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Le Cercle du Phénix

Le Cercle du Phénix

Titel: Le Cercle du Phénix Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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arrivé.
    La
demeure de Dolem était une imposante bâtisse de trois étages, dotée d’une
austère façade géorgienne. Un carrosse aux armoiries figurant deux léopards
d’argent sur un fond bleu roi stationnait pour l’heure devant l’entrée. Au
moment où Cassandra, Nicholas et Andrew arrivèrent, un homme distingué au
profil d’aigle sortit de la résidence, canne à la main, et monta dans la
voiture, qui s’ébranla lentement après que le cocher juché sur une housse
éclatante ait fait usage de son fouet sur la croupe des chevaux.
    —  Les
armoiries de Lord Faire, commenta pensivement Cassandra.
    —  Le
ministre des Affaires étrangères ? demanda Andrew, médusé, lorsque le
carrosse eut disparu au coin de la rue dans un nuage de poussière.
    Cassandra hocha la tête.
    — À ce qu’il
semble, cette Dolem a de belles fréquentations. Sa réputation n’est pas
usurpée.
    Suivie des deux hommes,
Cassandra s’approcha de la porte et martela le heurtoir d’un chapelet de coups.
Presque aussitôt, une grande femme décharnée au teint blafard et aux cheveux
courts et hirsutes leur ouvrit.
    — Ma maîtresse vous
attend dans la Salle des Oracles, annonça-t-elle sans préambule d’une voix
caverneuse paraissant venir d’outre-tombe.
    Cassandra et ses
compagnons échangèrent un coup d’œil déconcerté, puis suivirent la domestique.
    Sans souffler mot, la
femme s’engagea dans un vaste hall au sol marbré de dalles noires et blanches
qui sentait la pierre humide, traînant dans son sillage les visiteurs en proie
à une appréhension grandissante. Seules quelques veilleuses en moelle de jonc
éclairaient faiblement les lieux. Il n’y avait pas de feu, et par cette journée
de novembre, le hall était plus froid qu’un caveau. Transis, ils resserrèrent
leurs manteaux à pèlerine autour de leurs corps.
    — Mon Dieu, cette
femme ressemble à un spectre, souffla Andrew qui ne plaisantait qu’à demi.
    Cassandra ébaucha un
sourire tout en lui faisant signe de se taire. Nicholas, lui, avançait
prudemment, une main dans la poche de son manteau.
    Leur guide les conduisit
tout le long d’un sombre et interminable couloir semé de portes lambrissées et
dont le carrelage se parait d’un curieux motif labyrinthique. Elle s’arrêta
enfin devant la porte du fond, près de laquelle une commode assez vaste pour
contenir un cadavre semblait monter la garde.
    — Vous pouvez
entrer, marmonna-t-elle, affichant un air sinistre qui, allié à l’ambiance
crépusculaire des lieux, les fit frissonner.
    La servante disparut
aussitôt ces mots prononcés.
    Un instant, ils
hésitèrent devant la porte close, se demandant, vaguement inquiets, ce qu’ils
allaient trouver derrière. Une étrange atmosphère régnait dans cette maison.
Quelque chose d’indéfinissable, et pourtant de presque palpable. Comme s’ils
avaient basculé dans un autre monde en franchissant le seuil de la résidence.
    Cassandra se décida à
pousser le battant de la porte. Retenant leur souffle, ils pénétrèrent à pas
feutrés dans une salle obscure saturée de chaleur et de parfums douceâtres.
D’épais rideaux de velours masquaient entièrement les trois murs qui leur
faisaient face, ne laissant filtrer de l’extérieur aucun rayon de lumière.
Disposés en cercle à même le plancher, dix cierges de cire noire se consumaient
en dégageant une odeur de myrrhe. Lorsqu’au bout de quelques secondes leurs
yeux se furent habitués à la pénombre qui enveloppait les lieux, ils
distinguèrent deux fauteuils placés en vis-à-vis au centre du cercle formé par
les flammèches tremblotantes.
    Sur l’un des sièges se
devinait une frêle silhouette, pâle lueur fantomatique noyée dans les ténèbres
de la pièce. Comme si elle avait répondu à un appel muet de sa maîtresse, la
femme spectrale réapparut soudain derrière Cassandra et ses compagnons, les
faisant sursauter, et tira d’un coup sec sur un cordon situé près de la porte
avant de se retirer à nouveau silencieusement. Les rideaux coulissèrent sans
bruit. Le spectacle qui s’offrit alors aux jeunes gens leur coupa littéralement
le souffle. En lieu et place des murs s’élevaient du sol au plafond d’immenses
vitraux qui enfermaient la pièce dans un kaléidoscope de couleurs vibrantes. À
travers les milliers de verres colorés, la clarté du soleil venue du dehors
éclaboussait la pièce de flaques lumineuses dont les teintes mouvantes
irradiaient

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