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Le commandant d'Auschwitz parle

Le commandant d'Auschwitz parle

Titel: Le commandant d'Auschwitz parle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rudolf Hoess
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par milliers à
Sachsenhausen. Il y avait là un atelier où des centaines de détenus dirigés
directement par les bureaux D 11 de Maurer triaient et réparaient ces
montres. La plus grande partie était ensuite envoyée au front pour les besoins
de service des Waffen-SS et de l’armée.
    Quant aux dents en or, c’étaient les dentistes de l’ambulance
SS qui étaient chargés de les fondre et de les verser tous les mois à la
direction centrale des services sanitaires.
    Même dans les dents plombées on a parfois trouvé des pierres
précieuses d’une valeur immense.
    Les cheveux coupés des femmes étaient dirigés vers une
entreprise commerciale en Bavière qui les utilisait pour les besoins de l’armement [139] .
    Tous les vêtements qui n’étaient plus utilisables étaient
remis pour les besoins de l’industrie textile.
    Les souliers inutilisables étaient découpés pour employer le
cuir dans la mesure du possible ; le reste était broyé en poudre de cuir.
    Toutes ces opérations sur les objets de valeur ayant
appartenu aux Juifs provoquaient des difficultés extraordinaires pour le camp
lui-même.
    Elles exerçaient un effet démoralisant sur les SS qui n’avaient
pas toujours la force de caractère nécessaire pour résister à la tentation de s’emparer
des biens juifs. Même des condamnations à mort et de lourdes peines de prison n’exerçaient
pas un effet suffisant. Pour les détenus, les valeurs juives offraient des
possibilités inattendues. Elles expliquent probablement la plus grande partie
des évasions. En s’emparant sans trop de difficultés d’une bague, d’une montre
ou d’une pièce d’argent, ils parvenaient à obtenir des SS ou des travailleurs
civils n’importe quoi : de l’alcool, du tabac, des vivres, des faux
papiers, des armes et des munitions, c’était là un phénomène quotidien. À
Birkenau, les détenus du sexe masculin réussissaient de cette façon à entrer la
nuit dans le camp des femmes ; ils parvenaient même à acheter quelques
surveillantes. Tout cela exerçait une influence néfaste sur la discipline du
camp. Ceux qui possédaient des objets précieux pouvaient s’acheter la
bienveillance des chefs de blocs, des occupations plus faciles et même un
séjour à l’hôpital où ils recevaient une très bonne nourriture. Malgré les
contrôles les plus stricts, il n’y avait rien à faire contre ces abus. L’or
juif était devenu le véritable fléau du camp.
    Pour autant que je sache, il existait en dehors d’Auschwitz,
les centres d’extermination des Juifs suivants :
    Chelmno, près de Litzmannstadt :
résidus de gaz de moteurs
Treblinka sur Boug :
gaz de moteurs
Sobibor, près de Lublin :
résidus de gaz de moteurs
Belszek, près de Lemberg :
résidus de gaz de moteurs
Lublin (Maidanke) :
Zyklon B
    Il y avait encore plusieurs endroits en Europe orientale, en
particulier auprès de Riga. Là les Juifs étaient fusillés et brûlés sur des
bûchers.
    Pour ma part, je n’ai vu que Chelmno et Treblinka. Chelmno
ne fonctionnait plus. À Treblinka, j’ai assisté à tout le processus.
    On trouvait là plusieurs chambres destinées à quelques
centaines de personnes ; elles étaient construites dans le voisinage
immédiat de la voie ferrée.
    Par une rampe à hauteur des wagons, les Juifs allaient directement,
encore habillés, dans les chambres. Sur un emplacement avoisinant, se trouvaient
divers moteurs de grands camions et de chars qu’on mettait en marche. À travers
la tuyauterie, les résidus des gaz de moteurs étaient conduits vers les
chambres et provoquaient la mort de tous ceux qui s’y trouvaient. Cela durait
plus d’une demi-heure jusqu’à ce que le silence se fît dans les chambres. On
les ouvrait au bout d’une heure ; on retirait les cadavres, on les
déshabillait et on les brûlait sur un plateau de rails.
    Le feu était alimenté au bois ; de temps à autre, on
versait sur les cadavres des résidus d’essence. Pendant ma visite, tous les
hommes gazés étaient morts. Mais je me suis laissé dire que les moteurs ne
fonctionnaient pas toujours d’une façon régulière et que les résidus du gaz n’étaient
pas toujours suffisamment forts pour tuer tous ceux qui se trouvaient dans les
chambres. Beaucoup d’entre eux avaient seulement perdu connaissance et il
fallait encore les achever à coups de fusil. J’ai entendu dire la même chose à
Chelmno. Eichmann m’a dit aussi que les mêmes déficiences avaient

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