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Le Dernier Caton

Le Dernier Caton

Titel: Le Dernier Caton Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matilde Asensi
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connaissiez tous les détails de l’enquête, il s’est vu dans l’obligation de… comment dire… de m’en informer, oui. Mais sachez qu’il s’est opposé énergiquement à votre renvoi. Aujourd’hui, je suis venu vous dire combien je regrette l’attitude déplorable que l’Église a adoptée envers vous. Ce fut sans aucun doute une erreur… magistrale.
    — De fait, sœur Ottavia, dit à son tour le cardinal Colli, désormais le capitaine assume seul la direction de cette enquête par décision personnelle de Son Éminence le cardinal Sodano. Monseigneur Tournier ne tire plus les ficelles de cette affaire, si je puis m’exprimer ainsi.
    — Et les deux premières choses que j’ai demandées en acceptant cette responsabilité, déclara alors Glauser-Röist en haussant les sourcils d’un air impatient, c’est votre réintégration immédiate comme membre de mon équipe, et le renouvellement de votre contrat avec les Archives et la Bibliothèque vaticanes.
    — Exactement, confirma Colli.
    — Donc, reprit le Roc, si vous êtes d’accord, ouvrez ce maudit paquet une bonne fois pour toutes !
    Il le repoussa vers moi sans me donner le temps de répondre. Une exclamation horrifiée sortit de la gorge du professeur Boswell.
    — Je suis désolé, s’excusa le capitaine.
    Sincèrement, j’étais si déconcertée que je ne savais plus quoi penser. Je posai les mains sur le tissu blanc et les laissai là en suspendant mon geste, indécise. J’avais récupéré mon poste au Vatican, je n’étais plus une proscrite, j’étais membre de plein droit de l’équipe de Glauser-Röist pour une mission passionnante. Je venais d’obtenir en une seconde bien plus que ce que j’avais pu espérer le matin même, en me réveillant, prête à partir en exil. Soudain, tandis que je soupesais ces bonnes nouvelles, un léger chatouillement sur les paumes de la main me poussa à les frotter d’un geste involontaire. Quelques grains de sable s’éparpillèrent sur la table.
    — Vous ne devriez pas traiter ainsi le sable sacré du Sinaï, me dit Glauser-Röist, moqueur.
    Je le regardai, stupéfaite :
    — Du Sinaï ? répétai-je machinalement.
    — Du monastère de Sainte-Catherine, pour être plus précis.
    — Vous voulez dire que… Vous êtes allé là-bas sans moi ! lui reprochai-je. Vous êtes incroyable !
    Tandis que je passais la semaine la plus horrible de ma vie, il avait osé se rendre dans un endroit qui me revenait de droit en tant que paléographe. Mais il ignora ma colère.
    — En effet, dit-il en reprenant son habituel ton neutre. C’était nécessaire. Je suis sûr que vous avez beaucoup de questions à me poser, et je vous promets de répondre à toutes… (Il s’arrêta net et tourna la tête vers le professeur Boswell qui commença à s’agiter sur son fauteuil.) Nous répondrons à tout, sans rien vous cacher, croyez-le.
    J’étais troublée mais ne pus m’empêcher de remarquer la nouvelle attitude du capitaine envers Tournier et le cardinal. Tandis que, lors de la première réunion, il avait gardé une position discrète et disciplinée, n’écoutant que les ordres de Tournier, il semblait les ignorer désormais, comme s’ils n’étaient que des ombres projetées sur le mur.
    — Très bien, très bien…, dis-je en levant les bras et en les laissant tomber d’un geste résigné, commencez par Abi-Ruj et terminez par ce paquet plein de sable.
    Glauser-Röist leva les yeux vers le plafond et prit une profonde inspiration avant de se lancer :
    — Bon, alors… Tout a commencé en février avec l’accident du Cessna en Grèce. À côté du cadavre d’Abi-Ruj Iyasus, les équipes de secours trouvèrent une boîte d’argent ancienne décorée d’émaux et de pierres. Elle contenait des bouts de bois sans valeur apparente. Comme la boîte ressemblait à un reliquaire, les autorités civiles consultèrent l’Église orthodoxe grecque pour trouver une explication. Celle-ci fut très surprise en constatant que ces fragments de bois sec provenaient du fameux Lignum Crucis 4 du monastère Docheiariou du mont Athos. On alerta alors les patriarches d’Orient, et, les uns après les autres, tous découvrirent que les reliquaires contenant des fragments de la vraie Croix étaient vides. Ils décidèrent alors de se mettre en contact avec nous, les catholiques, puisque nous sommes en possession de la plus grande partie des Ligna Crucis au monde.
    Le capitaine se renfonça

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