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Le Cercle du Phénix

Le Cercle du Phénix

Titel: Le Cercle du Phénix Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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assez tôt. Si l’avenir peut être
modifié, le destin ne peut être contré. Et maintenant, partez. Revenez me voir
cependant si vous progressez dans vos recherches, cette affaire m’intéresse au
plus haut point.
    —  Mais…
    —  Partez,
répéta-t-elle d’un ton impérieux. Je ne puis vous aider davantage.
    Ils n’eurent d’autre choix que de prendre congé. Une
fois la porte refermée sur ses visiteurs, les lèvres de Dolem s’étirèrent en un
sourire énigmatique. Déjà, le combat avait commencé. Mais pour le moment, elle
se contenterait de l’observer de loin.
     
    *
     
    —  Quelle
arrogance ! maugréa Nicholas dès qu’ils se retrouvèrent dans la rue. Cette
femme est insupportable.
    —  Elle
est surtout terrifiante, décréta Andrew, et folle à lier si vous voulez mon
point de vue de médecin. Quel âge peut-elle avoir ? J’hésite entre quinze
et cinquante ans.
    Un sourire malicieux se dessina sur les lèvres de
Nicholas.
    —  À côté
d’elle, ma chère Cassandra, vous paraissiez presque exubérante.
    Plongée dans ses pensées, celle-ci ne répondit pas. Le
trouble se lisait sur son visage. Inexplicablement, les paroles de Dolem
avaient trouvé en elle un écho profond, et une sensation de malaise s’était emparée
de tout son être.
    —  Je
me demande ce qu’elle a voulu dire…, murmura-t-elle, plus pour elle-même que
pour ses compagnons.
    Éberlué, Andrew se tourna vers son amie.
    —  Ne
me dis pas que tu as pris les propos de cette femme au sérieux ? Elle
divaguait complètement !
    —  En
tout cas, nous y voyons désormais plus clair grâce à elle, intervint Nicholas,
qui semblait prendre un malin plaisir à contredire Andrew. Dolem nous a fourni
des renseignements précieux, même si je suis persuadé qu’elle en sait beaucoup
plus que ce qu’elle nous a révélé.
    —  C’est
certain, approuva Cassandra d’un air absent.
    Ce qu’elle avait perdu… De quoi s’agissait-il ? Se pouvait-il que…

Chapitre VI
    Cassandra regagna le manoir Jamiston à la nuit tombée,
laissant à Londres Andrew et Nicholas. Le premier devait visiter des patients
avant de rentrer chez lui où l’attendait sa sœur, et le second avait décidé
d’écumer les rédactions des journaux de la capitale dans le but d’identifier le
mystérieux Jeremy Shaw. Si tel était son vrai nom, s’il était réellement
journaliste et s’il travaillait à Londres, il serait aisé de retrouver sa
piste. Cela faisait beaucoup de si, mais il en fallait plus pour décourager
Nicholas Ferguson qui, en bon avocat, savait se montrer tenace quand les
circonstances l’exigeaient et ne répugnait pas à mener lui-même l’enquête. Tous
avaient prévu de se retrouver chez Cassandra le lendemain matin.
    Lorsqu’elle pénétra dans le hall d’entrée, Cassandra fut
frappée par le silence insolite qui régnait dans le manoir. Non pas qu’il fût
particulièrement agité d’habitude : Cassandra n’ayant que six domestiques,
sept personnes pouvaient malaisément rendre très bruyante une demeure de
cinquante-trois pièces. Toutefois, Stevens, le majordome tatoué, n’était pas venu
l’accueillir à son arrivée, ce qui constituait (du moins selon les critères de
ce dernier) un impardonnable manquement au devoir.
    Tout en retirant ses gants, Cassandra se dirigea vers le
grand salon. Là, elle se figea à la vue du spectacle qui s’offrait à ses yeux.
Tables renversées, fauteuils couchés sur le flanc, tentures arrachées, tiroirs
ouverts, coussins éventrés, livres extraits de la bibliothèque et jetés sans
ménagement sur le sol, tableaux à demi sortis de leur cadre gisant sur le
plancher : le salon semblait avoir été dévasté par une tornade. Cassandra
fit précipitamment le tour du rez-de-chaussée, et constata que d’autres pièces
avaient subi le même traitement. Plus grave encore, nulle part il n’y avait le
moindre signe des domestiques, et elle commençait à craindre le pire.
    Elle finit toutefois par les retrouver à l’office,
inconscients mais ne paraissant pas blessés, ce que confirmait l’odeur de
chloroforme flottant dans l’air. Cassandra résolut de poursuivre sa recherche.
Si l’intrus était toujours dans les lieux, elle ne devait pas perdre une
seconde.
    Elle remonta dans le hall et s’apprêtait à se rendre au
premier étage quand elle s’immobilisa, retenant son souffle. Derrière elle, un
léger craquement avait troublé le silence. Il y avait

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