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L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

Titel: L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ron Hansen
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Reed, qui,
avec le renfort de quatre adjoints, se massèrent autour des deux frères afin de
prévenir toute violence à leur encontre tandis qu’ils s’installaient derrière
la table de la défense.
    Le juge William H. Sherman prit place sur l’estrade
vers une heure passée et à peine le greffier eut-il rejoint sa table qu’O.
M. Spencer se leva et requit que Robert Newton Ford comparût en premier. Bob
se mit debout et vacilla légèrement lorsque le procureur entama la lecture de l’acte
d’accusation rendu par le jury le 3 avril, selon lequel Bob avait délibérément,
sciemment et à dessein tué Jesse W. James, ce qui lui valait d’être inculpé de
meurtre avec préméditation. Spencer se tourna vers le prisonnier et lui demanda
avec solennité :
    « Que plaidez-vous ?
    — Coupable ! » répliqua Bob
avant de se rasseoir avec impertinence, comme si toutes ces cérémonies l’enquiquinaient.
    Spencer brandit un acte d’accusation similaire,
au nom de Charles Wilson Ford, qu’il lut avec une irritation matinée de
frustration, et reçut une réponse identique.
    La salle d’audience s’emplit de murmures de
controverse dont Bob se délecta. Il pivota sur sa chaise et se pencha pour
contourner le rempart des adjoints de manière à adresser un clin d’œil à son
frère Elias et à Henry Craig, de faire signe à certains journalistes de sa
connaissance et de distribuer des sourires frondeurs à tous ceux qui semblaient
souhaiter sa perte. Du coude, Doniphan lui signifia de se retourner.
    Le juge Sherman réfléchit pendant de longues
minutes, nota quelques-unes de ses pensées de son écriture élégante, puis fit
face à la salle.
    « Compte tenu des circonstances, je ne
puis faire autrement que de prononcer la sentence sur-le-champ. Accusés de
meurtre avec préméditation, vous avez plaidé coupable et il ne me reste donc
plus qu’à appliquer les dispositions prévues par la loi ; il reviendra à d’autres
de décider de l’application de la peine. Robert Ford, veuillez vous lever »,
intima-t-il après un bref coup d’œil à ses notes.
    Bob s’exécuta avec un sourire narquois.
    « Avez-vous la moindre objection quant à
la sentence qui est sur le point de vous être infligée ? reprit le juge.
    — Aucune », fit Bob.
    Sherman le dévisagea avec une expression grave,
mais vierge de passion ou de pruderie.
    « Robert Ford, vous avez devant ce
tribunal répondu coupable à l’accusation de meurtre avec préméditation et il m’échoit
donc de vous condamner à mort. Le tribunal ordonne que vous soyez incarcéré à
la prison du comté de Buchanan et que vous y soyez détenu jusqu’au 19 mai 1882,
au jour duquel vous serez conduit en un lieu ad hoc pour y être pendu
jusqu’à ce que mort s’ensuive. »
    Bob se laissa paresseusement retomber sur sa
chaise, puis Charley se vit enjoindre de se lever et administrer la même peine.
Charley écouta le verdict avec colère et indignation à l’idée d’être lui aussi
exécuté alors qu’il n’avait même pas tiré un coup de feu, mais Bob eut
simplement un petit rire hautain et moqueur à l’attention du juge ; il
escomptait que les journalistes y discerneraient de l’audace et du cran, mais
il n’en fut rien.
    Le shérif Thomas, ses adjoints et les trois
avocats escortèrent les Ford jusqu’à la prison et fouillèrent tous les
reporters afin de s’assurer qu’ils n’étaient pas armés avant de les admettre à
l’intérieur. On demanda à Bob comment il se sentait.
    « Sensass », affirma-t-il.
    Quant à Charley, on lui demanda s’il redoutait
vraiment d’être pendu.
    « Ça me ferait mal, rétorqua-t-il. Le
gouverneur y veillera ; ça fait partie du contrat. »
    Ne supportant plus les Ford, le marshal Craig
récupéra revolvers, fusils et autres pièces à conviction, puis les rapporta au
1318 Lafayette Street, où Zee James l’accueillit avec amabilité et lui servit
du café, ainsi que du gâteau à la génoise.
    Pendant ce temps, les Ford rangeaient leurs
affaires dans des sacs apportés par Elias en pronostiquant que le gouverneur
les gracierait avant la fin de la journée. Bob emballa son Smith & Wesson
calibre .44 dans le journal de la veille, puis soupesa le pistolet avec
répugnance et l’offrit au jeune Cory Craig pour le remercier des divers
services que lui avait rendus le garçon, à la seule condition qu’il fît graver
par un armurier sur le côté l’inscription : Bob Ford a tué

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