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Le commandant d'Auschwitz parle

Le commandant d'Auschwitz parle

Titel: Le commandant d'Auschwitz parle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rudolf Hoess
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entier un
irrémédiable manque d’emplacement pour les détenus bien portants. L’état
sanitaire se détériora rapidement ; les épidémies sévissaient. Cet ordre
entraîna presque immédiatement une augmentation rapide du chiffre de la
mortalité et un « pourrissement » inouï des conditions générales ;
mais je ne crois pas qu’il ait donné à l’armement un seul Juif guéri et
redevenu capable de travailler.
    En ce qui concerne les recherches et expériences entreprises
sur ordre du Reichsführer, je puis énumérer les suivantes :
    Le professeur Clauberg : essais de stérilisation par
injections dans les trompes qui provoquaient des inflammations et le dessèchement
de ces organes et aboutissaient à l’infécondité, sans dommages pour le corps [134] .
    Le docteur Schumann, de la chancellerie du Führer :
stérilisation par rayons X. Les résultats ne me sont pas connus, mais je
prétends que beaucoup de morts ont été occasionnées par des dosages trop forts.
    Le docteur Wirths et son frère : recherches sur le
cancer, sans dommages pour la santé, pour autant que je sache [135] .
    Le docteur Mengele : recherches sur des jumeaux, pour
autant que je sache purement théoriques et sans dommages pour la santé [136] .
    Le docteur Wirths et quelques médecins du camp :
expériences d’injection de cyanure et de méthanol pratiquées sur des « Juifs
de transport » incapables de travailler.
    Je ne connais pas d’autres expériences.
    On désignait comme « Juifs de transport » tous les
Juifs qui parvenaient au camp envoyés par les bureaux d’Eichmann. Les feuilles
annonçant leur arrivée portaient l’annotation : « Le convoi
correspond aux directives données et doit être traité d’une façon spéciale. »
    Tous les autres Juifs qui nous étaient arrivés précédemment,
avant l’ordre d’exterminer, étaient considérés comme « Juifs en
internement préventif » ou Juifs appartenant à d’autres catégories de
détenus.
    Dans mes dépositions précédentes, j’ai indiqué que le nombre
des Juifs envoyés à Auschwitz pour y être exterminés s’élevait à deux millions
et demi. Ce chiffre a été fourni par Eichmann à mon chef hiérarchique Glücks
lorsqu’il fut appelé pour faire un rapport à Himmler peu de temps avant l’encerclement
de Berlin. Glücks et son remplaçant permanent Günther étaient d’ailleurs les
seuls à disposer de bases pour établir le chiffre total des exterminés. Sur
place, à Auschwitz, on brûlait, conformément aux ordres du Reichsführer, tous
les documents susceptibles de donner des indications sur le nombre des
exterminés.
    En ma qualité de chef du bureau D 1, je détruisais personnellement
tous les documents qui se trouvaient dans mes dossiers. Les autres bureaux en
faisaient autant.
    D’après la déposition d’Eichmann, tous les documents ont été
également détruits dans les bureaux du Reichsführer et de la direction de la
Sécurité du Reich.
    Seules des notes manuscrites pourraient encore fournir
quelques indications. Il est possible que dans tel ou tel bureau on ait pu
trouver des documents ou des textes de messages radiodiffusés abandonnés par négligence,
mais ces papiers ne pourraient donner aucune indication utile sur le total.
    Moi, pour ma part, je n’ai jamais connu ce total et ne
dispose pas de point de repère pour l’établir.
    Je me souviens uniquement du chiffre des « actions »
les plus importantes qui m’ont souvent été indiqués par Eichmann ou ses
délégués.
    De
Haute-Silésie ou du Gouvernement général (de Pologne)
250 000
D’Allemagne
et de Theresienstadt
200 000
De
Hollande
95 000
De
Belgique
20 000
De
France
110 000
De
Grèce
65 000
De Hongrie
400 000
De
Slovaquie
90 000
    Les chiffres concernant les actions de moindre importance ne
sont pas restés gravés dans ma mémoire, mais ils étaient insignifiants en
comparaison de ceux indiqués ci-dessus.
    Je considère le chiffre de deux millions et demi comme
beaucoup trop élevé. Même à Auschwitz, la capacité d’extermination avait des
limites.
    Les chiffres indiqués par des anciens détenus sont des
produits de leur fantaisie et ne reposent sur rien.
    «  Action Reinhardt [137]  », telle
était la désignation employée pour camoufler les opérations concernant la
collecte, le triage et l’utilisation de tous les objets qui provenaient des
convois juifs et de leur extermination.
    Conformément à

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