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Le cercle de Dante

Le cercle de Dante

Titel: Le cercle de Dante Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matthew Pearl
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nouveau. Je lui avais bien dit de la fermer. Il n’est qu’évanoui… N’est-ce pas ? ajouta-t-il avec une ferveur inquiète.
    — Que voulait-il ? demanda Holmes.
    — Rien ! Je ne sais pas pourquoi nous sommes toujours en vie, ni ce qu’il est parti fabriquer !
    — Ce monstre manigance quelque chose contre Longfellow !
    — Je l’entends, il arrive ! Vite, Holmes ! »
    Les mains tremblantes et moites du docteur ne parvenaient pas à défaire les nœuds très serrés, et l’on n’y voyait goutte.
    « Fuyez Partez vite ! dit Fields.
    — Une seconde. »
    Ses doigts dérapèrent à nouveau le long du poignet de l’éditeur.
    « Trop tard, Wendell, le voilà ! Vous n’avez pas le temps de nous libérer. De toute façon, nous ne pourrions pas transporter Lowell. Laissez-nous. Filez à Craigie House, il faut sauver Longfellow !
    — Je n’y arriverai pas tout seul ! Où est Rey ? »
    Fields secoua la tête.
    « Il n’est jamais revenu, et il n’y a plus une sentinelle à son poste. Pfuit, envolées ! Longfellow est seul, filez ! »
    Holmes plongea hors de la salle et dévala les couloirs en direction d’un rai de lumière qu’il distinguait au loin. De sa vie, il n’avait couru si vite. Et pendant tout ce temps, la voix de Fields résonna dans sa tête comme un tambour : « Filez ! Filez ! »
     
    Un détective descendit nonchalamment les marches humides menant au sous-sol de l’hôtel de police. D’un Couloir à l’autre les murs de brique se renvoyaient l’écho de gémissements et de grossièretés. Assis par terre à même le sol de sa cellule, Nicholas Rey bondit sur ses pieds dès qu’il l’aperçut.
    « Vous ne pouvez pas supprimer les sentinelles, pour l’amour de Dieu ! Des innocents sont en danger ! »
    Le détective réagit par un haussement des épaules.
    « Tu crois vraiment à ce que tu dégoises, crétin ?
    — Gardez-moi enfermé si ça vous chante, mais qu’on reprenne la surveillance. S’il vous plaît, je vous en prie. L’assassin va frapper encore. Vous le savez très bien, que ce n’est pas Burndy qui a tué Healey et les autres ! Le meurtrier court les rues, il va recommencer ! Vous pouvez l’arrêter ! »
    Le détective hochait la tête pensivement, l’air intéressé.
    « Je le sais bien, pour sûr, que Willard Burndy, c’est juste un voleur et un menteur.
    — Alors, écoutez-moi, je vous en prie. »
    Le détective s’accrocha aux barreaux de la cellule et dévisagea le prisonnier.
    « Peaslee nous a prévenus de te garder à l’œil. C’est pas ton genre, hein, de rester gentiment dans ton coin. T’es plutôt le gars qui s’mêle de tout. T’enrages d’être enfermé sans rien pouvoir faire, sans personne pour t’aider, pas vrai ? »
    Il brandit son trousseau de clefs et l’agita avec un sourire.
    « Eh ben, que ça te serve de leçon ! »
     
    Debout devant son écritoire, Henry Wadsworth Longfellow laissa échapper un chapelet de soupirs à peine audibles. Annie Allegra lui avait proposé de jouer à toutes sortes de jeux, mais il était incapable de rien faire sinon travailler à sa traduction. Traduire et traduire encore dans l’espoir de franchir la porte de la sublime cathédrale, une fois son fardeau déposé. Dans son étude, les bruits du monde lui parvenaient amenuisés au point de n’être plus qu’un grondement indistinct à partir duquel ses vers pouvaient prendre leur envol et s’imprégner d’une vitalité éternelle. Le traducteur devinait la présence du Poète quelque part, dans les longues nefs latérales, tout près, à portée de regard. Voilà pourquoi il ne devait surtout pas perdre le rythme.
    Le Poète avance d’un pas silencieux et solennel. Il est chaussé de sandales et porte un vêtement long et ample. Sa tête est coiffée d’un chaperon. Parmi les cohortes de défunts, perdue au milieu des lamentations qui montent des profondeurs, du cœur des échos que les tombeaux se renvoient l’un à l’autre, s’élève la voix de Celle qui implore le Poète d’aller de l’avant. Dissimulée sous un voile blanc comme neige, vêtue d’une robe écarlate plus brillante que le feu, elle se tient au loin, à une distance enchanteresse – image inaccessible, évocation. Et la glace de fondre dans le cœur du Poète comme la neige fond aux flancs des montagnes, Poète à la recherche du pardon absolu qu’apporte la paix absolue.
    Annie Allegra fouillait dans le cabinet à la

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