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Le Crime De Paragon Walk

Le Crime De Paragon Walk

Titel: Le Crime De Paragon Walk Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Perry
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haussa le ton ; sa contenance précaire menaçait de céder.
    —    Je ne l’ai pas vu, moi ! Bon sang, je n’ai pas la moindre idée de ce qui s’est passé !
    Pitt ne s’attendait pas à des aveux, du moins pas encore. Cayley était peut-être de ceux qui niaient tout en bloc, même en présence de preuves. Ou alors, il n’était réellement pas au courant. Il allait falloir interroger tous les domestiques. Ce serait long et pénible. Démasquer un coupable, c’était dévoiler un drame. En entrant dans la police, il avait cru que son métier consisterait à résoudre les crimes, en toute impartialité. Maintenant, il savait que ce n’était pas vrai.
    —    Quand avez-vous vu Mr. Nash pour la dernière fois?
    Surpris, Hallam leva ses yeux injectés de sang.
    —    Grand Dieu, je n’en sais rien ! Il y a des semaines. Je ne me souviens plus quand je l’ai vu, mais ce n’était pas le jour de sa mort. Ça, j’en suis certain.
    Pitt haussa légèrement les sourcils.
    —    Vous pensez qu’il a été assassiné le jour de sa disparition ?
    Hallam le dévisagea. Il rougit, puis pâlit à nouveau. La sueur perlait sur sa lèvre supérieure.
    —    Pas vous ?
    —    C’est fort possible, répondit Pitt d’un ton las. Il est encore trop tôt pour se prononcer. J’imagine qu’il aurait pu rester là indéfiniment, du moment que la chambre n’était pas utilisée. L’odeur aurait empiré, évidemment. Est-ce vous qui avez donné l’ordre de faire le ménage là-haut?
    —    Nom d’un chien, je ne m’occupe pas de l’intendance, moi ! Elles font le ménage quand elles veulent. Les domestiques sont là pour ça... pour m’épargner ce genre de soucis.
    Inutile de lui demander si les domestiques connaissaient personnellement Fulbert. La question avait déjà été posée, et tout le monde avait nié, comme il fallait s’y attendre.
    Ce fut Forbes qui découvrit un fait étonnant ou, du moins, une information. Le valet de pied avoua qu’il avait ouvert à Fulbert l’après-midi de sa disparition, pendant que Hallam était sorti, et Fulbert était monté en disant qu’il souhaitait parler au valet de chambre. Le valet de pied avait cru qu’il était reparti de lui-même, ce qui visiblement ne fut pas le cas. Pour excuser son mensonge, il expliqua que pour lui c’était sans importance et qu’il n’avait pas voulu compromettre son maître pour une coïncidence aussi minime, car tout naturellement il craignait pour son emploi.
    L’affaire se terminait donc en impasse. Le valet de chambre nia avoir vu Fulbert, et ils ne disposaient d’aucune preuve. D’après Forbes, il existait de vieilles rivalités et querelles de clocher parmi le personnel, et il ne savait pas trop qui croire. Conformément aux témoignages antérieurs, l’un ou l’autre valet aurait pu tuer Fanny, si l’un d’eux au moins mentait, mais aucun d’eux n’aurait pu agresser Selena.
    Pour finir, Pitt retourna au poste de police, laissant un agent sur place afin que personne parmi les serviteurs de Cayley ne quitte Paragon Walk. Malgré le goût amer de l’insatisfaction, il savait que poursuivre les interrogatoires ne mènerait à rien.
    Fulbert fut enterré rapidement, au cours d’une cérémonie brève et lugubre comme si l’infâme cadavre était exposé au grand jour, et non solidement cloué dans une caisse en bois verni.
    Pitt alla à l’enterrement, non parce qu’il plaignait le mort, mais pour observer l’assistance. Charlotte n’était pas venue, Emily non plus. Elles ne s’étaient pas encore bien remises de leur macabre découverte ; par ailleurs, Charlotte avait si peu connu le défunt que sa présence risquait de passer non pas pour du respect, mais pour de la simple curiosité. Quant à Emily, son état constituait un prétexte idéal pour rester à la maison. George, sombre et blanc comme un linge, les épaules rentrées contre le vent, était le seul à représenter la famille.
    Pitt, qui avait emprunté un pardessus noir pour cacher son propre accoutrement multicolore, se tenait discrètement à l’écart, sous les ifs, dans l’espoir d’échapper aux regards, voire d’être pris pour un employé des pompes funèbres.
    Pendant qu’il attendait, le cortège arriva, le crêpe noir flottant au vent. Personne ne prit la parole, excepté l’officiant : sa litanie s’éleva parmi les pierres tombales, au-dessus de la terre glaise et de l’herbe rabougrie.
    Il n’y avait

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