Le clan de l'ours des cavernes
par une galerie qui plongeait au cour de la falaise, avec des salles, des alcôves, des niches et d'autres passages partant du couloir principal. C'était un lieu si sacré que son nom ésotérique n'était presque jamais prononcé. Il était si connu et si vénéré
qu'il n'était pas nécessaire d'établir son caractère sacré et son pouvoir pour les habitants de ce monde. S'ils en parlaient, ceux qui connaissaient sa véritable signification préféraient la minimiser et ne pas en faire un sujet de conversation. C'était pourquoi les Zelandonii nommaient simplement ces falaises les Rochers de la Fontaine, c'était pourquoi la grotte s'appelait la Profonde des Rochers de la Fontaine ou, parfois, la Profonde de Doni.
Ce n'était pas l'unique site sanctifié de la région. La plupart des grottes avaient un caractère plus ou moins sacré, tout comme d'autres lieux, mais la Profonde des Rochers de la Fontaine figurait parmi les plus vénérées.
Jondalar en connaissait quelques autres qui l'égalaient, mais aucune ne la surpassait en importance. En escaladant la pente avec Ayla et Jonokol, il éprouvait un mélange d'excitation et de crainte. Il se demandait si Zelandoni réussirait à trouver l'esprit vagabond de son frère, et quelle aide elle attendait de lui.
quand ils parvinrent à la haute terrasse, deux autres acolytes, un homme et une femme, les attendaient à l'entrée de la grotte profonde de droite. Ayla s'arrêta, se retourna pour voir le chemin parcouru. La terrasse de pierre dominait la Vallée du Ruisseau de la Fontaine et une partie de la Vallée des Prairies, avec sa rivière. La vue était impressionnante mais, quand Ayla entra dans la grotte, ce qu'elle découvrit l'était plus encore.
Pénétrer dans la caverne, en particulier dans la journée, entraînait un changement de perspective radical, d'un vaste panorama à une galerie exiguÎ, d'un soleil éclatant reflété par la pierre à une obscurité
inquiétante. Le changement allait au-delà du physique, : Pour peux oui pnmnrenaient et armitaient le nnnvnir
inhérent du lieu, c'était une métamorphose du familier au redoutable, mais aussi du banal au merveilleux.
La lumière extérieure n'éclairait que sur quelques pas après l'entrée, mais, une fois les yeux accoutumés à la pénombre, les parois de la galerie guidaient vers l'intérieur obscur. Dans une sorte de vestibule peu après l'entrée, une lampe de pierre br˚lait sur une saillie de la roche, et plusieurs autres, non allumées, semblaient attendre dans une niche naturelle, juste en dessous. Chacun des acolytes prit une lampe puis un mince b‚ton sec qu'il approcha de la flamme. Ils allumèrent les mèches de mousse posées sur le bord de la cuvette des lampes, du côté opposé à la poignée, trempant dans une graisse encore en partie figée. La femme leur fit signe.
- Attention o˘ vous posez le pied, les prévint-elle, baissant sa lampe pour montrer le sol inégal et les plaques d'argile humide qui luisaient entre les rochers. C'est parfois glissant.
A mesure qu'ils progressaient dans la galerie, avançant avec précaution, la lumière de l'entrée diminuait. Au bout d'une centaine de pas, l'obscurité
ne fut plus contenue que par la faible lueur des lampes. Un courant d'air descendu des stalactites de la vo˚te les fit frissonner de peur quand les flammes minuscules vacillèrent. Ils savaient que dans les profondeurs de la grotte, si le feu s'éteignait, des ténèbres plus épaisses que la nuit la plus sombre obscurciraient toute vision. Seuls les mains et les pieds sur la roche froide montreraient le chemin, et ne conduiraient peut-être qu'à
un cul-de-sac au
lieu de la sortie.
A droite, un noir plus profond, et ne reflétant plus les petites flammes, indiquait que la distance s'était accrue de ce côté : peut-être une niche ou une autre galerie. Derrière et devant eux, les ténèbres étaient palpables dans l'obscurité d'une épaisseur presque étouffante. Le filet d'air constituait l'unique preuve de l'existence d'un couloir ramenant à
l'extérieur. Ayla aurait voulu pouvoir toucher la main de son compagnon.
Jondalar remarqua en avançant que ks lampes portées par les acolytes n'étaient pas la seule source de lumière. Plusieurs lampes de pierre, en forme de bol, étaient placées sur le sol le long de la galerie et projetaient une lumière qui semblait étonnamment vive dans l'obscurité de la grotte. Deux d'entre elles crépitaient, sans doute
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