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Le Dernier Caton

Le Dernier Caton

Titel: Le Dernier Caton Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matilde Asensi
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rocher. »
     
    Dante examine la paroi et découvre des ombres habillées de manteaux couleur de pierre. Il s’approche un peu et ce qu’il voit alors le terrorise :
     
    Ils me semblaient couverts d’un grossier cilice ;
    l’un soutenait l’autre de l’épaule,
    et tous étaient soutenus par le rocher
    […] Et comme le soleil n’atteint pas les aveugles
    de même ici la lumière du ciel
    ne veut pas se donner aux ombres dont je parle.
    Un fil de fer leur perce les paupières
    et les coud comme on fait à l’épervier sauvage
    qui ne veut pas demeurer en repos.
     
    Je regardai Farag qui m’observait avec un sourire et commençai à secouer la tête.
    — Je ne crois pas que je vais pouvoir supporter cette épreuve.
    — Est-ce que tu as porté des pierres dans la première corniche ?
    — Non, admis-je.
    — Eh bien, personne ne dit qu’on va te coudre les paupières.
    — Oui, mais si cela arrivait ?
    — T’ont-ils fait mal en te marquant avec la première croix ?
    — Non, reconnus-je de nouveau en oubliant de mentionner le coup sur la tête.
    — Alors continue ta lecture et cesse de t’inquiéter. Abi-Ruj Iyasus n’avait pas de trous dans les paupières, n’est-ce pas ?
    — Non.
    — Tu n’as pas remarqué encore que les stavrophilakes nous ont tenus entre leurs mains pendant six heures, et ne nous ont fait qu’une petite scarification ? Ils savent parfaitement qui nous sommes et nous permettent quand même de passer les épreuves. J’ignore pourquoi, mais ils n’ont absolument pas peur de nous. C’est comme s’ils nous disaient : « Allez, venez nous rejoindre si vous le pouvez. » Ils sont très sûrs d’eux, au point d’avoir laissé dans la veste du capitaine la piste pour l’épreuve suivante. Rien ne les y obligeait. Et, sans ce message, nous serions encore à nous creuser la cervelle pour la trouver.
    — Ils nous défient ?
    — Je ne crois pas. On dirait plutôt une invitation. (Il se caressa le menton et me dit :) Alors, tu continues ?
    — J’en ai assez de Dante, des stavrophilakes et du capitaine Glauser-Röist. En fait, j’en ai assez de toute cette histoire, enfin presque ! protestai-je, à bout.
    — Tu en as aussi assez de…, commença-t-il avant de s’arrêter avec un éclat de rire qui me parut forcé. (Il me regarda avec sévérité et déclara :) Ottavia, lis, s’il te plaît.
    J’obéis et continuai donc.
    Dante se met à parler avec tous ceux qui veulent lui raconter leur vie et les raisons qui les ont conduits sur cette montagne. Sapia de Sienne, Guido del Duca et Rinieri da Calboli… Tous ont été de terribles envieux qui se sont réjouis des maux qui assaillaient leur prochain plus que de leur propre bonheur. L’ennuyeux chant XIV se termine enfin, et Dante et Virgile se retrouvent seuls de nouveau. Une lumière très brillante éblouit Dante et l’oblige à s’en protéger alors qu’elle se dirige vers eux. C’est l’ange gardien du deuxième cercle qui vient effacer un nouveau « P » du front du poète avant de le conduire au pied de l’escalier menant à la troisième corniche. En même temps, l’ange se met à chanter Beati misericordes et « Toi qui vaincs, réjouis-toi ».
    — Voilà, dis-je.
    — Bien. Il ne nous reste plus qu’à trouver Aghios Konstantinos Akanzou.
    — Nous devons attendre le capitaine, lui seul sait utiliser convenablement l’ordinateur.
    Farag me regarda, surpris.
    — Mais, enfin, on est bien dans les services des Archives secrètes du Vatican, n’est-ce pas ?
    — Tu as raison ! dis-je en me levant. À quoi servent tous ces gens dehors ?
    J’ouvris la porte d’un geste décidé, et me retrouvai face à Glauser-Röist qui s’apprêtait à entrer dans le bureau comme un bulldozer.
    — Capitaine !
    — Où allez-vous ?
    — En fait, je…
    — Entrez, je dois vous faire part de choses importantes.
    Je repris ma place.
    — Professeur Boswell, avant toute chose je voudrais vous présenter mes excuses, commença le capitaine d’un ton humble. J’ai eu un comportement détestable ce matin. Je me sentais assez mal et je suis un mauvais malade.
    — J’avais remarqué.
    — La vérité, c’est que je suis insupportable quand je ne me sens pas bien. Je n’ai pas l’habitude d’être malade. Je suppose que j’ai dû être un épouvantable amphytrion, et je le regrette.
    — C’est bon, Kaspar, l’affaire est close, dit Farag en faisant un geste de la main

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