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Le cercle de Dante

Le cercle de Dante

Titel: Le cercle de Dante Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matthew Pearl
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brailler l’autre entre deux grelottements.
    — Ah ça, vous me le direz ! vitupéra Lowell qui tremblait presque autant que son captif.
    — Occupez-vous de vos affaires, cul merdeux ! »
    Les joues de Lowell s’empourprèrent. Saisissant le gars par les cheveux, il le replongea dans le fleuve au milieu des blocs de glace. Le démon se mit à cracher et à tempêter.
    Entre-temps, Houghton, Fields et une demi-douzaine de démons de douze à vingt ans s’étaient massés devant l’imprimerie et regardaient la scène. Longfellow faisait de son mieux pour tempérer la fureur de Lowell.
    « Je les ai vendues, ces satanées épreuves, ouais ! » cria le démon.
    Il suffoquait. Lowell le remonta sur la berge. L’empoignant sans lâcher son harpon, il le maintint plaqué contre lui. À côté, les gamins avaient récupéré le chapeau rond du manœuvre et s’amusaient à s’en coiffer. Haletant follement, le démon clignait les paupières pour chasser l’eau qui lui piquait les yeux.
    « J’pensais pas que ça manquerait à quelqu’un, m’sieur Houghton ! C’étaient que des doubles. »
    Le visage de l’imprimeur était rouge de fureur.
    « Rentrez à l’imprimerie ! Tout le monde à l’intérieur ! » hurla-t-il.
    Les employés qui s’étaient égaillés au-dehors obtempérèrent en rechignant. Fields s’approcha du coupable.
    « Parlez, jeune homme, et tout se terminera au mieux. Dites-nous franchement ce que vous avez fait des épreuves.
    — J’les ai refilées à un type. Z’êtes content ? Y m’a arrêté un soir quand je quittais le travail et raconté comme ça qu’il aimerait bien que j’y sorte une trentaine de pages du dernier texte de M. Longfellow. N’importe lesquelles, ce que j’pourrais, mais pas trop, pour qu’on s’en aperçoive pas. L’insistait, disait comme ça que ça m’f’rait des haricots en plus.
    — Déballez ce que vous savez ! cria Lowell. Son nom ?
    — Un gars de la haute. Avec un chapeau claque, un pardessus sombre et une cape. Et une barbe. Après que j’y ai dit oui, y m’a refilé mon dû et j’l’a plus revu, c’beau parleur.
    — Dans ce cas, comment vous lui avez remis les épreuves ? voulut savoir Longfellow.
    — C’était pas pour lui. M’a dit d’les porter à une adresse. J’crois pas que c’était chez lui, enfin c’est c’que j’ai compris à sa façon de parler. J’me rappelle pas le numéro de la rue, mais c’est pas loin d’ici. M’a dit aussi qu’il me rendrait les épreuves pour pas que j’aie un savon de M. Houghton. Mais y s’est jamais repointé, ce fripon !
    — Il connaissait le nom de Houghton ? demanda Fields.
    — Écoutez-moi bien, mon larron, le coupa Lowell. Nous devons savoir exactement où vous avez apporté ces épreuves.
    — J’vous a dit, répondit le démon qui tremblait de tous ses membres. Je m’rappelle pas l’numéro !
    — Vous n’avez pas l’air idiot, pourtant ! dit Lowell.
    — Ben, non ! Je m’appellerais plus facilement l’trajet si j’étais su’l’dos d’mon canasson.
    — Parfait, répondit Lowell avec un sourire. Vous allez nous y conduire.
    — J’suis pas un indic ! Sauf si j’garde mon boulot ! »
    Houghton descendit le remblai.
    « Jamais, monsieur Colby ! Qui récolte la moisson d’autrui, se retrouve à semer seul !
    — Et invité à séjourner sous les verrous, ajouta Lowell, qui n’avait pas bien saisi le sens du dicton cité par Houghton. Vous allez nous mener à l’endroit où vous avez déposé votre larcin, monsieur Colby, ou la police vous y conduira à notre place. »
    Le démon considéra l’alternative et abdiqua, non sans une dernière tentative pour conserver sa dignité.
    « Revenez d’ici queq’z’heures, à la tombée de la nuit. »
    Lowell le lâcha. Colby fila dans l’imprimerie se réchauffer auprès du poêle.
     
    Pendant ce temps-là, Nicholas Rey et le Dr Holmes étaient retournés au foyer d’anciens combattants où Greene avait prêché. Ils n’y trouvèrent personne ressemblant à l’admirateur de Dante décrit par l’historien. Rien n’était préparé dans la chapelle pour l’habituel dîner des soldats. Un Irlandais engoncé dans un lourd manteau bleu clouait sans enthousiasme des plaques de bois sur les fenêtres.
    « On a dépensé en chauffage presque tout notre argent et la municipalité veut pas voter de rallonge pour venir en aide aux soldats, c’est comme ça que je

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