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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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désertiques se raréfiaient. Mais plus on se rapprochait des glaciers, plus les effets en étaient sensibles.

    L'immense champ de glace suscitait un phénomène de condensation et l'humidité ainsi produite retombait sous forme de neige. Près du centre, la haute pression étant constante, le froid devenait extrêmement sec et repoussait les chutes de neige aux confins des glaciers. C'est donc là que ceux-ci progressaient. La couche de glace était presque uniforme sur toute son étendue et avoisinait deux milles mètres d'épaisseur.
    Comme les franges du glacier recevaient la plupart des chutes de neige, les régions qui le jouxtaient au sud étaient sèches - et gelées. La haute pression régnant au centre du glacier créait un couloir atmosphérique qui canalisait l'air froid et sec vers les zones de basse pression. Le vent venu du nord soufflait sans interruption sur les steppes, charriant des particules de roches pulvérisées qui avaient été broyées par le front du glacier. A peine plus grosses que celles qui composent l'argile, ces particules - ou loess - se déposaient sur des centaines de kilomètres et sur une épaisseur de plusieurs mètres.
    En hiver, les terres nues et glacées étaient balayées par le vent qui poussait devant lui de rares chutes de neige. La terre poursuivait sa rotation et à nouveau les saisons changeaient. Mais la formation d'un glacier étant provoquée par un abaissement de quelques degrés de la moyenne des températures annuelles, les rares journées chaudes avaient bien peu d'effet si elles ne modifiaient pas cette moyenne.
    Au printemps, la fine couche de neige qui s'était déposée sur le sol fondait, la cro˚te extérieure du glacier se réchauffait et les eaux s'infiltraient à travers les steppes. Elles ramollissaient superficiellement le sol et permettaient à quelques plantes aux racines peu profondes de pousser. L'herbe croissait rapidement, sachant que ses jours étaient comptés. Au coeur de l'été, cette herbe ayant séché sur pied, le continent n'était plus qu'une immense réserve de fourrage parsemée d'îlots de forêt boréale et bordée de toundra près des océans.
    En lisière des glaciers, là o˘ la couche de neige était peu épaisse, ces p
    ‚turages attiraient tout au long de l'année d'innombrables troupeaux d'herbivores et de granivores qui s'étaient adaptés aux rigueurs du climat
    - ainsi que des prédateurs, capables de supporter n'importe quel climat à
    condition que celui-ci convienne à leurs proies. Un mammouth pouvait très bien brouter au pied d'un immense mur de glace blanc bleuté
    qui s'élançait à deux mille mètres au-dessus de lui.
    Les cours d'eau saisonniers alimentés par la fonte des glaces se frayaient un passage à travers le loess et même souvent à travers les roches sédimentaires, atteignant alors la plate-forme granitique qui se trouvait sous le continent. Il n'était pas rare de rencontrer dans ce paysage plat à perte de vue des ravins à pic et des rivières encaissées dans des gorges. Les rivières apportaient de l'humidité et les gorges abritaient du vent : même au coeur des steppes arides, il existait des vallées verdoyantes.

    On était maintenant au coeur de l'été et, plus les jours passaient, moins Ayla avait envie de poursuivre sa route. Elle en avait assez de la monotonie des steppes, du soleil implacable, du vent incessant. Sa peau était sèche, rugueuse, et pelait, ses lèvres étaient gercées, ses yeux enflammés et sa gorge constamment irritée par la poussière. Les rares vallées qu'elle rencontrait sur sa route étaient plus verdoyantes que les steppes et ombragées par des arbres, mais elle n'avait pas pour autant envie de s'y arrêter. Et aucune d'elles n'était habitée par l'homme.
    Il n'y avait aucun nuage dans le ciel et pourtant l'ombre de l'hiver semblait déjà planer sur les steppes. Ayla était inquiète, elle pensait aux journées glaciales qui n'allaient pas tarder à revenir. Pour les affronter, il fallait des réserves de nourriture et trouver un abri. Elle s'était mise en route au début du printemps et, comme ses recherches n'avaient pas abouti, elle en venait à se demander si elle était condamnée à errer à
    jamais - ou alors mourir.
    Au soir d'un jour qui ressemblait au précédent, elle établit son camp dans un endroit o˘ il n'y avait pas d'eau. La braise de bois qu'elle transportait s'était éteinte et le bois était si rare alentour qu'elle n'eut pas le

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