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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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elle se mit à genoux, poussa le tronc devant elle jusqu'à ce qu'il se retrouve sur le sable et retomba dans l'eau.
    Même si elle était à bout de forces, elle ne pouvait pas rester là.
    Tremblant violemment, elle se mit à ramper vers la rive sablonneuse et s'y hissa. Elle tripota maladroitement les noeuds de la tige de clématite, réussit à les défaire et tira son ballot sur le sable.
    Ses doigts ne lui obéissaient plus et elle n'arrivait pas à défaire la lanière en cuir. Heureusement, celle-ci finit par casser net et elle put alors récupérer la peau d'ours. Repoussant le panier, elle s'allongea sur la fourrure et la rabattit sur elle. quand, un instant plus tard, ses tremblements cessèrent, elle s'était endormie.
    Après cette traversée périlleuse, Ayla se dirigea à nouveau vers le nord et légèrement à l'ouest. Les journées d'été étaient de plus en plus chaudes, les fleurs des steppes avaient fané et l'herbe lui arrivait à la taille. Elle ne remarquait toujours aucune trace de vie humaine.
    Elle ajouta le trèfle et la luzerne à ses menus, ainsi que des tubercules légèrement sucrés qu'elle déterrait après avoir suivi sur le sol le trajet de leurs tiges rampantes. L'astragale lui offrait ses gousses pleines de pois, verts et ovales, en plus de sa racine et elle n'avait aucune difficulté à distinguer l'espèce comestible de ses cousines toxiques. Même s'il était trop tard pour cueillir les bourgeons de l'hémérocalle, les bulbes de cette variété de lis étaient encore tendres. Certaines variétés précoces de groseilles rampantes avaient commencé à prendre couleur et, quand elle voulait ajouter un peu de verdure à ses menus, elle trouvait toujours quelques feuilles tendres d'ansérine, de moutarde ou d'ortie.
    Elle ne manquait pas non plus d'occasion d'utiliser sa fronde. Les pikas des steppes, les marmottes, les grandes gerboises et toutes sortes de lièvres, qui avaient échangé leur blanche fourrure d'hiver pour un pelage gris-brun, abondaient dans les steppes. Il y avait aussi, bien que plus rarement, des hamsters géants, omnivores et grands amateurs de souris. La perdrix des neiges et le lagopède des saules au vol lourd étaient un vrai régal même si Ayla, en mangeant de ce dernier, ne pouvait s'empêcher de penser à Creb. L'oiseau dodu et aux pattes recouvertes de plumes était en effet le mets préféré du vieux magicien.
    Ces petites créatures n'étaient pas les seules à profiter de la libéralité
    des vastes plaines et à y festoyer durant l'été. Il y avait aussi des troupeaux de cervidés rennes, cerfs communs, cerfs géants aux andouillers gigantesques des chevaux des steppes trapus, des ‚nes et des onagres qui se ressemblaient tellement qu'on avait du mal à les distinguer. Parfois Ayla croisait un bison énorme ou une famille de saÔgas.
    Elle rencontrait aussi des troupeaux de bovidés au pelage brunroux : les m
    ‚les atteignaient deux mètres sous le garrot et les veaux, nés au printemps, étaient encore accrochés au pis gonflé de leur mère. Rien que de penser à leur viande nourrie de lait, Ayla avait l'eau qui lui venait à la bouche. Malheureusement, ce n'est pas avec une fronde qu'elle pouvait s'attaquer à un aurochs. Elle aperçut aussi des mammouths laineux en train d'émigrer, des boeufs musqués, en troupe serrée et les petits à l'arrière, qui faisaient face à une bande de loups, et une famille de rhinocéros laineux qu'elle évita avec soin, connaissant leur caractère irascible. Le rhinocéros était le totem de Broud et elle songea qu'il lui convenait parfaitement.
    Alors qu'elle continuait à avancer vers le nord, le paysage commença à
    changer : il devint plus sec et plus désolé. Elle avait atteint l'extrême limite des steppes continentales humides et enneigées en hiver. Au-delà
    s'étendaient des steppes arides et recouvertes de loess qui se prolongeaient jusqu'aux vertigineux à-pics des immenses glaciers de l'époque glaciaire.
    Les glaciers, ces épaisses couches de neige transformées en glace, enserraient alors le continent et recouvraient l'hémisphère nord. Près d'un quart de la terre était enfoui sous leur masse incommensurable. L'eau emprisonnée dans les glaciers provoquait une baisse du niveau des océans, faisant progresser les côtes et modifiant l'aspect du littoral.
    Aucune portion du globe n'échappait à leur influence : les pluies inondaient les régions équatoriales et les zones

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