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Le bouffon des rois

Le bouffon des rois

Titel: Le bouffon des rois Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Francis Perrin
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ce
sauvetage ?
     
    « Ma mère le tient d’une vieille sorcière qu’elle avait
croisée sur un marché.
    — Sais-tu où elle demeure ?
    — Au fin fond de la forêt.
    — Saurais-tu m’y conduire ?
    — Certes non ! Personne n’a jamais trouvé sa
tanière. Et c’est tant mieux, elle doit partager sa couche avec Lucifer. »
    Il me planta là et s’enfuit en se signant et en me criant
que Dieu me vienne en aide s’il me prenait l’envie d’aller à la rencontre de la
femme de Belzébuth.
    Le lendemain matin, dès que le jour montra sa première
clarté, je m’enfonçai dans les bois touffus qui jouxtaient le château. La marche
fut longue. Après avoir passé huit clairières et force sentiers broussailleux,
mon odorat délicat décela une odeur inaccoutumée qui m’attira vers une petite
maison faite de bois, de pierre et de chaume au milieu de plusieurs bosquets.
    Je frappai à la porte et, n’entendant pas de réponse, je la
poussai doucement pour pénétrer dans une pièce où s’amoncelaient alambics et
cornues. Je n’eus pas le temps de tout détailler car, derrière moi, une voix
rauque m’interpella :
    « Que viens-tu faire ici ? »
    Je me retournai et découvris une femme assez forte proche de
la trentaine lointaine, avec de grands yeux bleus qui adoucissaient un visage
buriné entouré d’une abondante chevelure noire parsemée de longs filaments
blancs. J’avais vu brûler des sorcières aux traits affreux inspirant une peur
panique mais elle n’avait rien d’effrayant, bien au contraire, je lui trouvai
une douceur rassurante qui avait dû passer pour un certain charme durant sa
jeunesse si elle en avait eu une.
    « Je suis Triboulet, le bouffon du roi.
    — Tu m’as l’air aux abois
    Tout au fond des bois.
    Entres-tu dans mon antre
    Ou sors-tu de la sorte ? »
    Devant mon air étonné, elle me fit un large sourire de sa
bouche gourmande à demi édentée :
    « Tu n’es pas le seul à manier le
galimatias ! »
    La cheminée était allumée et les bûches chauffaient un
chaudron suspendu d’où montait cette odeur indéfinissable qui m’avait guidé à
l’intérieur de la masure. Elle prit une grande cuillère de bois qu’elle trempa
dans le chaudron pour en retirer un liquide verdâtre. Elle le versa dans un
creuset en terre qu’elle me tendit à deux mains. Je remarquai que ses doigts
étaient terminés par des ongles démesurément longs comme les serres d’un aigle
royal. Je pris la coupelle et bus d’une traite le breuvage qui me chauffa la
gorge et me brûla l’estomac comme si on m’y avait allumé un brasier. Elle me
regarda en plissant ses yeux d’un air provocant. Je la détaillai, femme mûre
mais pas blette, d’une taille moyenne, les hanches larges ; sa chemise
était entrouverte et montrait deux mamelles lourdes et charnues. Elle se coucha
soudain sur la table, releva sa jupe et ses cottes de futaine grise, se troussa
assez haut pour découvrir, en écartant deux cuisses couleur de lait, un vagin
humide et tout rose entouré d’une épaisse touffe de poils noirs.
    Le breuvage n’était sûrement pas étranger à l’enfièvrement
que me procurait cette vulve accueillante. Ma verge ne tenant plus en place
dans mes chausses, je les baissai jusques au sol et sautant à cloche-pied les deux
derniers mètres qui me séparaient de cette matrone je l’enfourchai allègrement.
Elle se mit à hurler de plaisir et à enfoncer ses ongles dans ma bosse jusqu’à
en toucher l’os.
    Mes cris de douleur se confondirent avec nos glapissements
d’orgasme. Cette première pénétration dans un corps féminin me changeait
quelque peu de l’exercice solitaire qui m’était habituel et qui me servait plus
d’exutoire hygiénique que de plaisir sexuel. Je dois t’avouer que cela ne me
déplut pas et que je bénis cette occasion qui fit de moi un beau larron
d’amour.
    Quand nous nous désaccouplâmes, elle se releva, laissa
retomber sa jupe et ses cottes comme si rien ne s’était passé :
    « Tu n’es pas le premier à m’avoir enfourchée mais tu
es bien le premier qui ais réussi à me débusquer. Tu es tellement laid qu’il
t’a fallu marcher des heures pour trouver une femelle consentante ?
    — Je venais te remercier pour avoir calmé ma rage de
dents.
    — J’ai calmé aussi l’ardeur de ton chibre. Il est bien
vigoureux. Tu m’as bien prise. Reviens quand bon te semblera. Tu seras toujours
le bienvenu. Demande-moi ce que tu

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