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Le Crime De Paragon Walk

Le Crime De Paragon Walk

Titel: Le Crime De Paragon Walk Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Perry
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et plus particulièrement à la gare maritime du ferry en partance pour
le continent. Mais ça m’étonnerait qu’on découvre quelque chose. J’ai déjà
entrepris des recherches dans les hôpitaux et les morgues.
    — Il est bien quelque part, nom de Dieu ! explosa
Afton. Il n’a pas pu se faire dévorer par des fauves en plein centre de Londres !
Faites ce que vous voulez – je suppose que vous n’avez pas le choix –, mais
vous irez plus vite en posant quelques questions gênantes ici même. Quoi qu’il
lui soit arrivé, c’est en rapport avec Fanny. J’ai certes très envie de croire
qu’il s’agit d’un cocher ivre de la réception des Dilbridge, mais ce serait
abuser de la crédulité des gens. Car si c’était le cas, Fulbert ne l’aurait pas
su et n’aurait pas représenté une menace pour l’individu en question.
    — À moins qu’il n’ait vu quelque chose.
    Afton le toisa avec une ironie glacée.
    — Ça m’étonnerait, Mr. Pitt. Nous avons passé la soirée
ensemble à jouer au billard, comme j’ai dû vous le dire quand vous m’avez
interrogé la première fois.
    Pitt soutint son regard avec un calme olympien.
    — Si j’ai bien compris, monsieur, après vous avoir
entendus l’un et l’autre, Mr. Fulbert avait quitté la salle de billard au moins
une fois. N’aurait-il pas pu, en passant devant une fenêtre, noter quelque
chose de bizarre dont il aurait saisi l’importance par la suite ?
    Le visage d’Afton s’assombrit de colère. Il détestait avoir
tort.
    — Les cochers n’ont aucune espèce d’importance, inspecteur.
On en voit ici tous les jours. Vous le sauriez, si vous en aviez un. Je vous
conseille, pour commencer, de vous intéresser d’un peu plus près au Français. Il
prétend être resté chez lui toute la soirée. Peut-être que c’est faux, peut-être
est-ce lui que Fulbert a vu. Un mensonge en appelle un autre ! Il est
beaucoup trop désinvolte avec les femmes. Il a réussi à tourner la tête à
presque toutes les femmes de Paragon Walk. À mon avis, il est bien plus âgé qu’il
ne voudrait le paraître. Il passe son temps à l’intérieur ou ne sort que le
soir… mais voyez son visage en plein jour !
    « Les femmes sont censées être fragiles, ne pas voir
plus loin que la figure ou les manières d’un homme. Les préférences de M. Alaric
allaient peut-être vers des créatures jeunes et innocentes comme Fanny. Seulement,
elle n’était pas dupe de son charme. Les femmes faciles et sophistiquées dans
le genre de Selena Montague l’ennuient probablement. Si Fulbert l’a senti et a
commis l’imprudence de laisser entendre à Alaric qu’il l’avait aperçu dehors…
    Il renifla violemment et s’étouffa.
    — S’il l’a fait, ajouta-t-il.
    Pitt l’écoutait. La tirade, bien que venimeuse, pouvait bien
contenir une once de vérité.
    — Selena est une… une catin, poursuivit Afton. Elle n’a
jamais su se tenir, même du vivant de son mari. Dernièrement, elle a couru
après George Ashworth, qui a été assez sot pour batifoler avec elle. Je trouve
ça dégoûtant. Vous, ça ne vous dérange pas, peut-être ?
    Il fit la moue et considéra Pitt d’un œil torve.
    — C’est pourtant vrai.
    C’était ce que Pitt avait redouté. Il l’avait déjà deviné à
travers les propos de Charlotte, même s’il s’était bien gardé de le lui dire. Peut-être
réussirait-il à le cacher à Emily. Il ne répondit pas et se contenta de
regarder Afton d’un air attentif, s’efforçant de ne pas trahir ses sentiments.
    — Et vous devriez vous pencher davantage sur la soirée
de Freddie Dilbridge. Les cochers ne sont pas les seuls à boire plus que de
raison. Il invite chez lui des gens très bizarres. Je ne sais pas comment Grace
le supporte, sauf qu’il est de son devoir de lui obéir, et cette brave femme s’y
soumet de bon cœur. Bigre, figurez-vous que sa fille fréquente un Juif, et
Freddie y consent simplement parce que ce type a de l’argent. Imaginez
Albertine Dilbridge avec un petit Juif rapace !
    Il se retourna vivement, les yeux étrécis.
    — Vous ne comprenez peut-être pas ça, hein ? Pourtant,
même les classes inférieures ne se mélangent généralement pas avec les
étrangers. Traiter avec eux, c’est une chose, même les recevoir chez soi s’il
le faut, mais de là à leur permettre de courtiser sa fille !
    Il renifla et dut se moucher. Le contact du tissu avec la
peau enflammée lui arracha une

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