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LE CHÂTEAU DANGEREUX

LE CHÂTEAU DANGEREUX

Titel: LE CHÂTEAU DANGEREUX Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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Douglas, quand il s’agit de montrer du courage ; mais note bien que cette dame doit nous donner sa parole, et nous jurer qu’elle se considèrera comme notre prisonnière, qu’on tente ou non de la délivrer ; qu’elle se regardera comme garante de la vie, de la liberté et du traitement de Michel Turnbull, et que, si John de Walton refuse mes conditions, elle se tiendra pour obligée de revenir avec Turnbull vers nous, afin que nous disposions d’elle suivant notre bon plaisir. »
    Il y eut bien dans ces clauses de quoi frapper lady Augusta d’une horreur naturelle, et la jeter dans l’hésitation ; néanmoins, si étrange que cela pût paraître, la déclaration de Douglas rendit sa situation moins pénible et plus supportable en mettant un terme à sa cruelle incertitude ; et, d’après la haute opinion qu’elle s’était formée du caractère de Douglas, elle ne pouvait en venir à penser que, dans le drame qui se préparait, il pût jouer un rôle indigne d’un parfait chevalier, et tenir, quelles que fussent d’ailleurs les circonstances, une conduite peu honorable à l’égard de ses ennemis ; même par rapport à de Walton elle se sentait tirée d’un embarras difficile. L’idée d’être découverte par le chevalier lui-même sous son déguisement d’homme avait beaucoup tourmenté son esprit ; et il lui semblait qu’elle s’était écartée des devoirs d’une femme en étendant ses faveurs pour lui au delà des limites imposées à son sexe, démarche aussi qui pouvait bien lui nuire aux yeux de l’amant pour qui elle avait tant hasardé.
    Le cœur est peu prisé, dit-on,
    Quand la victoire est trop subite ;
    Et le regret survient trop vite
    À l’amour suivi d’abandon.
    D’autre part, être amenée devant lui comme prisonnière, c’était une circonstance également pénible et désagréable, mais la changer était au delà de sa portée ; et Douglas, entre les mains de qui elle était tombée, lui semblait représenter dans une pièce le dieu dont l’arrivée seule suffit pour tirer les gens d’embarras. Ce ne fut donc pas trop à contrecœur qu’elle se soumit à suivre les promesses et les sermens qu’exigeaient ceux au pouvoir de qui elle se trouvait prisonnière et à se regarder toujours comme captive, quoiqu’il pût arriver. En même temps elle obéit strictement aux instructions de ceux qui étaient maîtres de ses mouvemens, priant avec ardeur le ciel de faire que des circonstances, en elles-mêmes si contraires, pussent néanmoins amener enfin le salut de son amant et sa propre délivrance.
    Suivit un intervalle de repos, durant lequel un léger repas fut servi à lady Augusta, qui était presque épuisée des fatigues de son voyage.
    Pendant ce temps-là Douglas et ses partisans causaient ensemble à voix basse, comme ne désirant pas qu’elle les entendît, tandis qu’elle, pour gagner leur bienveillance, s’il était possible, tâchait soigneusement de ne pas avoir l’air d’écouter.
    Après quelques instans d’entretien, Turnbull, qui paraissait se considérer comme particulièrement chargé de la dame, lui dit d’une voix dure : « Ne craignez rien, milady, on ne vous fera aucun mal ; cependant il faut vous résigner à avoir pendant quelque temps les yeux bandés. »
    Elle se laissa faire dans une muette terreur ; et le soldat, après lui avoir enveloppé la tête dans un manteau, ne l’aida point à remonter sur son palefroi, mais lui offrit le bras pour la soutenir tant qu’elle serait aveugle.

CHAPITRE XVII.
 
La Rencontre.
 
    Le terrain qu’ils traversaient était, comme lady Augusta pouvait s’en apercevoir, rompu et fort inégal, et quelquefois, à ce qu’elle pensa, encombré de ruines qu’ils avaient de la peine à traverser. La force de son compagnon la tirait d’embarras dans ces occasions ; mais il lui prêtait ce secours d’une façon si brutale, qu’une ou deux fois la dame, soit crainte soit douleur, fut forcée de pousser un gémissement ou un profond soupir, malgré tout son désir de ne manifester aucun signe de la frayeur qu’elle éprouvait ou du mal dont elle avait à souffrir. Dans une de ces occasions, elle sentit distinctement que le rude chasseur n’était plus à son côté, et que la place avait été remplie par un autre homme, dont la voix, plus douce que celle de son compagnon, ne lui semblait pas frapper son oreille pour la première fois.
    « Noble dame, dit cette voix, ne craignez pas de

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