Le clan de l'ours des cavernes
de toutes. Les Premiers Rites sont réservés aux filles qui savent attendre, pas à celles qui trichent.
Plusieurs jeunes filles approuvèrent mais une autre repartit :
- Janida est ici parce qu'elle veut s'unir lors des premières Matrimoniales, et aucune fille ne peut k faire avant ses Premiers Rites. En outre, elle a déjà été honorée par la Mère.
D'autres, qui avaient commencé à avoir leurs périodes lunaires peu de temps après la Réunion d'Eté précédente et qui, selon les rumeurs, avaient ellesmêmes célébré en privé un rite d'ouverture, t‚chèrent de se montrer plus bienveillantes, mais la plupart savaient
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discrétion de l'homme choisi pour elles, et il pouvait être parent d'une des filles qui avaient attendu. Elles avaient conscience qu'elles pouvaient elles aussi subir la même honte et voyaient les difficultés que cela entraînerait.
Janida sourit à celle qui avait pris sa défense mais ne dit rien. Elle se sentait un peu plus avertie que la plupart des jeunes filles de la hutte.
Au moins, elle savait à quoi s'attendre, à la différence de celles qui avaient patienté, et elle puisait un certain courage dans le fait qu'elle avait osé affronter tous ses détracteurs. De plus, elle était enceinte.
Elue par Boni, quoi qu'on p˚t dire, et à un stade de sa grossesse o˘ elle baignait dans l'optimisme. Elle ne savait pas que son état avait déclenché
dans son corps la sécrétion de certaines hormones, elle savait seulement qu'elle était heureuse d'attendre un
bébé.
Malgré l'isolement et la surveillance des jeunes filles, les commentaires que provoqua l'arrivée de Janida - en particulier la phrase selon laquelle les Premiers Rites étaient " réservés aux filles qui savent attendre, pas à
celles qui trichent " - firent le tour du camp. En l'apprenant, la Première fut furieuse. La fuite provenait forcément d'un membre de la Zelandonia -
personne d'autre n'aurait pu s'approcher de la hutte - et elle aurait voulu savoir de qui il s'agissait.
Ayla et Jondalar avaient passé la majeure partie de la journée à travailler sur les peaux d'aurochs, grattant d'abord la graisse et les membranes de la partie intérieure, puis les poils de la partie extérieure avec des racloirs en silex, trempant ensuite les peaux dans une solution de cervelle de femelle écrasée à la main et mélangée à de l'eau, ce qui leur donnait une souplesse étonnante. On les roulait, on les tordait - à deux, un à chaque extrémité - pour en faire sortir le plus d'eau possible. On perçait de petits trous autour du bord, à trois pouces d'intervalle. Puis on attachait la peau encore humide sur un cadre de bois en insérant une corde dans chaque
trou.
Une fois le cadre bien fixé, entre deux arbres ou sur une poutre horizontale, on travaillait la peau. A l'aide d'un b‚ton au bout arrondi, on retirait dans un sens puis dans l'autre, jusqu'à ce qu'après une demi-journée de labeur elle f˚t enfin sèche. A ce stade, elle était devenue presque blanche, douce et souple. On aurait pu la tailler et en faire un vêtement, mais, si la pluie la mouillait, il fallait l'assouplir de nouveau pour qu'elle ne durcisse pas en séchant. Afin de garder à la peau sa souplesse et son aspect velouté, même après lavage, il fallait procéder à
un autre traitement. Plusieurs possibilités s'offraient, selon le produit que l'on souhaitait
obtenir.
Le plus simple était de la fumer. L'une des méthodes consistait à planter une petite tente de voyage conique, à y allumer un feu dégageant beaucoup de fumée, à accrocher en haut quelques peaux et à
=
- 1! :. 1 - -- ----1___~Jt les peaux, recouvrait chacune des fibres de collagène qu'elles contenaient.
Après ce traitement, le cuir restait souple même après avoir été mouillé ou lavé. Le fumage changeait aussi la couleur de la peau, qui, selon le bois utilisé, allait du jaune au brun en passant par le fauve et le marron.
Un autre procédé consistait à mélanger de l'ocre rouge en poudre à du suif
- de la graisse mise à fondre dans de l'eau frissonnante - et à faire pénétrer la p‚te obtenue dans la peau. Non seulement elle lui donnait une couleur allant du rouge orangé au marron mais elle la rendait imperméable.
On pouvait utiliser un b‚ton arrondi ou un os pour mêler la substance grasse à la peau, en écrasant la surface, en la polissant jusqu'à
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