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Le commandant d'Auschwitz parle

Le commandant d'Auschwitz parle

Titel: Le commandant d'Auschwitz parle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rudolf Hoess
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l’ordre du Reichsführer, était passible de la
peine de mort tout membre de la SS qui se serait approprié quelque chose de ces
biens juifs [138] .
    Cette opération a permis de mettre la main sur des valeurs
incroyables s’élevant à des centaines de millions.
    En dépit des pénalités sévères, des valeurs immenses ont été
volées par les SS, les policiers, les détenus, les employés civils, les
ouvriers et le personnel de chemin de fer. Beaucoup de ces valeurs doivent
encore rester cachées ou enfouies dans le sol aux alentours du camp
Auschwitz-Birkenau.
    Lorsqu’on déchargeait, à l’arrivée, les convois des Juifs,
tous leurs bagages restaient près de la voie ferrée, tant qu’on ne les avait
pas tous conduits vers les lieux d’extermination ou vers le camp. Là-dessus, un
commando de transport spécial venait emporter tous les bagages vers le lieu de triage
« Canada I » où on les triait et on les désinfectait. C’est vers
le même endroit qu’on dirigeait les vêtements de ceux qui avaient été gazés
dans les Bunkers I et II et dans les crématoires I à IV.
    Mais déjà en 1942, Canada I n’était plus à même d’accomplir
régulièrement sa tâche. Malgré la construction de nouvelles baraques, malgré le
travail de jour et de nuit des détenus chargés de la manutention, malgré le
renforcement constant de ce commando, les bagages non triés s’accumulaient de
plus en plus. Et ceci en dépit du fait qu’on chargeait quotidiennement le
matériel trié dans plusieurs wagons dont le nombre s’élevait parfois jusqu’à
vingt. En 1942, on procéda à l’installation d’un nouveau dépôt dit Canada II
à l’ouest du secteur II de Birkenau. On construisit aussi des baraques de
désinfection et des lavoirs. Mais à peine avait-on achevé trente baraques qu’elles
étaient déjà remplies. Des montagnes de bagages non triés s’accumulaient tout
autour. Il était impossible de renforcer encore les commandos et l’on ne
pouvait songer à rattraper le retard pendant la durée des « actions »
qui s’étalaient chaque fois sur quatre à six semaines. C’est seulement lorsqu’il
y avait de longues interruptions qu’on parvenait à peu près à déblayer le
terrain.
    On fouillait les vêtements et les chaussures pour essayer d’y
retrouver des valeurs. En tenant compte du nombre des arrivants, cette fouille
ne pouvait être que superficielle. Là-dessus on répartissait les objets et on
les expédiait en partie au camp pour compléter l’habillage des détenus. Par la
suite, on fit aussi des envois dans d’autres camps. Un grand nombre de
vêtements était également mis à la disposition des réfugiés et plus tard aussi
des personnes qui avaient perdu leurs biens à la suite des bombardements aériens.
Des quantités importantes étaient adressées aux grandes entreprises d’armement
pour les ouvriers étrangers qui y étaient employés.
    Les lits, les couvertures, etc., étaient destinés au parti
national-socialiste. Dans la mesure où le camp en avait besoin, il pouvait
compléter son dépôt ; on faisait aussi des envois importants dans d’autres
camps.
    Les valeurs étaient remises à une section spéciale de l’administration
et des spécialistes étaient chargés de les trier. Il en allait de même avec les
billets de banque et les devises.
    Parmi les objets trouvés, surtout à l’arrivée des convois de
Juifs en provenance d’Europe occidentale, il y avait des choses de grande
valeur : des pierres précieuses évaluées à des millions, des montres en or
et en platine recouvertes de diamants d’une valeur inestimable ; des
bagues, des boucles d’oreilles, des colliers, des millions de billets de banque
de tous les pays. Il arrivait souvent qu’une seule personne portât sur elle des
centaines de mille, généralement en billets de mille dollars. Toutes les
cachettes disponibles dans les vêtements, dans le dentier, dans le corps humain
étaient utilisées.
    Après la fin des « actions » plus importantes, les
valeurs triées étaient emballées dans des coffres et expédiées en camions à Berlin
où elles étaient dirigées sur la Reichsbank. Une section spéciale était
exclusivement occupée de la vente de ces objets. Je me suis laissé dire par
Eichmann que les valeurs et les devises étaient négociées en Suisse et
exerçaient une influence décisive sur tout le marché des valeurs suisses.
    Les montres ordinaires étaient expédiées

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