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Le Baptême de Judas

Le Baptême de Judas

Titel: Le Baptême de Judas Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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remplacions les parchemins par des faux ? suggéra Peirina.
    —    Amaury sait certainement ce que contiennent les vrais, rétorquai-je. Et puis, Véran aura eu amplement l’occasion de les lui réciter. Il ne tomberait pas dans un piège aussi grossier.
    —    Nous pourrions ne lui en donner qu’un ? dit Pernelle.
    —    Le maudit bougre sait combien il y en a et les voudra tous, contra Eudes.
    —    Et si nous organisions un échange dans un endroit isolé et que nous nous arrangions pour repartir avec Cécile et les documents ? dit Ugolin. Ce serait faisable, tu crois ?
    —    Montfort est un sauvage et un animal, mais il n’est pas stupide, mon ami, répondis-je. Il se présentera avec une armée entière plutôt que de courir le risque d’être pris dans une embuscade. Et je te rappelle, à toi aussi, que nous ne sommes que cinq.
    —    Je pourrais impliquer les troupes de Montségur, intervint Eudes.
    —    Combien d’hommes ?
    —    Une centaine, au mieux, admit le Magister.
    —    C’est insuffisant.
    Eudes se leva et se frotta le visage, en proie au désespoir.
    —    Bon, fit-il. Quoi d’autre ? Faites travailler vos méninges, tudieu !
    —    Qui connaissons-nous à Carcassonne ? demanda Esclar-monde. N’avons-nous pas un espion qui pourrait nous permettre de nous glisser dans le château ?
    —    Pas que je sache, répondit le Magister. La cité est aux mains de Montfort depuis longtemps et il l’a bien nettoyée. Tous ceux qui nous étaient acquis sont morts sur le bûcher ou ont fui.
    —    Pourrions-nous soudoyer quelqu’un ?
    —    Qui ? fis-je, abattu. Pierrepont ? Guiburge ? Thury ? Guillot ? Ils sont tous aussi loyaux que des chiens pour leur maître. Quant à ses soldats, ils le craignent bien trop pour le trahir.
    —    Et son jeune fils ? Ce Guy ? Selon ce que tu en dis, il déteste son père. Peut-être que. ?
    —    N’y songe même pas. Il est transi de terreur à la seule mention de son géniteur. En même temps, il rêve de gagner son respect. Il subira toutes les humiliations pour y arriver, mais sois assuré qu’il vendrait son âme au diable avant de vendre son père. Et puis, il faut un certain courage pour trahir, et Guy n’en possède aucun.
    —    Point de traître, alors, maugréa Eudes. Quoi d’autre ?
    Il sembla soupeser ce qu’il allait dire avant de se décider, puis se tourna vers les Parfaites.
    —    Bonnes dames, avec tout votre savoir, ne pourriez-vous pas rendre toute la population de la forteresse, disons, très malade ?
    —    Tu veux dire empoisonner les habitants ? s’enquit Esclarmonde, visiblement surprise par la requête.
    Eudes fit une moue un peu malaisée.
    —    Euh. momentanément ? Pourquoi pas ? Si tout le monde était occupé à se chier les entrailles, nous pourrions peut-être arriver à nous glisser à l’intérieur sans être remarqués. Ce serait faisable ?
    Du regard, Esclarmonde consulta Peirina et Pernelle, qui lui adressèrent un air incertain.
    —    Il existe des champignons qui provoqueraient le résultat souhaité, reprit Peirina. Nous pourrions les utiliser pour flétrir la source d’eau du château. Mais il faudrait une semaine avant qu’ils arrivent à maturité. Ce serait très serré.
    —    Pourquoi nous contenter de rendre tout le monde malade ? coupa Pernelle d’un ton déterminé. Nous pourrions empoisonner la population entière. Il suffirait d’une bonne quantité d’hellébore blanc dilué dans les provisions de vin du château et, en quelques jours, l’endroit ne serait plus qu’un vaste tombeau. Nous pourrions y entrer et libérer Cécile sans rencontrer âme qui vive.
    Les deux autres Parfaites la dévisagèrent, outrées.
    —    Tu. tu veux dire. causer sciemment la mort d’autrui ? lui reprocha Peirina d’un ton enflammé. As-tu oublié tes vœux, ma sœur ? Tu as reçu le consolamentum, tout comme nous. Je comprends ta colère, mais une Parfaite sauve la vie. Elle ne la prend pas.
    —    Et après ? rétorqua mon amie en relevant le menton avec l’arrogance qu’elle arborait toujours quand elle se sentait dans son droit. Ce ne sont que des croisés. Ils massacrent bien tous ceux qui croisent leur route, eux. Pourquoi devrions-nous les épargner ? Pour qu’ils continuent à faire régner la mort ?
    —    Non, intervint sereinement Esclarmonde en lui adressant un regard plein de compassion. Parce que

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