L'archipel des hérétiques
des
renseignements biographiques de base sur les administrés, même si l'on y relève
certaines lacunes : les registres des baptêmes de l'Église réformée n'indiquent
pas les naissances chez les catholiques, les mennonites et autres minorités
religieuses.
Dans de nombreuses villes, les archives ont conservé
certains documents émanant des autorités juridiques, qui sont une mine
d'informations pour les historiens. Les Hollandais, à cette époque, étaient à
ce point soucieux de la défense de leur honneur individuel (pour des raisons
sur lesquelles nous reviendrons) que quiconque possédait quelque bien avait
fréquemment recours à un notaire ou à un avoué pour consigner les faits, en vue
d'une future action en justice. On y trouve donc des éléments de l'histoire de
personnes dont rien, sinon, n'aurait subsisté. Les incidents qui y sont
consignés sont, par définition, extraordinaires et donc peu représentatifs de
l'existence habituelle des intéressés, mais ils n'en sont pas moins précieux,
en dépit de leur caractère exceptionnel, car ils nous fournissent par
recoupement et déduction d'innombrables informations.
ouvrages publiés
Le premier livre digne de ce nom, à propos du Batavia, est Voyage to Disaster de Henrietta Drake-Brockman, publié en Australie en
1963. Malgré sa trame quelque peu décousue, un certain manque de détails
significatifs et son index lacunaire, on y trouve une profusion de textes
d'époque de première importance, dont la première traduction anglaise intégrale
du journal de Pelsaert. L'auteur a par ailleurs accompli un gros travail de
recherches dans les archives hollandaises de l'époque - une tâche délicate pour
quelqu'un qui vivait en Australie bien avant l'avènement d'Internet. Le travail
de Drake-Brockman force l'admiration, et même si elle a découvert peu de chose
sur Cornelisz lui-même, elle a su reconstituer avec brio l'histoire d'Ariaen
Jacobsz, de Creesje Jansz et d'autres personnages essentiels de la tragédie.
Quarante ans après sa publication. Voyage to Disaster demeure un
précieux ouvrage de référence pour quiconque s'intéresse au Batavia.
Plus récemment, Vibeke Roeper, un universitaire de
Haarlem, a réédité le journal de Pelsaert et l'a fait publier en Hollande par
la Société Linschoten. Son édition de travail, De Schipbreuk van de Batavia, inclut utilement un certain nombre de documents provenant des archives
de la VOC, qui avaient échappé à l'attention de Drake-Brockman et de ses
collaborateurs.
C'est à Hugh Edwards, qui participa à la découverte du
site du naufrage, que l'on doit le premier récit narratif de l'ensemble des
événements. Son ouvrage Islands of Angry Ghosts est particulièrement
intéressant, car il s'agit d'un témoignage direct sur les premières fouilles du
naufrage et des tombes sur Beacon Island. Plus récemment, Philippe Godard a
traité plus ou moins le même sujet dans un ouvrage d'édition restreinte, The
First and Last Voyage of the Batavia. Ce livre apporte peu d'éléments
nouveaux, mais contient des centaines de photographies en couleur des îles et
des objets retrouvés sur les sites, ainsi que des documents.
à propos des
références...
Bon nombre des documents originaux qui nous sont parvenus,
concernant le Batavia, ont fait l'objet de publications.
Les premiers documents officiels ont été publiés par H.T.
Colenbrander et W.Ph. Coolhaas, J.P. Coen : Bescheiden Omtrent Zijn
Bedrijfin Indië (La Haye : Martinus Nijhoff, 7 vols., 1920-52) ; et le
journal lui-même, avec les documents annexes et compléments, notamment les
sources de Coolhaas, a été publié par Roeper et Drake-Brockman. Il sera plus
simple, pour la plupart des lecteurs, de se procurer ces ouvrages, que d'aller
consulter les archives aux Pays-Bas. J'ai donc ajouté, avec les références des
documents originaux, celles des éditions concernées. Elles apparaissent dans
les notes sous forme des codes [R] pour Roeper et [DB] pour Drake-Brockman,
suivis des numéros de page correspondants. Drake-Brockman a été ma source
principale, tout simplement parce que ma langue maternelle est l'anglais. Comme
cet ouvrage est antérieur à l'autre de trente ans, je tiens à rapporter ici
l'avis de Marit Van Huystee, une linguiste hollandaise travaillant pour le
Western Australian Maritime Muséum, qui juge les traductions de E.D. Drok
excellentes, pratiquement à tout point de vue.
prologue : récif du
matin
Les détails des
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