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Le cercle de Dante

Le cercle de Dante

Titel: Le cercle de Dante Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matthew Pearl
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arrange ! »
    C’était une sérieuse probabilité, Rey le savait.
    « Deux témoins vous ont vu regarder à l’intérieur de la maison de Talbot, le soir du cambriolage, la veille du jour où il a été assassiné. C’est la vérité, n’est-ce pas ? Et c’est pour ça que le détective Henshaw vous a choisi. Vous avez suffisamment de péchés sur la conscience pour porter le chapeau. »
    Burndy allait répondre, il se retint.
    « Pourquoi que j’ferais confiance à un flic ?
    — Je vais vous montrer quelque chose, dit Rey en l’observant attentivement. Si vous arrivez à comprendre ce que cela signifie, cela pourra vous aider. »
    Il lui tendit une enveloppe cachetée par-dessus la table. Ayant les mains enchaînées, Burndy l’ouvrit avec les dents. Il en extirpa une élégante feuille de papier à lettres pliée en trois. Il l’examina pendant plusieurs secondes, puis la déchira, pris d’une fureur sauvage, et se mit à donner des coups de pied dans tous les sens, se frappant la tête contre le mur et la table dans un mouvement de balancier.
     
    Oliver Wendell Holmes regarda les lignes de texte se tordre, puis les bords du journal se racornir lentement et tomber dans les flammes… uge de la cour suprême du Massachusetts retrouvé dépouillé de ses vêtements et avec des insectes et larv… Il jeta un autre article dans le feu. Les flammes montèrent haut en signe de gratitude.
    Il pensait à la scène qui l’avait opposé à Lowell plus tôt dans la journée. Pourquoi lui reprocher son aveuglement à propos de Webster, une affaire qui remontait à quinze ans, il n’y avait pas de raison. Aujourd’hui encore, Holmes estimait qu’il avait bien fait de ne pas crier avec les loups quand peu à peu toute la bonne société de Boston avait retiré sa confiance au professeur de médecine déshonoré. Lui, il avait vu Webster, le lendemain du jour où George Parkman avait disparu, et il avait évoqué ce mystère avec lui. Le visage aimable de son collègue ne recelait pas la moindre duperie et, par la suite, ses dires avaient été corroborés par les faits. Webster lui avait indiqué que Parkman était venu le trouver pour le prier de lui rendre une somme empruntée à titre exceptionnel, ce qu’il avait fait sur-le-champ, puis qu’il était reparti après avoir détruit la reconnaissance de dette. Dans ses courriers à M me  Webster, Holmes avait glissé des lettres de change afin qu’elle pût payer les avocats de son époux. Au procès, il avait témoigné des bons et loyaux services du prévenu et déclaré fermement que sa participation au crime ne lui semblait en aucun cas plausible. Au jury, il avait expliqué qu’il n’existait aucun procédé d’analyse permettant d’affirmer que les restes humains trouvés dans les salles où travaillait Webster étaient ceux du Dr Parkman.
    Si Holmes avait agi ainsi, ce n’était pas par manque de compassion envers les Parkman. D’ailleurs, n’était-ce pas à lui que la famille avait demandé de lire l’éloge funèbre du disparu ? George Parkman avait été incontestablement le plus grand bienfaiteur du Collège de médecine ; l’université lui devait les bâtiments de North Grove Street et la bourse portant son nom, instituée à l’intention des enseignants de la chaire d’anatomie et de physiologie – celle-là même que Holmes dirigeait aujourd’hui. Dans l’esprit du docteur, Parkman pouvait très bien avoir été frappé d’un accès de folie subite, s’être enfui dans un moment d’aberration. Qui sait ? être même encore vivant à l’heure où ses collègues s’interrogeaient sur la possibilité que l’un des leurs fût condamné. Pendu haut et court sur la base de présomptions circonstancielles ! Était-il si ridicule d’imaginer que les fragments d’os trouvés dans les salles utilisées par le professeur Webster aient pu être cachés là par le portier qui craignait d’être renvoyé depuis que le malheureux professeur avait découvert son penchant pour le jeu ? Des os, il y en avait à foison au Collège de médecine ; il n’était pas difficile d’en subtiliser quelques-uns.
    Comme Holmes, Webster avait connu une enfance confortable, et fait ses études à Harvard avant d’y devenir professeur. De petite taille l’un et l’autre, les deux hommes se ressemblaient, avec leur visage glabre et leurs favoris imposants. Avant l’arrestation de Webster, ils n’avaient jamais été

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