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Le Dernier Caton

Le Dernier Caton

Titel: Le Dernier Caton Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matilde Asensi
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comme pour effacer l’incident.
    — Parfait, alors venons-en au fait, reprit le capitaine en retirant sa veste et en se mettant à l’aise. Je pense que mes informations devraient vous intéresser. J’ai raconté à Sa Sainteté ce qui s’est passé à Syracuse, et ici à Rome. Le pape a paru très impressionné. C’est son anniversaire aujourd’hui, mais il m’a reçu, malgré son agenda chargé. C’est vous dire l’importance que l’Église accorde à cette affaire. Il m’a fait comprendre qu’il est satisfait et qu’il priera pour nous.
    Un sourire ému me vint aux lèvres. Quand ma mère allait apprendre ça ! Le pape priait pour sa fille !
    — Bien, la question suivante porte sur ce qu’il nous reste encore à faire. Il manque six épreuves. Si nous les réussissons, nous devrons naturellement récupérer la vraie Croix, mais offrir aussi le pardon aux membres de la secte s’ils sont disposés à s’intégrer à l’Église catholique comme un ordre religieux légitime. Le pape aimerait tout particulièrement faire la connaissance de Caton, s’il existe. Nous devons donc le ramener à Rome, de gré ou de force. De son côté, le cardinal m’a appris qu’il met à notre disposition un hélicoptère et un avion pour continuer nos recherches.
    — Oh non ! m’écriai-je, effondrée à cette seule idée.
    — Nous n’avons pas le choix, reprit le capitaine. Cette affaire doit être réglée au plus vite. Toutes les églises chrétiennes ont été spoliées de leur Lignum Crucis et les rares fragments qui restent continuent à disparaître. Le plan est donc le suivant : demain matin à sept heures, nous irons à l’héliport du Vatican qui se trouve à l’extrémité ouest de la ville, et nous nous envolerons pour Ravenne… Au fait, vous avez résolu l’énigme de l’épreuve suivante ?
    — Non, nous vous attendions, dis-je.
    — Pourquoi ?
    — Nous savons que la ville est Ravenne, que cela se rapporte au péché d’envie, qu’il y a des portes étroites et des chemins tortueux, mais ce qui semble être l’indice le plus important ne nous évoque rien du tout. Voilà pourquoi vous devez nous aider à trouver ce que signifie Aghios Konstantinos Akanzou, qu’il s’agisse d’un saint ou d’une église.
    — Très bien, dit-il en allumant l’ordinateur. Au travail.
    Il attendit que le système soit en état de fonctionner et se connecta au serveur du Vatican. Peu de temps après, alors que Farag et moi demeurions debout, immobiles devant l’écran où défilaient un nombre incalculable de documents, Glauser-Röist poussa une exclamation de triomphe.
    — Voilà, je l’ai ! dit-il en dénouant légèrement sa cravate. San Constantino Acanzo, dans la province de Ravenne, une ancienne abbaye bénédictine au nord du delta du Pô. Un ensemble monastique antérieur au X e siècle qui conserve une église de style byzantin, un réfectoire décoré de fresques splendides et un campanile du XI e siècle.
    — Cela ne m’étonne pas que les stavrophilakes aient choisi Ravenne comme lieu d’épreuves, dis-je. La ville fut la capitale de l’Empire byzantin en Occident du VI e au VIII e siècle. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi elle symbolise à ce point l’envie.
    — Parce que, pendant ces deux siècles, elle a établi une véritable compétition avec Rome, qui alors était une métropole plus petite.
    — Je connais l’histoire de Rome, répondis-je brusquement. Je suis la seule Italienne ici, je vous le rappelle.
    Le capitaine ne daigna même pas me regarder. Il se tourna vers Farag et continua :
    — Quand les Byzantins récupérèrent la péninsule italienne, au lieu de placer Rome à la tête de l’Empire comme l’on pouvait s’y attendre, ils donnèrent ce privilège à Ravenne, parce qu’un pape gouvernait à Rome et que l’inimitié entre Byzance et lui datait de longtemps.
    — C’est que ce dernier se considérait, et continue à être considéré, comme l’unique successeur réel de saint Pierre, je vous le rappelle, Kaspar, se moqua Farag. Sans ce détail, l’union entre tous les chrétiens du monde serait peut-être plus facile.
    Glauser-Röist le contempla en silence, le regard vide de toute expression :
    — Byzance laissa Rome dans l’oubli, continua-t-il comme s’il n’avait rien entendu, et la ville s’appauvrit tandis que Ravenne s’enrichissait et se consolidait. Mais, au lieu de se satisfaire de sa gloire et d’en

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