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L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

Titel: L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ron Hansen
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ecclésiastiques, d’effectuer des donations
ponctuelles à des œuvres de charité ou de lancer un hourra d’adieu en l’honneur
des morts confédérés. Les frères James et Younger dépouillèrent ainsi tous les
passagers de la diligence de Hot Springs à l’exception de George Crump de
Memphis, qui leur dévoila qu’il avait servi sous la « Bannière sans tache »
des Confédérés. De même, quand ils attaquèrent le train de l’Iron Mountain
Railroad à Gads Hill, ils inspectèrent les mains des voyageurs, à l’affût de
cals, sous prétexte qu’ils s’étaient juré de ne pas causer de tort aux
travailleurs ou aux dames pour se consacrer exclusivement à « l’argent et
aux objets de valeur des messieurs à haut-de-forme ». Après avoir vidé la
voiture express, Jesse avait placé une enveloppe dans la poche du machiniste, puis
lui avait déclaré, non sans quelque apprêt : « Voici le compte-rendu
exact de l’attaque afin qu’il puisse être publié par les journaux en lieu et
place des histoires scandaleusement exagérées que colporte d’ordinaire la
presse après chacun de nos exploits. »
    Le communiqué s’ouvrait ainsi : « Le
plus audacieux coup de main jamais consigné – le train de la Iron Mountain
Railroad roulant vers le sud a été dévalisé ce soir par plusieurs hommes lourdement
armés qui se sont enfuis avec ______ dollars. » Il détaillait ensuite les
méthodes des hors-la-loi et indiquait la direction dans laquelle ils avaient
pris la fuite ainsi que la couleur de leurs chevaux avant de conclure :
« L’excitation est à son comble dans la région. »
    Ils chevauchèrent vers l’ouest à travers le
Missouri, dormant chaque soir dans une ferme différente, où d’après un
témoignage ils se « conduisirent comme des gentlemen et payèrent pour tout
ce qu’ils consommèrent », fait qui semblait en lui-même suffisant pour
certifier que les criminels étaient bien les frères James et Younger ; et
pourtant, quand le St Louis Dispatch fit paraître un article les
incriminant dans l’attaque, le major Edwards expédia au rédacteur en chef un
télégramme de protestation : « Plus un mot sur Gads Hill. Votre
article d’hier était remarquable à deux égards – son absolue stupidité et sa
complète fausseté. »
    En 1872, à la foire de Kansas City, Jesse, Frank
et Cole remontèrent la file d’attente à l’entrée en se nouant des foulards
rouges sur le nez. Cole et Frank extirpèrent des revolvers de dessous leurs
cache-poussière en lin et Jesse s’empara de la caisse en métal du guichetier. Il
s’agenouilla par terre et empocha plus de neuf cents dollars en billets et en
pièces, pendant que Frank et Cole pivotaient sur eux-mêmes, calibres en main, avec
des regards menaçants. Un bon millier de badauds s’étaient attroupés autour d’eux,
époustouflés par le réalisme du jeu des acteurs et de la saynète, en particulier
quand un vendeur de tickets bondit hors de sa guérite et se jeta sur Jesse pour
récupérer la caisse en réclamant de l’aide à grands gestes. Cole bouscula une
femme et tira sur l’employé, mais le manqua et estropia la jambe d’une fillette.
Puis les trois bandits se frayèrent un chemin à travers la foule, détachèrent
leurs chevaux et disparurent au petit galop.
    Jesse réapparut quelques jours après, à la
pension de Harlem, rasé, les cheveux peignés en arrière, fleurant bon l’hamamélis.
Il se montrait enjoué et nerveux, incapable de demeurer en place. Il mâchait
des pastilles à la menthe. Il se montra plein de sollicitude envers sa cousine
et s’enquit de la santé de Zee, de son humeur, de ses passe-temps. Ils
grignotèrent quelques bananes en tranches avec du lait. Puis quand Zee se mit à
faire la vaisselle, il se glissa derrière elle et lui encercla la taille de ses
mains avant d’entreprendre de lui masser le dos et les épaules. Il écarta les
cheveux blonds de Zee du bout du nez et l’embrassa dans le cou. « Oh, ça
me donne la chair de poule », souffla-t-elle en empilant deux bols. Le
circuit des mains de Jesse sur les côtes de Zee s’agrandit jusqu’à lui
effleurer les seins, puis, au passage suivant, leur toucher se fit plus
insistant. Zee se sécha les mains, se retourna, embrassa Jesse sur la bouche et
ils restèrent ainsi enlacés un moment en poussant des gémissements. « Si
quelqu’un écoutait à la porte, il croirait que nous sommes en train de
déménager les

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