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Le Chant de l'épée

Le Chant de l'épée

Titel: Le Chant de l'épée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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soldat romain ? avais-je
demandé, préférant ne pas m’étendre sur la nature cruelle et capricieuse de son
dieu.
    — C’était un Breton, un très brave et
très saint Breton.
    — Il était donc gallois ?
    — Bien sûr !
    — Peut-être est-ce pour cela que ton dieu
le laissa mourir.
    Beocca avait levé les yeux au ciel en se
signant.
    Donc, bien qu’Alban
fût gallois et que nous autres Saxons n’ayons aucun amour pour ce peuple, il y
avait une église portant son nom à Lundene. Et cette église semblait aussi
morte que son saint quand Gisela, Finan et moi arrivâmes. La rue était plongée
dans la nuit, hormis quelques lueurs filtrant par les volets de maisons et les
chants s’échappant d’une taverne voisine, mais l’église était plongée dans le
silence et l’obscurité.
    — Cela ne me plaît point, chuchota Gisela.
    Avant de quitter la maison, elle avait tiré
ses bâtons de runes en espérant déceler quelque oracle pour cette nuit, mais
leur dessin était demeuré obscur.
    Quelque chose bougea dans une ruelle voisine. C’était
peut-être un rat, mais Finan et moi nous retournâmes en dégainant nos épées et
le bruit cessa aussitôt. Je laissai Souffle-de-Serpent glisser dans son
fourreau.
    Comme nous portions tous trois des capes
sombres à capuche, on pouvait nous prendre pour des prêtres ou des moines
attendant devant la porte close de Saint-Alban. Aucune lumière ne filtrait par
les charnières. Je tentai de lever le loquet, mais la porte était apparemment
barrée. Je poussai, puis la martelai de coups de poing, mais nul ne répondit. Puis
Finan me fit signe et j’entendis des pas.
    — De l’autre côté de la rue, chuchotai-je.
    Nous approchâmes de la ruelle d’où était venu
le bruit et qui empestait les égouts.
    — Des prêtres, me chuchota Finan.
    Deux hommes avançaient. Fugitivement, dans la
lumière filtrant d’une maison, j’aperçus leurs frocs noirs et le scintillement
de leurs crucifix d’argent. Ils s’arrêtèrent devant l’église et l’un d’eux
frappa. Trois coups fermes, un silence, un coup léger, un silence, puis trois
autres coups. Nous entendîmes la barre se soulever et la porte s’ouvrir en
grinçant, puis de la lumière éclaira la rue alors qu’on écartait une tenture. Un
prêtre ou un moine laissa entrer les deux hommes dans l’église illuminée de
cierges, puis il scruta la rue, cherchant celui qui avait tambouriné à la porte
un peu plus tôt. Quelqu’un dut lui poser la question, car il se retourna.
    — Il n’y a personne dehors, seigneur, dit-il
avant de refermer la porte.
    La barre retomba, et un instant plus tard la
clarté qui filtrait par le chambranle disparut quand il tira la tenture.
    — Attendons, dis-je.
    Nous guettâmes longtemps dans le vent qui
sifflait entre les maisons.
    — Il doit être près de la minuit, murmura
Gisela.
    — Celui qui ouvre la porte doit être
réduit au silence, dis-je.
    J’ignorais ce qui se tramait dans l’église, mais
d’évidence c’était si secret que le lieu était clos et qu’il fallait frapper d’une
certaine façon pour y pénétrer. Comme nous n’étions point invités, si l’homme
qui ouvrait protestait à notre arrivée, nous risquions de ne point découvrir
quel danger courait Æthelflæd.
    — Laisse-le-moi, dit Finan.
    — C’est un clerc, chuchotai-je, cela ne t’inquiète
point ?
    — La nuit, seigneur, tous les chats sont
gris.
    — Que veux-tu dire ?
    — Laisse-le-moi, répéta l’Irlandais.
    — Alors entrons dans l’église, dis-je.
    Nous traversâmes la rue et je frappai comme je
l’avais vu faire.
    Il fallut longtemps pour que l’on vienne
ouvrir.
    — C’est commencé, chuchota un homme en
froc qui étouffa un cri quand je le saisis au collet et le jetai dans la rue, où
Finan le frappa au ventre. L’Irlandais était mince et petit, mais d’une force
extraordinaire, et l’homme se plia en deux. La tenture intérieure étant encore
tirée, personne dans l’église ne pouvait rien voir. Finan le frappa de nouveau,
le fit tomber et s’agenouilla auprès de lui.
    — Fuis, si tu veux avoir la vie sauve, lui
murmura-t-il. Fuis au plus loin et oublie que tu nous as jamais vus. Comprends-tu ?
    — Oui.
    Finan appuya son ordre d’une tape sur le crâne,
puis se releva alors que l’homme détalait. J’attendis qu’il ait disparu dans la
rue, puis nous entrâmes, Finan referma la porte et je soulevai la tenture.
    Nous nous

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