Le commandant d'Auschwitz parle
pu être
constatées dans d’autres endroits.
Il est aussi arrivé à Chelmno que les Juifs chargés dans les
camions aient brisé les ridelles et essayé de s’évader.
L’expérience a démontré que la préparation du Zyklon B
a provoqué la mort avec certitude et rapidité, surtout dans les pièces sèches
et étanches, bien remplies et disposant de trous aussi nombreux que possible
pour l’introduction du gaz. Je n’ai jamais vu un seul gazé qui soit resté
vivant à Auschwitz une demi-heure après la pénétration des gaz dans les
chambres d’extermination et je n’en ai jamais entendu parler.
Le processus d’extermination s’effectuait à Auschwitz de la
façon suivante :
Les Juifs destinés à l’extermination, hommes et femmes,
étaient conduits séparément vers les crématoires dans un calme aussi complet
que possible. Dans la pièce destinée au déshabillage, les détenus du commando
spécial qui y étaient employés leur expliquaient, dans leur propre langue, qu’on
les avait amenés ici pour les doucher et les épouiller ; ils les invitaient
à bien ranger leurs vêtements et surtout à bien marquer leur place afin de
pouvoir rapidement reprendre leurs effets à la sortie. Les détenus du commando
avaient eux-mêmes le plus grand intérêt à ce que l’opération se poursuivît
rapidement, calmement et sans heurt. Après s’être déshabillés, les Juifs
entraient dans la chambre à gaz ; celle-ci était munie de douches et de
conduites d’eau, ce qui donnait effectivement l’impression d’une salle de
bains. Les femmes entraient les premières avec leurs enfants ; elles
étaient suivies par les hommes qui se trouvaient toujours en minorité [140] . Presque
toujours tout se passait dans le calme, parce que les détenus du commando
spécial faisaient tout pour dissiper les angoisses de ceux qui avaient peur ou
qui se doutaient de quelque chose. D’ailleurs, ces détenus et un SS restaient
toujours jusqu’au dernier moment dans la chambre à gaz.
Là-dessus, on verrouillait rapidement la porte et les
infirmiers « désinfecteurs », déjà alertés, laissaient immédiatement
pénétrer les gaz par les lucarnes à travers le plafond. Les boîtes contenant
les gaz étaient jetées par terre et les gaz se répandaient immédiatement. À
travers le trou de la serrure de la porte on pouvait voir que ceux qui se
trouvaient le plus près de la boîte tombaient raides morts. On peut affirmer
que pour un tiers des enfermés la mort était immédiate. Les autres vacillaient,
se mettaient à crier, manquant d’air. Mais leurs cris se transformaient
rapidement en un râle et en quelques minutes ils étaient tous étendus. Au bout
de vingt minutes au maximum, aucun ne bougeait plus. L’influence du gaz s’exerçait
pendant cinq à dix minutes : la durée exacte dépendait du temps, humide ou
sec, chaud ou froid, de la composition du gaz – qui n’était pas toujours
identique – et de celle du convoi qui comprenait plus ou moins de malades
ou de bien portants, de jeunes ou de vieux. Les gens perdaient connaissance au
bout de quelques minutes, selon la distance qui les séparait de la boîte. Ceux
qui criaient, les vieux, les malades, les faibles et les enfants tombaient plus
vite que les gens bien portants et jeunes.
Une demi-heure après l’envoi du gaz, on ouvrait la porte et
on mettait en marche l’appareil d’aération. On se préoccupait immédiatement de
l’évacuation des cadavres. Les corps ne portaient aucune marque spéciale ;
il n’y avait ni contorsion, ni changement de couleur ; c’est seulement au
bout de quelques heures qu’on apercevait aux endroits où ils étaient couchés,
les traces habituelles des cadavres. Les cas où l’on constatait des excréments
étaient aussi très rares. Il n’y avait aucune trace de lésion sur les corps et
les visages n’étaient pas crispés. Le commando spécial s’occupait aussitôt d’extraire
les dents d’or et de couper les cheveux des femmes. Ensuite on transportait les
corps par l’ascenseur au rez-de-chaussée où l’on avait déjà allumé les fours.
Selon la dimension des cadavres on pouvait en introduire jusqu’à trois dans un
four. La durée de l’incinération dépendait également de la dimension du corps.
Comme je l’ai déjà dit, les crématoires I et II pouvaient incinérer en
vingt-quatre heures environ 2 000 corps ; il n’était pas
possible de faire mieux si on voulait éviter des
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