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LE CHÂTEAU DANGEREUX

LE CHÂTEAU DANGEREUX

Titel: LE CHÂTEAU DANGEREUX Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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j’écrirai à sir John de Walton, et lui enverrai ma lettre ainsi que vous-même par un messager spécial ; il nous répondra sans doute promptement, et vous pourrez reconnaître que celui-là même qui jusqu’à présent a paru sourd aux prières et insensible aux affections terrestres, a encore quelque sympathie pour la beauté et la vertu. Je remettrai le soin de votre sûreté et de votre bonheur futur en votre propre pouvoir et en celui de l’homme que vous avez adopté, et vous serez libre de choisir entre ce bonheur et la misère. »
    Comme il parlait ainsi, un de ces ravins, une de ces fentes qui coupaient le terrain sembla s’ouvrir devant eux ; et le chevalier-spectre y dirigeant ses pas avec une attention qu’il n’avait pas encore montrée, prit par la bride le palefroi de la dame pour lui faciliter la descente du sentier rapide et raboteux qui seul rendait accessible le fond de cette noire vallée.
    Lorsqu’elle arriva enfin sur un sol ferme, après les dangers d’une descente dans laquelle son palefroi semblait être soutenu par la force et l’adresse de l’être singulier qui le tenait par la bride, la dame regarda avec quelque étonnement un lieu si propre à servir de retraite que celui qu’elle venait d’atteindre. Et il fut d’autant plus évident qu’il en servait en effet, qu’on répondit de différens côtés à un son de cor très bas que donna le chevalier de la Tombe ; et lorsque le même son fut répété, une dixaine d’hommes armés, les uns portant l’uniforme de soldats, d’autres habillés en bergers et en laboureurs, parurent successivement, comme pour montrer qu’ils avaient entendu l’appel.

CHAPITRE XVI.
 
Turnbull.
 
    « Bonjour, mes braves amis ! dit le chevalier de la Tombe à ses compagnons qui semblèrent l’accueillir avec l’empressement d’hommes engagés dans la même entreprise périlleuse. L’hiver est passé, le dimanche des Rameaux est arrivé ; et, s’il est sûr que la glace et la neige de cette saison ne continueront pas d’engourdir la terre pendant le prochain été, il ne l’est pas moins que nous tiendrons paroles à ces fanfarons d’Anglais, qui s’imaginent que leurs vanteries et leurs malicieux discours auront autant de force sur nos cœurs écossais qu’en a le vent sur les fruits d’automne ; mais il n’en est pas ainsi. Tandis que nous trouvons convenable de rester cachés, ils ne peuvent chercher à nous découvrir qu’aussi vainement qu’une ménagère chercherait une aiguille qu’elle aurait laissée tomber parmi les feuilles flétries de ce chêne gigantesque. Encore quelques heures, et l’aiguille perdue deviendra le glaive exterminateur du génie d’Écosse, vengeant dix mille injustices, et surtout la mort du brave lord Douglas, cruellement exécuté comme exilé de son pays natal.
    Des murmures, sinon même des cris et des sanglots, retentirent parmi les partisans de Douglas qui s’étaient assemblés au souvenir de la mort récente de leur chef ; tandis qu’en même temps ils paraissaient sentir la nécessité de faire peu de bruit, de crainte de donner l’alarme à quelqu’un des nombreux détachemens de soldats anglais qui traversaient alors le bois dans différentes directions. L’acclamation si prudemment comprimée s’était à peine éteinte dans un triste silence, que le chevalier de la Tombe, ou, pour l’appeler par son véritable nom, sir James Douglas, s’adressa de nouveau à cette poignée de fidèles adhérens.
    « Un effort, mes amis, peut encore être tenté pour terminer notre lutte avec les hommes du sud sans répandre de sang. Le destin vient, il y a quelques heures, de jeter en mon pouvoir la jeune héritière de Berkely, pour l’amour de laquelle, dit-on, sir John de Walton tient avec tant d’obstination le château dont je suis possesseur par droit d’héritage. Est-il parmi vous quelqu’un qui ose escorter Augusta de Berkely jusqu’au château, et porter une lettre qui explique les conditions auxquelles je consens à la rendre à son amant, à la liberté et à ses seigneuries anglaises ? »
    « À défaut d’un autre, dit un grand homme couvert de haillons, constituant jadis un habit de chasseur, et qui n’était autre que ce Michel Turnbull qui avait déja donné une preuve de son intrépide courage, je m’estimerai heureux d’être l’homme qui servira d’écuyer à cette dame dans cette expédition. »
    « On est toujours sûr de te trouver, dit

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