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Le Cercle du Phénix

Le Cercle du Phénix

Titel: Le Cercle du Phénix Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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raison
de leur présence à Berkeley Square.
    —  Pas
la moindre. Je vous ai dit tout ce que je savais sur Cylenius.
    —  Aucune
indication susceptible de nous venir en aide ? insista Nicholas, l’air
frustré.
    —  Non,
absolument aucune, répéta Dolem d’un ton ferme. Je peux cependant vous instruire
sur les fondements de l’alchimie, ses théories et ses symboles, ce qui ne
manquera pas de vous être utile par la suite.
    Sans prendre garde à l’expression désappointée de ses
visiteurs, elle débuta son exposé d’une voix solennelle :
    —  L’alchimie
constitue la plus grande énigme ésotérique du passé. Le nombre exact des
opérations du Grand Œuvre, leur nom, les substances et les procédés employés
n’ont jamais été clairement dévoilés. De plus, l’alchimie sous-entend un petit
nombre d’adeptes car elle ne s’adresse qu’à des initiés : c’est une
science traditionnelle qui se transmet oralement, et uniquement de maître à
disciple. Cependant, l’enseignement du maître reste parcellaire dans la mesure
où il ne divulgue jamais l’intégralité des arcanes du Grand Œuvre à son
disciple : celui-ci doit travailler à son tour pour trouver ce qui lui
manque. Car pour devenir un Adepte, l’alchimiste n’a pas à découvrir quelque
chose de nouveau, mais à retrouver des secrets millénaires qui n’ont jamais
varié au cours des siècles.
    « La révélation du secret alchimique étant le
privilège exclusif de Dieu, la divulgation de l’intégralité des procédés était
interdite. Vous n’ignorez pas que les alchimistes étaient très pieux. Ils
partageaient leur temps entre l’étude, le travail et la prière, et croyaient
qu’en trahissant le secret ils s’exposeraient au châtiment divin. Cet interdit
permettait de ne pas laisser la connaissance profanée par des ignorants dont le
seul but était l’or vulgaire. D’où la devise fondamentale du Grand Œuvre :
« Dire peu, faire beaucoup, taire toujours ».
    D’un geste ample et gracieux du bras, Dolem désigna les
vitraux saturés de lumière qui l’entouraient.
    —  Par
conséquent, la divulgation de la doctrine alchimique était permise
exclusivement sous le voile de paraboles, d’allégories, de symboles ou de
métaphores que l’enseignement d’un maître permettait seul de déchiffrer. Le
symbolisme constitue la pierre angulaire de l’alchimie, et c’est ce
qu’illustrent ces vitraux.
    D’un ongle laqué de noir, elle désigna sur la gauche de
ses visiteurs le vitrail qui se trouvait le plus proche de la porte. Identique
à celui gravé sur le Soleil d’or, un gigantesque ouroboros dessinait un cercle
parfait sur le verre coloré.
    —  À
la base de la théorie alchimique, on trouve une grande loi : l’Unité de la
Matière…
    —  Nous
savons cela, intervint Cassandra, pas mécontente d’avoir enfin l’occasion de
démontrer qu’elle n’était pas complètement inculte sur le sujet. L’alchimiste
ne crée rien : il se contente de modifier la Materia prima en en changeant la forme. Rien ne meurt dans le monde, rien ne disparaît ;
simplement, les choses se transforment. L’Ouroboros symbolise cette évolution
qui renaît sans cesse de sa propre destruction, en un mouvement sans fin.
    Dolem condescendit à émettre un compliment.
    —  Excellent.
Je commençais à désespérer… (Froissée, Cassandra pinça les lèvres.) Le serpent
qui se mord la queue est en effet le symbole à la fois de l’unité cosmique et
de l’Œuvre, qui n’a ni commencement ni fin. Il évoque l’infini et l’éternité,
et sa forme circulaire est l’expression géométrique de l’unité, de l’équilibre,
de l’harmonie, bref, de la perfection. L’Ouroboros est le hiéroglyphe d’union
absolue, d’indissolubilité des quatre éléments et des principes ramenés à
l’unité dans la pierre philosophale. Je présume que vous avez entendu parler du
rôle primordial des deux principes et des quatre cléments dans le travail
alchimique ? ajouta-t-elle en montrant les deux vitraux adjacents à
l’Ouroboros.
    Sur le premier, un ange immense foulait la terre d’un
pied et la mer de l’autre. De la main droite, il brandissait une torche
enflammée, tandis que la gauche comprimait une outre gonflée d’air.
    —  Le
quaternaire des éléments premiers, commenta Dolem d’un ton professoral.
    —  Nous
avions deviné, merci ! riposta Nicholas avec agacement.
    Un caducée surmonté

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