abandonnait, sa fierté était atteinte.
    — Mais pourquoi l’épouse-t-il ? demanda-t-il au
bout d’un moment. Ou alors, il ne sait point qu’elle est grosse ?
    — Il croit que l’enfant est de lui, affirma Thomas,
imperturbable, et cela se pourrait bien, m’a-t-on dit.
    — Jésus ! jura Robbie.
    Puis il se retourna pour jeter un regard sur la route qui
s’étirait derrière eux, et le souvenir du bon temps lui fit venir le sourire
aux lèvres.
    — C’est un homme bon, dit-il en parlant de sir Giles.
    — Un homme seul, compléta Thomas.
    Leur bienfaiteur regrettait de les voir partir, mais il
comprenait qu’ils ne pouvaient rester.
    Robbie huma l’air :
    — Ça sent la neige.
    — Pas du tout !
    C’était une matinée doucement ensoleillée. Les crocus et les
aconits montraient le bout de leur nez dans les endroits abrités et les haies
étaient bruissantes de pinsons et de rouges-gorges.
    Mais le jeune Écossais ne s’était pas trompé. Comme la
journée passait, les cieux devinrent bas et gris, le vent tourna à l’est en
mordant leurs visages avec une vigueur nouvelle et la neige suivit. Ils trouvèrent
refuge dans la forêt, chez un verdier [4] dont la maison surpeuplée abritait outre l’agent,
sa femme, cinq filles et trois garçons. Deux vaches disposaient d’une étable à
un bout de la maison, et quatre chèvres étaient attachées à l’autre bout. Le
père Pascal confia à Thomas qu’il avait grandi dans une maison tout à fait
semblable ; toutefois, il s’inquiétait de savoir si les usages étaient les
mêmes en Angleterre et dans le Limousin.
    — Des usages ?

Weitere Kostenlose Bücher