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Le Dernier Caton

Le Dernier Caton

Titel: Le Dernier Caton Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matilde Asensi
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hublots. Le capitaine s’assit à côté du pilote.
    — Nous décollons, dit Farag en regardant par la vitre.
    L’hélicoptère quitta le sol avec un léger balancement et, sans la forte vibration des moteurs, je ne m’en serais pas aperçue.
    C’était incroyable de planer ainsi, avec le sol à notre droite, dans une espèce de ballet, avec des mouvements que l’on ne pourrait jamais réaliser en avion, engin beaucoup plus stable et ennuyeux. Le ciel brillait et je dus détourner la tête, aveuglée. Soudain la silhouette de Farag s’interposa entre la lumière et moi. Il glissa quelque chose sur mon nez et mes oreilles en murmurant :
    — Inutile de me les rendre. Comme tu es un rat de bibliothèque, j’étais sûr que tu n’en avais pas.
    Il voulait parler des lunettes de soleil qui me permirent de regarder naturellement au-dehors pour la première fois depuis le décollage. Le soleil était de plus en plus haut et notre appareil survolait déjà la ville de Forli, située à vingt kilomètres de Ravenne. Dans quinze minutes, nous prévint le capitaine par le haut-parleur de la cabine, nous arriverions au delta du Pô. Une fois là, nous débarquerions et l’hélicoptère poursuivrait sa route vers l’aéroport de La Spreta à Ravenne où il attendrait nos instructions.
    Le temps passa très vite. Soudain, l’hélicoptère pencha en avant et commença une descente vertigineuse.
    — Nous volons au-dessus du bois de Palu, dit le capitaine, observez comme il est épais.
    Farag et moi collâmes notre visage aux vitres et vîmes une sorte de long tapis vert, formé par des arbres énormes, qui semblait n’avoir ni début ni fin. Ma vague idée de ce que pouvaient représenter cinq mille hectares était largement dépassée par la réalité.
    — Heureusement que nous n’avons pas eu à le parcourir à pied, murmurai-je.
    — Ne te réjouis pas trop…, répondit Farag.
    — À gauche, vous pouvez voir le monastère, reprit le capitaine. Nous allons nous poser dans la clairière près de l’entrée.
    Boswell s’approcha pour mieux voir l’abbaye. Un modeste campanile de forme cylindrique, divisé en quatre étages avec une croix sur le petit toit, indiquait l’emplacement exact de ce qui, de nombreux siècles auparavant, avait dû être un lieu magnifique de recueillement et de prières. Il ne restait plus actuellement que la muraille ovale qui entourait les ruines, des pierres tombées, des bouts de murs ici et là. Ce ne fut qu’en nous approchant de la clairière que j’aperçus de petits bâtiments près des murs.
    L’hélicoptère se posa doucement. Farag et moi nous apprêtions à descendre quand les pales, qui tournaient encore avec une terrible violence, nous poussèrent en avant comme des sacs de plastique dans un ouragan. Farag me soutint par le coude et m’aida à sortir de la turbulence où j’étais restée plantée comme une idiote.
    Le capitaine demeura quelques instants avec le pilote dont on distinguait à peine le visage sous son casque. Ce dernier acquiesça plusieurs fois de la tête, et accéléra de nouveau tandis que Glauser-Röist descendait et nous rejoignait avec aisance. L’appareil s’envola et peu de temps après ne fut plus qu’un point blanc dans le ciel. Quelques secondes plus tard, nous nous retrouvions devant la grille d’entrée du solitaire monastère bénédictin d’Aghios Konstantinos Akanzou. Le seul bruit audible était le chant des oiseaux.
    — Voilà, nous sommes arrivés, déclara Glauser-Röist en regardant autour de lui. Maintenant, allons chercher le stavrophilake qui garde cette épreuve.
    Ce ne fut pas nécessaire. Comme surgis du néant, deux moines âgés, qui portaient l’habit noir des bénédictins, apparurent sur le chemin pavé de petites pierres qui aboutissait à la grille.
    — Bonjour ! s’écria le premier en agitant les bras, tandis que l’autre ouvrait les portes. Vous cherchez un refuge ?
    — Oui, mon père, répondis-je.
    — Où sont vos sacs à dos ? demanda le plus âgé en joignant les mains sur sa poitrine et en les couvrant de ses manches.
    Le capitaine leva le sien en répondant :
    — Tout ce dont nous avons besoin se trouve là-dedans.
    Nous étions cinq devant la grille maintenant. Les moines étaient bien plus vieux que je ne l’avais supposé de loin, mais ils paraissaient avoir un caractère jovial, et arboraient des sourires aimables.
    — Vous avez faim ? demanda l’un d’eux.
    — Non,

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