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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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de sons, des sons qu'elle aimait tout part icu lièrernent l'entendre répéter car ils faisaient naître en elle une impression de tendresse telle qu'elle en pleurait presque.

    - Ma-ma-ma-ma, dit-elle.
    - Ma-ma-rna-ma, répéta Dure.
    Ayla le prit dans ses bras et le serra contre elle.
    - Ma-ma, dit à nouveau le garçonnet.
    Il gigota pour se libérer. Il préférait les longs c‚lins le soir quand il se blottissait contre elle en se couchant. Elle essuya une larme. Les pleurs étaient une particularité qu'il ne partageait pas avec elle. Il avait de grands yeux marron, enfoncés sous de larges arcades sourcilières, les yeux du clan.
    - Ma-ma, dit Dure, qui l'appelait souvent ainsi quand ils étaient seuls, surtout après qu'on lui eut rappelé le mot de deux syllabes. Tu vas chasser maintenant ? deinanda-t-il, adoptant de nouveau le langage gestuel du clan.
    Depuis qu'elle emmenait Dure chasser avec elle, Ayla avait commencé par lui apprendre à tenir une fronde, et elle s'apprêtait à lui en fabriquer une quand Zoug la prit de vitesse. Le vieil homme ne chassait plus du tout, mais il prenait plaisir à faire l'apprentissage de Dure. Malgré son jeune
    ‚ge, le bambin montrait déjà d'excellentes dispositions au maniement de cette arme, dont il était aussi fier que de sa petite lance.
    Il aimait bien l'attention qu'il suscitait en se promenant avec sa fronde passée dans sa ceinture et sa lance à la main. Il fallut fabriquer des armes pour Grev aussi. Les deux gamins, ainsi armés, provoquaient l'amusement du clan, et ses compliments envers d'aussi braves petits hommes. Des hommes, ils avaient déjà certains privilèges. Ainsi quand Dure découvrit que commander aux petites filles était non seulement permis mais de règle, il n'hésita pas longtemps à user des prérogatives masculines envers les femelles du clan, adultes comprises car elles aussi, il l'avait vérifié, exécutaient parfois ses volontés, sinon ses caprices. Mais avec sa mère il avait d'autres rapports.
    Il savait qu'Ayla était différente. Elle était la seule avec laquelle il pouvait rire, iouer à faire des bruits avec la bouche, la. seule qui avait ces longs cheveux d'or qu'il adorait toucher. Il ne pouvait se rappeler s'il lui avait tété le sein, mais il n'aurait dormi avec personne d'autre qu'elle. Il savait qu'elle était une femme parce que sa place dans le clan était parmi les femmes, mais elle était plus grande que les autres hommes, et elle chassait. Il n'avait qu'une très vague idée de ce qu'était la chasse, mais elle était réservée aux hommes, de cela il était s˚r. Sa mère était la seule femme qui chassait. Elle était unique. Le nom qu'elle lui avait appris, et qu'il aimait tant répéter, lui allait bien. Elle était Mama, la déesse blonde qu'il aimait et qui n'acquiesçait pas la tête baissée quand il se hasardait à la commander.
    Ayla lui plaça convenablement la fronde entre les mains et, sans le l‚cher, lui montra comment s'en servir. Puis, après avoir ramassé quelques cailloux, elle prit sa propre fronde, qu'elle portait toujours à la ceinture, et tira sur un gros rocher peu éloigné. Au bout de plusieurs tirs, Durc trouva le jeu amusant et se dépêcha de lui apporter de nouveaux cailloux pour qu'elle puisse continuer. Mais l'enfant se lassa vite, et Ayla se remit à ramasser des plantes, tout en s'arrêtant pour manger des fraises des bois.
    - Comme tu es barbouillé, mon fils ! s'exclama-t-elle à la vue du petit garçon maculé du jus rouge et poisseux.
    Le prenant sous le bras, elle le conduisit jusqu'au ruisseau pour le laver.
    Puis, roulant une grande feuille en cône, elle alla puiser de l'eau pour eux deux. Dure b‚illa en se frottant les yeux. Sa mère étendit par terre la peau dans laquelle elle le portait, le coucha à l'ombre d'un grand chêne et s'assit à ses côtés, adossée à l'arbre.
    Par ce bel après-midi d'été, dans le bourdonnement incessant des milliers d'insectes et le gazouillement des oiseaux, Ayla se laissa aller à la rêverie. Elle repensa aux événements de la matinée. Jespère qu'Uba sera heureuse avec Vorn, se dit-elle. Le foyer va paraître si vide sans elle.
    Elle a beau ne pas être loin, ce ne sera pas la même chose. C'est elle qui devra faire la cuisine pour son compagnon à présent, et elle dormira avec lui après la période d'isolement. J'espère qu'elle aura un bébé bientôt !
    Et moi ? Personne n'est venu me réclamer pour l'autre clan.

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