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L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

Titel: L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ron Hansen
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la
tasse. « C’était en dix-huit cent soixante-dix-neuf, en novembre. J’avais
des vues sur une banque à Galena, dans le Kansas et j’ai envoyé George en
reconnaissance. Je vous ai dit qu’il n’avait qu’un œil ? Il avait un
bandeau de pirate, qu’il relevait ou qu’il baissait selon qu’il voulait plus ou
moins vous impressionner. Donc George part pour Galena, mais mon espion, Ed
Miller, revient et m’apprend que Sheperd a télégraphié au marshal Liggett et qu’il
l’a informé de la date de l’attaque et de tout le toutim. À dix heures, le
lendemain matin, Sheperd rentre au camp sur son canasson, cataclop, cataclop, et
à sa grande surprise, une vingtaine de flingues lui défouraillent dessus. Il
riposte en se maudissant d’avoir été aussi idiot et soudain j’entends une balle
siffler à côté de ma tête. Il me vient alors l’idée de faire le mort et je me
laisse tomber par terre. George décampe avec Jim Cummins aux trousses qui lui
fait sa fête pendant deux ou trois kilomètres et qu’est-ce que je vois sur ces
entrefaites dans les journaux ? George Sheperd qui se vante d’avoir tué
Jesse James. Merci mon Dieu, que je me dis, voici la fin de mes tourments et
soucis. Jim Cummins se rend dans le comté de Clay pour confirmer que George dit
bien la vérité et je demande à quelques gars d’abattre une vache, puis une fois
qu’elle pue bien, de la foutre dans un cercueil qu’ils ramènent en chariot
jusqu’à Kearney. Je réussis même à convaincre Zee de prendre le deuil et d’aller
chez ma maman en pleurant. Malheureusement, j’avais oublié de prévenir ma mère
et c’est elle qui a remis les shérifs sur ma piste. Elle a dit : “Vous n’avez
donc aucun bon sens, tous autant que vous êtes ? On a forcément besoin des
deux yeux pour abattre Jesse !” »
    Charley et Wilbur rigolèrent comme il se doit
et Jesse se joignit à eux jusqu’à ce qu’une quinte de toux le pliât en deux, le
cigare dressé près de l’oreille. Il se tamponna la bouche avec sa serviette de
table à carreaux et essuya les larmes qu’il avait au coin des yeux.
    « Bonté divine, cette Zerelda, quel
numéro !
    — Tu ne devrais pas penser à moi comme à
George Sheperd, se plaignit Bob.
    — C’est juste que tu me l’as rappelé.
    — Ce n’est pas très flatteur. »
    Martha continua à desservir et emporta leurs
tasses et leurs soucoupes. Jesse cala à nouveau son cigare entre ses lèvres et
se fit élogieux :
    « Martha, c’était fameux.
    — Contente que ça t’ait plu.
    — Comment ça se fait que George avait une
dent contre toi ? se renseigna Bob.
    — Hein ? fit Jesse en haussa un
sourcil.
    — Tu as dit que George avait une dent
contre toi et je me demandais pourquoi.
    — Oh. George m’avait prié de protéger un
neveu à lui pendant la guerre et il se trouve que le gamin avait cinq mille
dollars sur lui. Il s’est fait tuer, on lui a piqué son fric et alors que
George était en prison, quelqu’un lui a soufflé que c’était Jesse James qui
avait coupé la gorge du gosse.
    — Mais ce ne sont que des ragots, pas
vrai ? » avança Charley.
    Jesse constata que son cigare s’était éteint. Pour
plaisanter, il fit mine de le tendre à Bob, qui lui renvoya un regard glacé. Jesse
remisa le cigare dans l’une de ses poches et répondit :
    « C’est Bob l’expert, pose-lui la
question. »
    Bob prit appui des deux poings sur la table et
se leva en s’appliquant à ne pas repousser trop brusquement sa chaise afin de
ne pas avoir l’air d’un garçonnet colérique qui sort en faisant une scène.
    « J’ai à faire, allégua-t-il.
    — Je l’ai vexé », feignit de s’émouvoir
Jesse.
    Wilbur ricassa.
    « J’ai déjà connu ça, c’est tout, répliqua
Bob avec une auguste gravité. Une fois que les gens commencent à se moquer de
moi, ça n’en finit plus.
    — On est bien effronté ! » le
gronda Martha.
    Pour rejoindre le salon, Bob était obligé de
passer à côté de Jesse et celui-ci lança sa jambe gauche en travers du chemin
de Bob en faisant résonner sa botte sur les planches. Bob vit sur le visage de
Jesse un sourire factice de terreur des cours de récré et discerna un soupçon
de menace derrière ces pitreries.
    « Je ne voudrais pas que tu partes bouder
dans ta chambre avant de connaître la raison de cette petite visite impromptue,
fit Jesse.
    — Je présume que tu vas t’excuser d’avoir
rossé mon cousin

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