Le clan de l'ours des cavernes
son esprit, car tu lui ressembles. Et toi aussi tu es tailleur de silex. Si tu lui ressembles aussi dans ce domaine, tu dois être excellent. Jamais je n'ai rencontré aussi bon tailleur de silex. Je suis allé le voir l'an dernier pour chercher des silex de la mine des Lanzadonii. Il n'y a pas de meilleures pierres que les leurs.
Les gens s'approchaient du feu, leur bol à la main. En humant le délicieux fumet du repas, Jondalar se rendit compte qu'il avait faim. Il s'apprêtait à repousser son sac qui gênait le passage quand, soudain, il eut une idée.
- J'ai emporté quelques silex lanzadonii avec moi, dit-il. Au cas o˘ nous abîmerions des outils en voyageant. Mais ces silex sont lourds et je ne serais pas mécontent de me débarrasser d'une ou deux pierres. Je serais heureux de te les offrir si cela te fait plaisir.
Les yeux de Laduni s'animèrent.
- Je les accepterai avec plaisir, mais à condition de t'offrir quelque chose en retour. Je ne crache jamais sur une bonne affaire, mais je ne voudrais pas escroquer le fils du foyer de Dalanar.
- Tu allégerais mon chargement et tu vas m'offrir un repas chaud, répondit Jondalar en souriant.
- Ce n'est pas assez. Les pierres des Lanzadonii valent plus que ça. Je me sens blessé dans mon orgueil.
Il y avait maintenant un certain nombre de gens autour d'eux et quand Jondalar éclata de rire, tout le monde l'imita.
- Si tu le prends comme ça, Laduni, je ne vais pas te faciliter les choses.
Pour l'instant, je n'ai besoin de rien - je ne cherche qu'à alléger mon chargement. Ce que tu me dois pour ces pierres, je te le demanderai plus tard. Es-tu d'accord ?
- Là, c'est lui qui m'escroque ! s'écria Laduni avec un petit rire en se tournant vers les autres pour les prendre à témoin. Dis-moi au moins ce que tu me demanderas.
- Pour l'instant, je n'en sais rien. Mais je viendrai chercher ce que tu me dois quand je repasserai par ici.
- qui dit que je serai en mesure de te le donner ?
- Je ne te demanderai pas l'impossible.
- Tes conditions sont dures, Jondalar. Mais si je peux, je te donnerai ce que tu me demanderas. D'accord.
Jondalar ouvrit son sac puis, après avoir enlevé ce qui se trouvait dessus, il sortit la poche qui contenait les silex et tendit à Laduni deux rognons de silex déjà.,dégrossis.
- C'est Dalanar qui les a choisis et préparés, expliqua Jo ndalar.
A voir son expression, Laduni n'éprouvait aucun embarras à accepter les deux silex que Dalanar avait offerts au fils de son foyer. Malgré tout il grommela, assez fort pour que tout le monde l'entende :
- Dire que je suis en train de troquer ma vie contre deux malheureux silex.
- Est-ce que tu comptes discuter jusqu'à la fin des temps ? demanda Thonolan avec un grand sourire. Nous avons été invités à partager un repas et ce gibier sent bigrement bon.
- La nourriture est prête, dit Filonia, qui se tenait à côté de lui. Et la chasse a été tellement bonne que nous n'avons presque pas eu besoin d'utiliser la viande séchée que nous avions apportée. Maintenant que ton sac est moins lourd, tu trouveras bien un coin pour en emporter.
C'est à Jondalar qu'elle s'adressait, mais elle regardait Laduni.
- Il serait peut-être temps, Laduni, de me présenter la ravissante fille de ton foyer, intervint Jondalar.
- OŸ allons-nous si la fille de son propre foyer vient saper les affaires, maugréa celui-ci. (Puis il ajouta avec un sourire empli de fierté :) Jondalar des Zelandonii, voici Filonia des LosadunaÔ.
Filonia se tourna vers Jondalar et elle se sentit aussitôt prise au piège des grands yeux bleus qui lui souriaient. Attirée maintenant par le frère aîné, elle baissa la tête pour cacher son trouble.
- Si tu crois que je n'ai pas vu la lueur qui vient de s'allumer dans tes yeux, Jondalar ! plaisanta Thonolan. Et n'oublie pas que c'est moi qui ai fait sa connaissance en premier. Allons, viens, Filonia. Partons d'ici. Tu n'as rien à faire avec mon frère. Et je suis persuadé que tu n'as aucune envie de rester avec lui... (Il se tourna vers Laduni, l'air faussement outragé.) A chaque fois c'est la même chose. Un seul regard, et c'est dans la poche ! Comme j'aurais aimé hériter des mêmes dons que mon frère...
- De ce côté-là, tu n'as pas trop à te plaindre, il me semble, Petit Frère ! remarqua Jondalar en éclatant de rire.
Filonia se tourna vers Thonolan et fut soulagée de découvrir qu'il était aussi attirant qu'elle l'avait pensé au premier
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