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Le Dernier Caton

Le Dernier Caton

Titel: Le Dernier Caton Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matilde Asensi
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mission et à risquer sa vie de nouveau. Comme si cette histoire démente représentait à ses yeux bien plus que la poursuite et la capture de voleurs de reliques. Le capitaine n’avait qu’une idée en tête : parvenir au plus vite jusqu’aux stavrophilakes et à leur Paradis terrestre. Les épreuves initiatiques signifiaient peut-être à ses yeux autre chose qu’un simple défi personnel, mais pour moi elles n’étaient qu’une provocation, un défi que j’avais décidé de relever.
    Je me réveillai le jeudi à midi, ayant récupéré de mon état d’épuisement psychique et physique de la semaine précédente. Je suppose que cela fut dû en partie au fait de me retrouver dans mon lit et dans ma chambre, entourée de mes affaires personnelles. Ces douze heures de sommeil m’avaient fait un bien fou et, malgré les courbatures et ma cicatrice, je me sentais en paix et détendue pour la première fois depuis longtemps, comme si tout autour de moi était enfin en ordre.
    Mais cette sensation agréable fut de courte durée car j’entendis alors le téléphone sonner et devinai que l’appel était pour moi. Pourtant, même lorsque Valeria vint me prévenir, je gardai ma bonne humeur. Il était clair que rien ne valait un sommeil réparateur.
    C’était Farag qui m’annonçait – et je notai une certaine colère dans sa voix – que le capitaine voulait nous voir dans mon bureau après le déjeuner. J’insistai pour que Glauser-Röist prenne une journée de congé, mais Farag m’expliqua avec véhémence qu’il avait déjà essayé de l’en convaincre, sans succès. Je le suppliai de se calmer, il ne devait pas s’inquiéter pour quelqu’un qui n’accordait que peu d’intérêt à sa santé. Je voulus savoir comment il allait, lui, et, plus apaisé, il me répondit qu’il s’était réveillé deux heures plus tôt et que, à part la cicatrice et la bosse sur la tête, il se sentait bien. Il venait de prendre un petit déjeuner copieux.
    Nous nous donnâmes rendez-vous à quatre heures de l’après-midi. J’avais le temps de déjeuner avec mes compagnes, prier dans la chapelle et appeler ma famille. Je n’en revenais pas de disposer de trois heures de liberté.
    C’est donc fraîche comme une rose et le sourire aux lèvres que je me dirigeai à pied vers le Vatican en profitant du beau temps. Comme nous faisons peu de cas des simples plaisirs de la vie tant que nous n’avons pas eu peur de les perdre ! Les rayons de soleil sur mon visage me revigoraient, et je marchais d’un pas animé. Les passants, le bruit, la circulation, tout me ramenait à la normalité, à mon quotidien. Le monde était loin d’être parfait, mais pourquoi protester sans cesse alors qu’il offrait aussi de belles choses ? Tout dépendait de la façon dont on l’envisageait. Même les papiers sales par terre ne parvinrent pas à m’agacer ce jour-là.
    J’entrai dans un café pour prendre un capuccino. Le lieu, près des casernes, était toujours rempli de jeunes gardes suisses qui parlaient et riaient bruyamment, mais il y avait aussi des gens comme moi, qui allaient au travail ou rentraient chez eux et s’arrêtaient là non seulement parce que l’endroit était agréable, mais parce qu’on y servait un délicieux capuccino.
    J’arrivai à l’Hypogée cinq minutes avant l’heure convenue. Le quatrième étage du sous-sol avait repris son activité normale, comme si la folie du manuscrit Iyasus s’était effacée de la mémoire de tout le monde. Curieusement, mes assistants me saluèrent avec sympathie, et certains même se levèrent pour me souhaiter la bienvenue. D’un geste timide et étonné, je répondis à tous et, en pressant le pas, me réfugiai dans mon bureau, me demandant par quel miracle l’ambiance avait changé à ce point. Ils avaient peut-être découvert que j’étais un être humain, à moins que ma sensation de bien-être ne fut contagieuse.
    Je n’avais pas encore fini d’accrocher mon manteau quand Farag et le capitaine entrèrent à leur tour. Un énorme bandage couvrait la tête blonde de ce dernier, mais ses yeux lançaient des éclats de mauvais augure.
    — Je profite de cette belle journée, dis-je aussitôt, et je n’accepterai aucun rabat-joie.
    — Qui est rabat-joie ? répondit-il d’un ton aigre.
    Farag ne semblait pas de meilleure humeur. Ce qui s’était passé chez le capitaine avait dû être apocalyptique. Ce dernier ne retira pas sa veste et demeura

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