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Le Chant de l'épée

Le Chant de l'épée

Titel: Le Chant de l'épée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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Coccham était un petit burh, alors que Lundene était une grande cité.
    — Et quelle est la longueur des murailles
de Lundene ? interrogea Alfred.
    Je regardai Æthelred, pensant qu’il répondrait,
et Alfred suivit mon regard. Æthelred réfléchit un instant et, au lieu de dire
qu’il l’ignorait, répondit au hasard :
    — Huit cents perches, seigneur ?
    — Le mur du côté de la terre, coupai-je
brutalement, mesure six cent quatre-vingt douze perches, et celui de la rivière
trois cent cinquante-huit. Les défenses, seigneur, s’étendent sur mille
cinquante perches.
    — Quatre mille deux cents hommes, répondit
Erkenwald avec une rapidité qui m’impressionna.
    Il m’avait fallu longtemps pour faire le
calcul et je n’en avais été certain qu’avec la confirmation de Gisela.
    — Aucun ennemi, seigneur, dis-je, ne peut
attaquer partout à la fois. Aussi estimé-je que la ville peut être défendue par
une garnison de trois mille quatre cents hommes.
    L’un des thanes merciens laissa échapper un
sifflement comme si ce nombre était impossible.
    — Seulement mille hommes de plus que ta
garnison de Wintanceaster, seigneur, fis-je remarquer.
    La différence, bien sûr, était que
Wintanceaster était en loyale terre de Wessex habituée à ce que ses hommes
servent tour à tour dans la fyrd.
    — Et où trouveras-tu ces hommes ? me
demanda un Mercien.
    — Auprès de toi, répondis-je durement.
    — Mais…, commença l’homme.
    Il n’acheva pas. Il voulait répondre que la
fyrd mercienne était inutile et que, toute tentative de lever des hommes
risquant d’attirer la malveillance des jarls danes qui régnaient sur le nord du
pays, ces hommes avaient appris à se faire discrets. Ils étaient comme chiens
dans les sous-bois, frissonnant de peur d’attirer les loups.
    — Mais rien, répondis-je. Car celui qui
ne contribue point à la défense de son pays est un traître. Il devrait être
dépossédé de ses terres, mis à mort, et sa famille réduite en esclavage.
    Je crus qu’Alfred élèverait une objection, mais
il se tut. Il opina, même. J’étais la lame cachée dans son fourreau et il était
d’évidence ravi que j’aie laissé entrevoir l’acier un instant. Les Merciens
restèrent cois.
    — Nous avons aussi besoin d’hommes pour
les navires, seigneur, poursuivis-je.
    — Les navires ? répétèrent en chœur
Erkenwald et Alfred.
    — Nous avons besoin d’hommes d’équipage, expliquai-je.
(Nous avions capturé vingt et un navires en prenant Lundene, dont dix-sept
étaient des navires de guerre. Les autres étaient marchands, mais pouvaient
aussi servir.) J’ai des navires, mais il me manque les hommes, et ce seront de
bons guerriers.
    — Tu défends la ville avec des navires ?
me défia Erkenwald.
    — Et d’où viendra ton argent ? ripostai-je.
Des octrois. Mais aucun marin ne fait voile ici et je dois vider l’estuaire des
navires ennemis. Il faut donc tuer les pirates, et pour cela il me faut des
équipages combattants. Je peux prendre mes propres soldats, mais il faudra les
remplacer par d’autres pour garnir la ville.
    — Il me faut des navires, intervint
soudain Æthelred.
    Æthelred avait besoin de navires ? J’étais
si étonné que je ne pipai mot. Mon cousin avait pour tâche de défendre la
Mercie du Sud et de repousser les Danes au nord, donc par la terre. Et voilà qu’il
lui fallait des navires… Que voulait-il faire ? Ramer dans les pâturages ?
    — Je propose, seigneur, dit Æthelred avec
un suave et respectueux sourire, que tous les navires à l’ouest du pont me
soient donnés pour te servir, et à mes cousins tous ceux de l’est.
    — C’est…, commençai-je.
    — C’est juste, coupa le roi.
    C’était ridicule. Il n’y avait que deux
navires de guerre à l’est du pont, et quinze en amont. La présence de ces
quinze navires indiquait que Sigefrid avait prévu une importante offensive sur
le territoire d’Alfred et j’en avais besoin pour débarrasser l’estuaire des
ennemis. Mais Alfred, s’empressant de montrer son soutien à son gendre, balaya
mon objection.
    — Tu useras des navires que tu as, seigneur
Uhtred, souligna-t-il, et je te donnerai soixante-dix des hommes de ma garde
pour en équiper un.
    Je devais donc chasser les Danes de l’estuaire
avec deux navires ? Je renonçai et m’adossai au mur tandis que la
discussion continuait, surtout sur le montant des octrois et impôts. Je me
demandai à

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