Le clan de l'ours des cavernes
du prochain stade .
si le charbon de bois s'éteignait, elle serait obligée de tout recommencer depuis le début.
Elle se pencha, le visage si près de la sole qu'elle sentait la chaleur dégagée par le bois incandescent, et commença à souffler sur celui-ci.
Chaque fois qu'elle soufflait, le charbon de bois devenait plus brillant, et quand elle reprenait son souffle, il diminuait comme s'il allait s'éteindre. Elle approcha quelques copeaux de la braise : ils s'enflammèrent immédiatement, puis noicirent aussi vite. Et soudain, il y eut une flamme minuscule. Elle souffla de plus belle, approcha d'autres copeaux et quand ceux-ci formèrent un petit tas rougeoyant, elle ajouta du bois d'allumage.
quand le feu eut bien pris, elle l'alimenta avec les morceaux de bois flotté. Il n'y avait plus de risque qu'il s'éteigne et elle en profita pour aller chercher d'autres bouts de bois qu'elle plaça tout près du foyer.
Elle saisit un autre outil, doté d'une entaille légèrement plus large, et s'en servit pour retirer l'écorce du b‚ton qu'elle avait utilisé pour déterrer les carottes sauvages. Puis elle planta les deux branches fourchues de chaque côté du feu de manière à pouvoir y poser le b‚ton. Elle s'occupa alors de dépiauter le lièvre.
Dès que l'animal fut prêt, elle l'embrocha et le mit à rôtir au-dessus des braises. Elle plaça les entrailles dans la dépouille et s'apprêtait à jeter le tout un peu plus loin quand soudain elle changea d'avis. Je pourrais utiliser la fourrure, se dit-elle. Cela ne me prendrait qu'un jour ou deux...
Avant de mettre son projet à exécution, elle rinça les carottes sauvages dans la rivière, les enveloppa dans des feuilles de plantain et les déposa à côté des braises.
En attendant que son repas soit prêt, elle commença à préparer la peau. A l'aide d'un grattoir, elle se mit à racler l'intérieur de la fourrure pour la débarrasser des vaisseaux sanguins, des follicules pileux et de la membrane interne.
Tout en travaillant, ses pensées vagabondaient. Peut-être pourrais-je rester ici quelques jours, se disait-elle. Juste le temps de terminer cette peau. J'en profiterais aussi pour faire quelques outils en silex. Les miens sont abîmés... J'aimerais aussi explorer cette cavité que j'ai aperçue dans la paroi. Si c'est une caverne, je pourrais m'y installer pour quelques nuits... Ce lièvre commence à sentir bon...
Elle se leva pour tourner la broche et reprit son travail. Je ne peux pas rester ici très longtemps, songeait-elle. Il faut que je trouve ceux que je cherche avant l'hiver. Elle s'arrêta soudain de racler la peau en se demandant à nouveau, comme elle n'avait cessé de le faire tous ces derniers temps : O˘ sont-ils ? Iza m'a dit que les Autres vivaient sur le continent.
Si c'est le cas, pourquoi ne les ai-je pas rencontrés ? O˘ sont-ils, Iza ?
En pensant à la vieille guérisseuse, elle fondit en larmes. Comme tu me manques, Iza ! Et comme Dure me manque, lui aussi Dure, mon bébé... Dire que j'ai eu tant de mal à te mettre au monde Mais tu n'es pas difforme, simplement différent. Comme moi.
Non, pas comme moi, corrigea-t-elle aussitôt. Tu fais partie du Clan. Tu seras simplement un peu plus grand que les autres et ta tête sera légèrement différente. Et tu deviendras un grand chasseur. Toi aussi, un jour, tu sauras manier la fronde. Et tu courras plus vite que tout le monde. Tu gagneras toutes les courses organisées pour le Rassemblement du Clan. Et même si tu n'es pas assez fort pour triompher dans un corps à
corps, tu seras malgré tout un homme costaud.
Mais qui s'amusera à t'apprendre de nouveaux sons ? qui jouera à te les faire répéter ?
Arrête ! s'intirna-t-elle en essuyant ses larmes. Je devrais me réjouir qu'il y ait des gens qui t'aiment, Durc. quand tu seras grand, Ura deviendra ta compagne. Elle non plus, elle n'est pas vraiment difforme.
Simplement un peu différente, comme toi. Et moi, se demanda Ayla, est-ce que je trouverai un jour un compagnon ?
quand elle s'approcha à nouveau du feu, le lièvre n'était pas tout à fait cuit. Elle en mangea quand même un morceau, ne serait-ce que pour se changer les idées. Les carottes sauvages étaient tendres et leur chair jaune p‚le avait une saveur un peu piquante. Après avoir déjeuné, elle se sentit mieux. Elle replaça le lièvre au-dessus des braises pour qu'il finisse de cuire et continua à racler la peau de l'animal.
Le soleil
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