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Le Dernier Caton

Le Dernier Caton

Titel: Le Dernier Caton Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matilde Asensi
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fort que ça ?
    — Non, juste endormis, cette fois. Je me souviens d’une fumée blanche…
    — Une fumée ?
    — Ils nous ont drogués avec quelque chose qui sentait la résine.
    — La résine… Je t’assure, Ottavia, que je ne me souviens de rien à partir du moment où Kaspar a frappé l’enclume avec les sept marteaux.
    Il s’interrompit un instant et sourit de nouveau en portant la main sur son avant-bras.
    — Ils nous ont marqués, hein ?
    Il semblait ravi.
    — Oui, mais, s’il te plaît, réveille le Roc.
    — Le Roc ? s’étonna-t-il.
    — Le capitaine, enfin !
    — Tu l’appelles le « Roc », dit-il, très amusé.
    — Si jamais tu le lui répètes…
    — Ne t’inquiète pas, je ne dirai rien, se moqua-t-il.
    Le pauvre Glauser-Röist était de nouveau dans un état pire que le nôtre. Il fallut le secouer sans ménagements et lui assener des gifles pour qu’il émergeât enfin de sa torpeur. Nous eûmes de la chance, aucune patrouille de police ne passa par là, sinon nous aurions certainement fini au poste.
    Quand il revint enfin à lui, la circulation avait repris dans la rue bien qu’il fut encore très tôt. Un panneau sur le trottoir près de nous indiquait le chemin du Mausolée de Galla Placidia. Nous étions donc bien à Ravenne, au centre même de la ville. Le capitaine sortit son téléphone portable, passa un coup de fil et demeura assez longtemps en conversation. En raccrochant, il se tourna vers nous qui attendions patiemment et nous regarda d’un air étrange :
    — C’est drôle, dit-il. Nous nous trouvons dans les jardins du Musée national, près de la basilique Saint-Vitale, entre l’église Sainte-Marie Majeure et celle que nous avons en face.
    — Je ne vois pas ce qu’il y a d’amusant ?
    — C’est l’église de la Sainte-Croix.
    Cela ne nous arracha même pas un sourire. Nous étions blasés, et pour cause.
    Le temps passait lentement tandis que nous essayions chacun de sortir de notre léthargie. Je fis les cent pas, tout en m’essayant à quelques mouvements lents de la tête.
    — Au fait, Kaspar, dit soudain Farag, vous avez fouillé vos poches ? Ils vous ont peut-être laissé un message ou une piste pour la corniche suivante.
    Le capitaine s’exécuta et sortit une feuille de papier de fabrication artisanale grossier.
     
    ερωτησον τον εχοντα τας κλειδας· ο ανοιγων και κλεισει, και κλειων και ουδεις ανοιγει.
     
    — « Demande à celui qui a les clés : celui qui ouvre et personne ne ferme ; ferme et personne n’ouvre », traduisis-je. Je ne comprends pas ce que nous devons faire ? dis-je, déconcertée.
    — À ta place, je ne m’inquiéterais pas. Ces gens connaissent parfaitement nos moindres gestes. Ils nous le feront savoir.
    Une voiture s’approchait rapidement de nous.
    — Pour l’instant, le plus important, c’est de sortir d’ici, murmura le capitaine en passant la main dans ses cheveux.
    Le pauvre avait vraiment du mal à se réveiller.
    Le véhicule, une Fiat gris clair, s’arrêta devant nous et le conducteur baissa la vitre :
    — Capitaine Glauser-Röist ? dit un jeune prêtre en col blanc.
    — C’est moi.
    Le conducteur semblait avoir été tiré de son lit brusquement :
    — Je suis envoyé par l’archevêché. Je suis le père Iannucci. Je dois vous emmener à l’aéroport de La Spreta. Montez, s’il vous plaît.
    Il sortit du véhicule pour nous ouvrir les portières.
    Quelques minutes plus tard, nous étions à l’aérodrome. Un endroit minuscule qui ne ressemblait en rien à l’aéroport de Rome. Même celui de Palerme paraissait immense en comparaison. Le père Iannucci nous laissa à l’entrée et disparut avec la même affabilité qu’il était apparu.
    Glauser-Röist interrogea une hôtesse, qui nous indiqua un endroit discret près de l’aéroclub où étaient stationnés les avions privés. Il sortit son portable et appela le pilote qui l’informa que le Westwind était prêt à décoller. Il nous guida par téléphone vers l’appareil qui se trouvait près des petits avions, le moteur en marche et les lumières allumées. Comparé aux autres, il paraissait grand, mais en fait il n’avait que cinq hublots. Il était de couleur blanche, naturellement. Une jeune hôtesse et deux pilotes nous attendaient au pied de la passerelle et, après nous avoir salués avec une froideur toute professionnelle,

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