Le clan de l'ours des cavernes
courage d'allumer du feu. Elle avait tué une marmotte dont elle mangea un morceau cru, et sans aucun appétit. Puis elle jeta ce qui restait de l'animal bien que le gibier se fit rare. La cueillette, elle aussi, devenait de jour en jour plus difficile, car le sol disparaissait sous les plantes sèches. Sans parler du vent qui n'arrêtait pas de souffler.
Cette nuit-là, elle dormit mal, fit de mauvais rêves et se réveilla fatiguée. Ce qui restait de la marmotte avait disparu pendant son sommeil et elle n'avait rien à manger. Elle but un peu d'eau de sa gourde, saisit son panier et se remit en route, toujours en direction du nord.
A midi, elle s'arrêta au bord d'un torrent presque à sec dans le lit duquel il y avait encore quelques flaques et, malgré le go˚t un peu ‚cre de l'eau, remplit sa gourde. Elle déterra quelques racines de massettes, douce‚tres et filandreuses, qu'elle m‚chonna en repartant. Elle n'avait pas particulièrement envie de marcher, mais que faire d'autre ? Déprimée et fatiguée, elle avançait sans regarder o˘ elle allait quand elle fut soudain rappelée à l'ordre par le rugissement d'un lion des cavernes qui se dorait au soleil au milieu de ses congénères.
Son sang ne fit qu'un tour et, revenant aussitôt sur ses pas, elle obliqua vers l'ouest pour quitter le territoire des lions. Fini de voyager en direction du nord ! Elle était sous la protection de l'esprit du Lion des Cavernes - mais non à l'abri de l'animal lui-même. Et, si ce dernier avait l'occasion de se jeter sur elle, il n'hésiterait pas une seconde.
Ayla avait déjà été attaquée par un lion des cavernes et depuis, elle portait quatre longues cicatrices parallèles sur la cuisse gauche. C'est gr
‚ce à ces cicatrices que Creb avait pu déterminer quel était son totem.
Elle revoyait d'ailleurs régulièrement en rêve la gigantesque patte armée de griffes qui s'était avancée dans l'anfractuosité du rocher o˘ elle s'était cachée alors qu'elle avait cinq ans. Elle avait à nouveau fait ce rêve la nuit précédente. Creb lui avait expliqué que sa rencontre avec le lion était une mise à l'épreuve : elle avait été jugée digne de ce totem et les marques qu'elle portait sur la jambe en étaient le témoignage.
Je me demande pourquoi le Lion des Cavernes m'a choisie ? se ditelle en touchant sans y penser ses cicatrices.
Le soleil se couchait, Ayla marchait maintenant vers l'ouest, aveuglée par ses derniers rayons. Elle avait suivi une longue déclivité dans l'espoir de découvrir une rivière mais n'avait trouvé aucune trace d'eau. Elle se sentait fatiguée, affamée et était encore sous le coup de sa rencontre avec les lions. Etait-ce un signe ? Est-ce que ses jours étaient comptés ?
Comment avait-elle pu croire qu'elle était capable d'échapper à la Malédiction Suprême ?
Elle était tellement éblouie par le soleil qu'elle faillit ne pas voir que le plateau donnait sur un à-pic. Elle s'arrêta et, se protégeant les yeux de la main, regarda en bas du ravin. Tout au fond coulait une petite rivière aux eaux étincelantes, bordée d'arbres et de buissons. La gorge taillée dans les falaises rocheuses s'ouvrait sur une vallée verdoyante et abritée. A mi-pente, dans un pré baigné par les derniers rayons du soleil, une petite horde de chevaux broutait en toute quiétude.
- Pourquoi as-tu décidé de m'accompagner ? demanda le jeune homme brun au moment o˘ il s'apprêtait à démonter la tente de peaux lacées ensemble. Tu as dit à Marona que tu allais simplement rendre visite à Dalanar et que tu en profiterais pour m'indiquer le chemin. Ce ne devait être qu'un court Voyage avant de te ranger. Tu étais censé aller à la Réunion d'…té avec les Lanzadonii et arriver là-bas juste à temps pour la Cérémonie de l'Union.
Marona va être furieuse et c'est le genre de femme dont je n'aimerais Pas provoquer la colère. Tu es s˚r que tu n'es pas tout simplement en train de la fuir à toutes jambes ?
Thonolan avait parlé d'un ton léger que démentait son regard sérieux.
- Pourquoi serais-tu le seul de la famille à avoir envie de voyager, Petit Frère ? demanda le blond Jondalar. Si je t'avais laissé partir tout seul, au retour tu n'aurais pas manqué de te vanter au sujet de ton long Voyage.
Il faut que quelqu'un t'accompagne pour vérifier la véracité de tes histoires. Et aussi pour t'éviter des ennuis.
Jondalar se baissa pour rentrer sous la tente. Celle-ci
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