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L'assassin de Sherwood

L'assassin de Sherwood

Titel: L'assassin de Sherwood Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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concernait le code et cela avait eu des conséquences fort néfastes pour lui-même. Il rouvrit les yeux en soupirant et contempla l’énigme. Plus ces messages étaient courts, plus ils étaient difficiles à déchiffrer.
    — « Les trois rois vont à la tour des deux fous avec deux cavaliers. » Qu’est-ce que cela signifie, Ranulf ?
    Son serviteur regardait toujours au-dehors, l’air abattu.
    — Il te tarde d’être à Londres ? demanda Corbett. Ou les oreilles te brûlent-elles encore à la pensée de Lady Mary Neville ?
    Ranulf entendit bien son maître, mais il continua à contempler tristement le coucher de soleil, s’efforçant de maîtriser le courroux qu’il sentait monter en lui. Il avait aimé Lady Mary Neville de toutes les fibres de son être, sa somptueuse chevelure aile-de-corbeau et ses lèvres qu’il avait écrasées contre les siennes lorsqu’elle l’avait mené à sa couche et enlacé de ses membres nacrés à la peau douce et fraîche. Mais elle l’avait délaissé comme elle aurait délaissé une de ses broderies. Elle avait papillonné des cils et annoncé qu’elle devait absolument retourner dans le Nord en compagnie d’un certain Ralph Dacre, un prétendu parent éloigné. Ranulf n’en avait rien cru. Dacre était le type même du courtisan : cheveux bouclés et apprêtés, chausses bien serrées, chaussures à boucles et cotte bleue ouatinée s’arrêtant juste au-dessus d’une braguette avantageuse. Lady Mary Neville était donc sortie de sa vie d’un pas léger, le laissant à son dépit et à son ressentiment. Il lança un regard torve à son maître. Ses affaires de coeur ne concernaient que lui.
    — Il n’y a pas que Lady Mary ! rétorqua-t-il vertement.
    — Ah ! Le poste de clerc ?
    — En effet, Messire. Grâce à vous, je parle français et espagnol et connais les finesses du protocole, mais le roi refuse encore de m’élever à la position de clerc.
    — Il joue avec toi comme le chat avec la souris. Il veut te mettre à l’épreuve.
    Ranulf ricana :
    — Je vous remercie, Messire, mais je pense que ce poste va me glisser entre les doigts, comme Lady Neville.
    Corbett s’approcha de lui et, le saisissant par les épaules, lui fit faire volte-face.
    — Est-ce là le fameux Ranulf-atte-Newgate, le séducteur, le mauvais garçon ? Tu te languis comme une vierge éplorée alors que j’ai besoin de toi, Ranulf !
    Les yeux pers de son serviteur, pareils à ceux d’un chat, étincelèrent de fureur.
    — C’est vrai, je t’assure ! gronda Corbett.
    Il alla au crucifix, posa sa main gauche sur le Christ et leva la droite pour prêter serment :
    — Moi, Sir Hugh Corbett, garde du Sceau privé, je jure solennellement que si tu m’assistes en cette mission, si tu déchiffres ce maudit message, tu seras nommé clerc, Ranulf-atte-Newgate, et recevras salaire et habit lors de la cérémonie rituelle dans la chapelle de St Stephen.
    Ranulf saisit l’occasion par les cheveux. Il grimaça un sourire :
    — Alors, mon maître, pourquoi perdre du temps ? Vous n’aviez pas besoin de jurer.
    — Oh, que si ! répliqua le clerc.
    Il se remit à sa table.
    — Mais laissons de côté ce message énigmatique et concentrons-nous sur cette affaire de Nottingham.
    Il prit le vélin et se mit à écrire :
    — D’abord : Robin de Locksley, Robin de Sherwood, Robin des Bois était – est encore – un hors-la-loi. Excellent archer, soldat aguerri, il a été amnistié par le roi autrefois, mais est retourné à la forêt et a continué de nuire. Selon Willoughby, il y avait une femme et un colosse dans la bande. Donc son compagnon d’antan,
    Jean Petit, et Lady Mary de Lydsford doivent l’avoir rejoint.
    Ranulf prit place en face de Corbett.
    — Ce Robin, remarqua-t-il, est pire que jamais. Il ne se contente plus de dévaliser, mais il tue et mutile. L’embuscade tendue aux collecteurs d’impôts a été particulièrement meurtrière. Il a trempé dans l’assassinat d’Eustace Vechey et a tenté de supprimer Branwood.
    — À quelles fins ? réfléchit tout haut Corbett. Pourquoi ces massacres ? Pourquoi cet esprit de vengeance ?
    — Peut-être espérait-il mieux après l’amnistie ?
    — Ensuite : les gens du château, continua Corbett. Qu’en penses-tu, Ranulf ?
    — Branwood exècre Robin des Bois. Naylor est un ours mal léché. Frère Thomas...
    Ranulf haussa les épaules.
    — Vous connaissez ce genre d’hommes

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