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L'assassin de Sherwood

L'assassin de Sherwood

Titel: L'assassin de Sherwood Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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les chopes et gobelets du plus bel étain sur les étagères en bois poli.
    — Belle auberge que vous avez là, maître... ?
    — Robert Fletcher, pour vous servir, Messire.
    Il salua Ranulf d’une courbette comme si le jeune homme avait été un empereur ou le Grand Khan.
    — Mais j’ai mieux à offrir à leurs seigneuries que cette modeste salle.
    Il les conduisit dans un étroit couloir et les fit entrer dans une chambre élégamment meublée où tables et tabourets entouraient un lit garni d’oreillers et de draps de lin immaculés.
    — C’est ici que j’emmène mes invités de marque, souligna le bonhomme.
    « Je vois, se dit Ranulf en lorgnant le lit. N’importe quel jeune seigneur accompagné d’une catin. »
    — Et que désirez-vous, Messires ? demanda l’aubergiste.
    — J’ai déjà commandé du vin coupé d’eau, répondit Corbett. Avec du pain et du fromage.
    — Tout à votre service, Messire ! Ma propre fille va venir s’occuper de vous.
    Il ressortit avec force courbettes et raclements de pied. Corbett et Ranulf échangèrent des sourires entendus. Peu après, une blonde élancée, au visage et aux yeux d’ange capricieux, leur apporta de quoi se restaurer. Ranulf s’empressa de l’aider, lui glissant compliment sur compliment dans le creux de l’oreille. Elle arrondit ses yeux bleus, feignant une innocence que démentaient ses manières effrontées et ses rires impudiques.
    — Nous avons entendu parler de vous, déclara-t-elle en se reculant et en s’essuyant les mains sur un corselet bien rempli. Frère Thomas dit que vous posez des tas de questions.
    — Et toi, tu fais trop ton impertinente !
    Un vieil homme était entré en claudiquant. Son visage ridé semblait s’effacer devant un nez énorme. Ses petits yeux étaient chassieux, et un pansement, taché de sang coagulé, recouvrait l’emplacement de son oreille droite. Il donna une tape malicieuse sur le postérieur de la donzelle.
    — Allez, Isolda ! Ne joue pas à la Dame de Sherwood avec ces seigneurs, dit-il en saluant Corbett et Ranulf.
    — Silence, grand-père !
    Sa bouche eut un pli amer.
    — Tu devrais avoir honte. Je n’ai même pas le droit de me rendre seule à Nottingham, et encore moins dans la forêt !
    Elle lança un regard furtif à Corbett, mais ce dernier semblait ne s’intéresser qu’à son verre. Le vieillard avait commis une erreur et mis les pieds dans le plat. C’était la première fausse note que surprenait Corbett depuis son arrivée à Nottingham. Le vieillard repartit en boitant aussi vite qu’il le put tandis que la jeune fille s’enfuyait dans la grand-salle.
    — Ils se sont trahis ! déclara Ranulf à mi-voix. Vous devriez peut-être l’arrêter, elle ?
    Corbett écarta cette idée.
    — La plupart des paysans et des taverniers autour de Sherwood doivent en savoir long sur Robin des Bois. Comme le répétait Elias, aucun hors-la-loi digne de ce nom ne peut voyager, ni même se déplacer, sans la complicité des aubergistes ou, le cas échéant, celle de leurs filles. Mais c’est le gros poisson qui m’intéresse, pas le menu fretin.
    Ranulf allait soulever quelques objections lorsque des cris et des appels retentirent dans la cour. Les clients se turent un moment avant de s’exclamer de plus belle. Ranulf et Corbett sortirent de la chambre et jouèrent des coudes pour voir un groupe de gardes à cheval arborant les couleurs azur et argent du shérif. Ils avaient ôté leurs lourds casques à cause de la canicule. Corbett reconnut Naylor qui, à cor et à cri, réclamait à boire de l’eau, de la bière, n’importe quoi pour son gosier en feu. Néanmoins, tous les regards convergeaient vers deux hommes vêtus d’oripeaux délavés et déchirés. Accroupis, le visage et les cheveux recouverts d’une épaisse poussière grise, ils suppliaient d’une voix haletante qu’on les délivre des cordes cruelles attachant solidement leurs poignets aux pommeaux des selles des soldats. Corbett s’avança à grands pas.
    — Que se passe-t-il, Naylor ?
    Le visage du sergent s’éclaira d’un large sourire à la vue du clerc.
    — Deux hors-la-loi ! beugla-t-il triomphalement. Je les ai pris sur le fait avec arc et carquois, à l’orée de la forêt.
    — Une capture inespérée, ironisa Ranulf. Ils se sont rendus bien gentiment ?
    Le sergent le foudroya du regard :
    — Que non ! éructa-t-il. Ils sont tombés dans un piège.
    Du pouce, il désigna

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