L'archipel des hérétiques

Jeronimus Cornelisz,
Journal de Pelsaert, 28 septembre 1629 [DB 173]), mais il donne le 5 juillet
comme date de leur exécution (Verdict concernant Daniel Cornelissen, Journal de
Pelsaert, 30 novembre 1629 [DB 240]) ainsi que comme date à laquelle Zevanck et
les autres rejoignirent le conseil (« Exposé succinct... » [DB 251]), tout en
laissant clairement entendre que les charpentiers furent condamnés par le raad de Cornelisz. L'une ou l'autre de ces dates citées par le journal doit être
erronée. Voir aussi le verdict concernant Hans Frederick, Journal de Pelsaert,
30 novembre 1629 [DB 244].
    56.  L'exécution des charpentiers : En fait,
ils furent ligotés et embarqués sur un canot sous la garde des hommes de
Cornelisz. Une fois hors de vue du Cimetière du Batavia, les mutins les
attaquèrent à coups d'épée. Daniel Cornelissen, un cadet originaire de Liège,
se chargea de Dircx. Il se vanta par la suite de « lui être rentré dedans comme
dans du beurre ». Le charpentier fut achevé de deux coups tirés par Hans
Frederick, un soldat allemand de Brème. Verdict concernant Jeronimus Cornelisz,
Journal de Pelsaert, 28 septembre 1629 [DB 173]; verdict concernant Daniel
Cornelissen, Journal de Pelsaert, 30 novembre 1629 [DB 240] ; verdict
concernant Hans Fredrick, Journal de Pelsaert, 30 novembre 1629 [DB 244].
    57.  Les premières noyades : Il semble qu'elles
aient eu lieu le 4 juillet, et non le 3 juillet comme le suggère
Drake-Brockman, auquel cas ces meurtres auraient été commis avant que Cornelisz
n'ordonne l'exécution de Hendricxsz et d'Ariaensz. De l'interrogatoire de Van
Os, il ressort clairement que ces meurtres furent commandités le 3 juillet,
mais ne furent perpétrés que le lendemain. On peut évidemment en déduire que
Jeronimus préméditait déjà de supprimer Hendricx et Ariaensz en prétextant ce
vol. Les loyalistes étaient Andries Liebent et Hendrik Janssen, soldats, et
deux marins, Jan Cornelis et Thomas Wensel Cornelis était le seul Hollandais
-il venait d'Amersfoort, dans la province d'Utrecht. Liebent, cadet de la VOC,
et Janssen, simple matelot, étaient allemands et Wensel était danois.
Interrogatoire de Lenert Van Os, Journal de Pelsaert, 23 septembre 1629 [DB
186]; verdict concernant Mattys Beer, Journal de Pelsaert, 28 septembre 1629
[DB 192] ; verdict concernant Rutger Fredricx, Journal de Pelsaert, 28
septembre 1629 [DB 206-07] ; verdict concernant Daniel Comelissen, 30 novembre
1629 [DB 240], Les différentes explications que donne Pelsaert de ces tueries
sont assez confuses. Tantôt les hommes auraient été ligotés sur le radeau,
tantôt ils auraient été emmenés sur l'île aux Traîtres, puis ligotés, et enfin
traînés dans la mer et noyés.
    58.  Le meurtre de Hans Radder et de Jacop
Groenwald : Verdict concernant Jan Hendricxsz. Journal de Pelsaert, 28
septembre 1629 [DB 182-3] ; verdict concernant Mattys Beer, Journal de
Pelsaert, 28 septembre 1629 [DB 192-3] ; interrogatoire de Rutger Fredricx,
Journal de Pelsaert, 20 septembre 1629 [DB 205].
    59.  La grâce d'Andries de Vries : Verdict
concernant Mattys Beer, Journal de Pelsaert, 28 septembre 1629 [DB 192-3] ;
interrogatoire de Rutger Fredricx, Journal de Pelsaert, 20 septembre 1629 [DB
205].
    60.  Les signaux de Hayes : « Exposé
succinct... », Journal de Pelsaert, nd [DB 252]. Bastiaensz, dans LGB, précise
que Jeronimus « feignait de ne pas voir » les feux.
    61.  Le massacre de l'île aux Traîtres : Je
suppose que c'est parce qu'il avait vu les signaux de Hayes que Jansz était
parti -bien que les journaux de bord ne le spécifient pas ; Pelsaert précise
que les partisans du prévôt quittèrent l'île avant d'être attaqués, mais de
toute évidence, sans la présence des signaux, ils n'auraient pas tenté de
quitter leur île. Le fait que la date du massacre - le 9 juillet - coïncide
avec la déclaration selon laquelle les hommes de Hayes, qui ont dû arriver sur
l'île Haute aux alentours de la période du 20 au 30 juin, aient cherché de
l'eau « pendant vingt jours » nous porte à pencher pour cette hypothèse. Nous
ignorons la date exacte du meurtre du prévôt, mais s'il avait fait partie du
groupe d'anonymes qui se jetèrent à la mer et se noyèrent, les journaux de bord
en auraient fait état. D'autre part, comme nous savons qu'il est mort avant
d'avoir pris pied sur le rivage, j'ai reconstitué la scène de son meurtre sur
les hauts-fonds.
    Le compte rendu du massacre de Jansz