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Le Baptême de Judas

Le Baptême de Judas

Titel: Le Baptême de Judas Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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ont pris ta bague.
    Elle acquiesça de la tête en examinant son doigt nu.
    —    Je me doutais qu’il te la ferait parvenir.
    —    Il l’a fait.
    —    Depuis, je t’attends.
    —    Et. l’enfant ? demandai-je, ne désirant pas entendre l’explication, mais sachant que je le devais.
    —    Quand je suis arrivée ici, les hommes de Montfort m’ont interrogée.
    —    Ils t’ont frappée ?
    —    Au ventre, sanglota-t-elle. Sciemment. À coups de poing. Pour me faire avouer ce que je savais. Ce que tu allais chercher à Gisors, qui t’y avait envoyé, si tu y avais des alliés, ce que tu comptais faire après.
    —    Mais tu ne savais presque rien ! Comment aurais-tu pu le leur dire ?
    —    Ils ne voulaient pas me croire. Je. je leur ai avoué le peu dont j’avais eu connaissance. Ils me faisaient si mal.
    Elle passa avec nostalgie ses mains sur son ventre désormais vide.
    —    Ne t’en fais pas, chuchotai-je en caressant ses cheveux. Tu ne leur as rien dit qu’ils ne savaient déjà.
    —    J’ai perdu l’enfant, une nuit, poursuivit-elle comme si elle ne m’avait pas entendu. J’ai eu des crampes terribles et puis. Il était là, tout petit, sur ma paillasse. Je l’ai pris dans mes mains. Il était encore chaud et mouillé. Je l’ai bercé, comme s’il était vivant. Nous aurions eu un garçon.
    Ne sachant que faire d’autre, je lui serrai tendrement l’épaule.
    —    Quand Montfort a appris que j’avais avorté, il a souri.
    Je la blottis contre moi et la serrai fort.
    —    Tu es vivante, murmurai-je en caressant sa nuque, c’est tout ce qui compte. Nous aurons d’autres enfants, crus-je bon d’ajouter en sachant fort bien que je lui mentais.
    Plusieurs minutes s’écoulèrent dans un silence endeuillé. Ce fut elle qui le rompit en me demandant comment j’étais arrivé à Carcassonne. Cécile en savait déjà beaucoup et je décidai de ne pas la garder dans le noir. Le temps des secrets était révolu. Je lui relatai tout ce qui s’était passé depuis mon départ de Toulouse : la rencontre de Guy de Montfort puis de ceux que j’avais cru être les Neuf du Nord, la découverte du suaire et la miraculeuse image qui s’y trouvait, la mise en scène dont j’avais fait l’objet, la trahison à laquelle je m’étais engagé, le mystérieux templier qui m’avait harcelé et suivi jusqu’ici, la façon dont Pernelle et Ugolin s’étaient échappés, et la destruction de la seconde part. Lorsque mon récit fut terminé, elle me dévisagea d’un air incertain.
    —    En envoyant Ugolin et Pernelle prévenir les Neuf de Montségur, tu espérais qu’ils puissent intervenir avant Carcassonne et reprendre le suaire ? s’enquit-elle après avoir absorbé tout cela.
    —    Oui, répondis-je en sachant que les conséquences de cette décision ne lui échappaient pas.
    —    Ce faisant, tu m’abandonnais à mon sort, déclara-t-elle d’une voix tremblante. Tu me condamnais à mort.
    —    Selon ce qu’Eudes et les autres arriveraient à faire, peut-être. admis-je en baissant la tête. Et puis, je n’avais aucune assurance que tu étais vraiment à Carcassonne et c’était ma seule chance de préserver la Vérité. Je. si j’avais eu un autre choix, je.
    Elle posa son index sur mes lèvres et me sourit tristement.
    —    Quand nous nous sommes parlé pour la première fois, tu m’as demandé quel genre d’homme je souhaitais aimer. Ne t’ai-je pas répondu que je rêvais d’un homme courageux et droit ?
    —    Oui, mais.
    —    C’est ce que tu es, Gondemar. Pour cela, je ne t’aime que davantage.
    Il me fallut un moment pour trouver le courage de répondre. J’aurais voulu que les choses soient aussi simples qu’une question d’honneur. Je n’étais pas digne de la confiance et de l’admiration que Cécile me témoignait. Si j’avais lutté de toutes mes forces pour préserver la Vérité, n’était-ce pas avant tout pour sauver mon âme ? N’avais-je pas utilisé tous ceux qui avaient croisé mon chemin à mes propres fins ?
    —    Mon bel amour, dis-je enfin en prenant ses mains dans les miennes, je ne suis pas aussi honorable que tu le crois. En quittant Gisors, j’étais déterminé à trahir pour te sauver, la détrompai-je.
    —    Et après ? N’es-tu pas revenu dans le droit chemin ?
    —    Je sais, mais.
    —    Gondemar, dit-elle plus fermement, si je suis

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