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Le Baptême de Judas

Le Baptême de Judas

Titel: Le Baptême de Judas Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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embarrassé.
    —    Tu sais, Gondemar, pour l’autre nuit, je. je suis désolé, dit-il en rivant ses yeux au sol et en se tordant les doigts. Je n’aurais pas dû croire que tu avais renié la cause. J’avais tort de. J’aurais dû savoir que. que tu.
    —    Ce n’est rien, Ugolin, l’interrompis-je pour mettre fin à son supplice. Dans les circonstances, j’aurais agi pareillement. Et puis, à ce moment, j’étais bien décidé à trahir. Alors ne te ronge pas les sangs. Tes gestes étaient justifiés.
    Si mon aveu le déçut certainement, ma compréhension le consola tout autant. Le colosse de Minerve n’étant pas homme à regarder en arrière, il secoua la tête, comme pour se défaire des souvenirs qui l’embêtaient, et releva les yeux, à nouveau fort et déterminé.
    —    Et maintenant ? s’enquit-il.
    —    Je n’ai pas le droit d’abandonner sans avoir tout essayé. L’enjeu est trop grand.
    —    Nous ne pouvons pas rester à rien faire. Le suaire est juste là, dans la cassette que tient le maudit moine. Tu as un plan ? demanda-t-il, l’espoir dans la voix.
    Je soupirai avec dépit.
    —    Crois-moi, Ugolin, je donnerais cher pour en avoir un, même désespéré, mais pour l’instant je ne vois pas comment sortir de ce merdier. Peut-être qu’une fois à Carcassonne, une occasion se présentera.
    —    Espérons-le.
    Il haussa les épaules.
    —    Bon, je te fais confiance, dit-il d’un ton à l’enthousiasme un peu forcé.
    Il regarda à nouveau le sol, traçant des formes dans le sable avec son pied.
    —    Euh. Je voulais aussi te dire. hésita-t-il.
    —    Quoi ?
    —    Je ne suis pas d’accord que tu aies fait passer la vie de dame Cécile avant la Vérité, mais je peux comprendre. Si j’étais à ta place, peut-être en ferais-je autant. Alors.
    Il releva la tête, vrilla ses yeux dans les miens et inspira profondément pour se donner du courage.
    —    Sache que je t’aiderai de mon mieux, Gondemar. Mais je ferai passer la Vérité en premier, au prix de la vie de Cécile et de la tienne s’il le faut.
    —    Ne te tourmente pas. Si la Vérité peut être sauvée, je mourrai soulagé.
    —    De ton côté, reprit-il, si tu trouves un moyen de sauvegarder la Vérité, ne te soucie ni de dame Pernelle ni de moi. Nous avons prêté serment et nous savons tous deux ce que cela implique.
    Je scrutai les alentours pour m’assurer que personne ne nous entendait.
    —    Écoute-moi bien, Ugolin, dis-je à voix basse. Si quelqu’un doit mourir, ce sera moi.
    Il me dévisagea, visiblement étonné.
    —    Ce que désire Montfort, ce sont les deux parts de la Vérité, continuai-je. Que Pernelle et toi lui soyez livrés l’indiffère. Je veux qu’à la première occasion tu prennes Pernelle et que tu disparaisses dans la nature. Si tu y arrives, essaie de te rendre à Montségur pour alerter Eudes et les autres. Ensemble, tentez de préserver les documents tout en sauvant Cécile. Peut-être que vous pourrez la libérer avant mon arrivée à Carcassonne. Cela règlerait le problème. Je ne vaudrais plus rien pour Montfort.
    —    Et il t’abattra comme du bétail. Tu n’y penses pas !
    —    Pernelle a déjà payé trop cher pour la fidélité qu’elle me porte ! coupai-je sèchement. Même si l’abacus est loin d’ici, je demeure ton Magister et tu feras ce que je t’ordonne, gros balourd ! Quoi qu’il arrive, protège Pernelle. Tu m’as bien compris ?
    —    Bon, fit le Minervois, penaud. Je sais bien que tu as raison. C’est seulement que. enfin. Je verrai ce que je peux faire. Mais l’idée de te laisser aller seul à la mort.
    —    La destinée est ce qu’elle est, repris-je sur un ton plus conciliant. Et puis, je n’irai quand même pas à l’abattoir comme un agneau. J’emporterai avec moi autant de ces mécréants que je le pourrai.
    —    Je n’en doute pas, affirma Ugolin en forçant un sourire.
    —    Hé ! Toi ! s’éleva soudain une voix.
    Le temps qu’il faut pour le dire, quatre soldats en armes surgirent et encerclèrent le colosse. Après tout, quelques jours plus tôt, il avait tenté de m’occire. Ils étaient visiblement affolés de constater à quel point il avait pu s’approcher de moi.
    —    Je t’ai autorisé à pisser, pas à faire des visites de courtoisie ! gronda l’un d’eux, un grand maigre qu’en d’autres circonstances le Minervois

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