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Le Conseil des Troubles

Le Conseil des Troubles

Titel: Le Conseil des Troubles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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Bamberg, pratiquement revenu d'entre les morts, mais jugeant bon d'y retourner.
    La seconde tenait au fait que son organisation policière clandestine, en cette occurrence, avait marqué le pas puisqu'il fut prévenu du retour du duc cinq minutes après son départ, ne pouvant ainsi ni le retenir, ni lui adjoindre quelques gardes du corps d'exception.
    La troisième concernait son « concurrent allié » Pontecorvo disparu du camp depuis plusieurs heures. Que préparait-il ? Que savait-il que lui-même ignorait ? Pourtant, ils s'entendaient si bien, tout à l'heure encore et c'est le marquis italien qui avait fourni à la baronne, impossible à retenir, cet étonnant cheval qui se trouvait aussi bien dans l'eau que sur terre. Alors ?
    À tout hasard, cependant, car il commençait à connaître assez bien les goûts de l'excellent marquis, il fit recenser en la région les femmes dans la cinquantaine, plutôt blondes, hanches larges, cuisses un peu épaisses et poitrine opulente. Attendant d'un instant à l'autre des nouvelles de ce côté, il hocha la tête en souriant :
    — Seul ce genre de femme le rassure... Ah, il a beau être le plus savant, le plus intelligent et le plus redoutable des hommes, sur ce chapitre, c'est un enfant !
    Mais le sourire s'effaça très vite et, tel un chien de chasse, il respira l'air du camp car une vilaine impression persistait, quoi qu'il fasse pour tenter de l'oublier.
    Il maugréa :
    — Je n'aime pas cela. Quelque chose se prépare ici que je n'aime pas. Pas du tout!
    ***
    — Magicien!
    — Mélusine!
    Le barrage tenu par des chevau-légers s'ouvrit devant Von Ploetzen et Hofflingen, tous deux montés sur des chevaux gris pommelés.
    Le Prussien était sans doute le seul à pouvoir passer les lignes d'une armée à l'autre avec une telle facilité, disposant de tous les sauf-conduits imaginables. Un jour, à Paris, comme Hofflingen lui faisait remarquer que les vols d'enfants risquaient d'attirer l'attention sur eux, le Grand Maître avait tourné vers lui sa tête voilée en répondant sèchement :
    — Mais vous devriez le savoir : les lois ne sont pas faites pour nous, Hofflingen !
    En cet instant, il songeait à sa longue suite d'échecs avec Bamberg. Celui-là pouvait se vanter, plus pour très longtemps, de l'avoir retardé en la réalisation de ses projets.
    Mais la chance venait enfin de tourner, grâce à un de ses informateurs. Il savait à présent comment réduire Bamberg, le capturer et le tuer.
    Cette pensée, appuyée sur une certitude absolue, le mit de bonne humeur et son esprit vagabonda vers sa Prusse natale, le château de Malbork 1 , les lointains bords de la Vistule et ce monde qui allait changer pour le plus grand profit de quelques-uns.
    Et pour satisfaire son désir de cohérence.
    ***
    Cachés derrière quelques arbres, Marion, Bamberg et Fontenelle regardaient passer un gros détachement de coalisés.
    — Suédois ? Autrichiens? demanda Fontenelle.
    — Espagnols. Regardez leur parfaite tenue en selle, il n'y a que les cavaliers espagnols qu'on voit ainsi. Et le pas des fantassins.
    — Ils sont bien trois mille?
    — À peine un millier.
    Fontenelle observa Bamberg avec incrédulité, puis:
    — Et monsieur de Lagès-Montry?
    — Tapi là-bas, sous les fougères, avec un de ses officiers. Lagès-Montry est blessé.
    Fontenelle hocha la tête puis posa sa grande question :
    — Comment vous y prendrez-vous, cette fois?
    Le général lui jeta un regard rusé :
    — Comme d'habitude, j'espère : avec succès.
    ***
    Le colonel espagnol commandant le fort détachement de fantassins et de cavaliers ne se sentait pas à l'aise. Quelque chose lui déplaisait, mais il ne savait quoi.
    En outre, bien qu'il les eût réclamés depuis longtemps, on ne lui avait toujours pas envoyé les chiens qui auraient depuis longtemps débusqué les derniers mousquetaires fugitifs.
    Soudain on n'entendit plus un bruit et d'eux-mêmes,les soldats s'arrêtèrent. Puis, comme une vague déferlante, un parti de cavalerie française fondit sur eux, cavaliers hurlants et sabre au clair.
    On subit durement le choc.
    Le colonel était de ces remarquables soldats comme l'Espagne sait en former et d'un regard, il prit la mesure d'une situation qui eût paru fort complexe à beaucoup d'autres. Eh bien l'attaque serait contrôlée, on était fort secoué mais pas enfoncé. D'où la seule question possible: dans ce cas, à quoi jouaient les Français ?
    Diversion! Cette charge était une

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