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Le cercle de Dante

Le cercle de Dante

Titel: Le cercle de Dante Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matthew Pearl
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yeux du jury quand il apprendra que vous m’avez payé pour abandonner mes recherches ? Que vous m’avez attiré dans une pièce et menacé avec une arme à feu ? »
    Cette dernière phrase fit comprendre à Fields que le détective se vengeait de sa couardise de l’autre jour, face au fusil de Lowell. Il ne put se contenir :
    « Vous êtes un insecte vil et malpropre.
    — Mais digne de confiance tant que vous respecterez notre agrément, rétorqua Camp sans s’offusquer. Les insectes aussi ont des dettes qu’ils sont bien obligés de payer, monsieur Fields. »
    L’éditeur accepta de retrouver le détective au même endroit, quinze jours plus tard.
    En apprenant l’événement, les Amis de Dante, une fois le choc passé, conclurent qu’ils n’avaient aucun moyen d’agir sur Simon Camp.
    « À quoi bon le payer, alors ? s’éleva Holmes. Vous lui avez déjà donné dix pièces d’or sans en retirer aucun bénéfice. Il continuera à venir vous trouver, la main tendue.
    — L’or l’a mis en appétit », renchérit Lowell.
    Tabler sur le silence de cet individu était impossible. D’ailleurs, Longfellow ne voulait pas entendre parler de soudoyer qui que ce fût, même dans le but de protéger Dante ou de garantir la sécurité des membres du cercle. Et de rappeler que, dans une lettre dont les siècles n’avaient pas émoussé la férocité, le Florentin s’était lui-même refusé à payer ses ennemis pour s’éviter l’exil. Il fut donc décidé d’oublier le détective et de poursuivre l’enquête sans se laisser distraire. Cet après-midi-là, ils se plongèrent dans les registres que Rey avait empruntés au département des pensions de l’armée et visitèrent plusieurs foyers pour anciens combattants.
    Il était une heure du matin passée quand Fields s’en revint chez lui. Les fleurs qu’il avait fait envoyer à son épouse chaque jour s’entassaient ostensiblement sur la console de l’entrée sans même avoir été mises en vase. Armé du bouquet le plus récent, il partit à la recherche d’Annie. Il la découvrit dans le salon d’apparat. Assise sur le sofa tendu de velours bleu, elle était occupée à coucher par écrit un moment de sa vie dans son Journal des événements littéraires et aperçus de gens intéressants. Elle ne chercha pas à minimiser son exaspération.
    « Serait-il possible de vous voir encore moins, mon cher ? » lâcha-t-elle sans lever les yeux de sa page.
    Ses jolies lèvres esquissèrent une moue. Ses cheveux teints couleur jacinthe étaient coiffés en bandeaux sur les oreilles.
    « Les choses iront mieux d’ici peu. Cet été, je n’aurai presque pas de travail, nous passerons toutes nos journées à Manchester. Osgood est prêt à être élevé au rang d’associé. Ah, on dansera, ce jour-là ! »
    Elle se détourna, les yeux fixés sur le tapis gris.
    « Je sais vos obligations. Cependant, je m’use à tenir la maison et ne suis même pas gratifiée d’un peu de votre temps. Je dispose à peine d’une heure par jour pour lire ou étudier quand je ne suis pas trop fatiguée. Catherine est de nouveau malade et, de ce fait, les blanchisseuses doivent partager un lit à trois, avec la bonne du haut.
    — Me voilà rentré maintenant, mon amour, dit-il avec insistance.
    — Pas encore. »
    Elle alla prendre le manteau et le chapeau des mains de la femme de chambre et les tendit à son époux.
    « Chérie ? » s’exclama Fields, et le désarroi se peignit sur ses traits.
    Elle tira avec force sur sa robe de chambre et entreprit de monter à l’étage.
    « Un message est arrivé du Corner, il y a des heures de cela. On vous cherche désespérément.
    — À cette heure de la nuit ?
    — Vous devez y aller de ce pas ou il est à craindre que la police débarque avant vous. »
    Fields se précipita Tremont Street. Dans la salle du fond, il découvrit son commis principal, J. R. Osgood, en compagnie d’une demoiselle de la réception et du garçon de magasin employé le soir. Écroulée dans un fauteuil confortable, Cecilia Emory pleurait à gros sanglots, le visage caché dans ses mains ; quant à Dan Teal, il tamponnait sa lèvre ensanglantée à l’aide d’un chiffon, assis dans un coin.
    « Que se passe-t-il ? Qu’est-il arrivé à M lle  Emory ?
    — C’est Samuel Ticknor », répondit Osgood en l’entraînant à l’écart. Il fit une pause, cherchant ses mots. « Il embrassait M lle  Emory derrière

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