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Le Dernier Caton

Le Dernier Caton

Titel: Le Dernier Caton Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matilde Asensi
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voir le capitaine dans ce nouveau rôle de défenseur de l’Égyptien. Oxyrhynchos était une des capitales les plus importantes de l’Égypte byzantine, dont on avait perdu toute trace pendant des siècles, avant de la découvrir enfouie sous le sable du désert, grâce à une équipe d’archéologues anglais, en 1895 : Grenfell, Hunt et Boswell. Jusqu’à aujourd’hui, c’était le gisement le plus important de textes byzantins, et une sorte de bibliothèque d’œuvres perdues d’auteurs classiques.
    — Naturellement, vous aussi êtes archéologue, affirma Tournier.
    — En effet. Je travaille… (Il s’arrêta un instant, fronça les sourcils et se corrigea :) Je travaillais au Musée gréco-romain d’Alexandrie.
    — Que s’est-il passé ? demandai-je, intriguée.
    — Voici venu le moment de vous raconter la dernière partie de l’histoire, annonça alors Glauser-Röist.
    Il sortit de nouveau le paquet de la sacoche de cuir qui se trouvait à ses pieds. Mais, cette fois, il ne me le fit pas passer. Il le posa délicatement sur la table et le contempla avec un étrange éclat dans les yeux.
    — Après avoir quitté votre bureau, et être allé voir monseigneur Tournier comme vous le savez, j’ai pris l’avion à destination du Caire. Le professeur Boswell m’attendait à l’aéroport. L’Église copte l’avait chargé de me servir d’interprète et de guide.
    — Sa Béatitude Stephanos II Ghattas, l’interrompit Boswell en ajustant ses lunettes d’un geste nerveux, patriarche de notre Église, m’avait personnellement demandé de lui rendre ce service, et de tout faire pour aider le capitaine.
    — En effet, le professeur m’a apporté une aide inestimable, précisa ce dernier. Sans lui, aujourd’hui, nous n’aurions pas ceci entre nos mains, dit-il en montrant le mystérieux paquet. Boswell savait à peu près ce que j’étais venu faire, et a mis toutes ses connaissances et relations à ma disposition.
    — J’aimerais prendre un autre café, dit alors le cardinal Colli. Vous en voulez ?
    Tournier jeta un coup d’œil sur sa montre, et fit un geste d’acquiescement. Glauser-Röist sortit de nouveau et mit plusieurs minutes, qui me parurent bien longues, avant de revenir avec un plateau rempli de tasses et d’une cafetière. Il continua à parler tandis que nous nous servions.
    Entrer dans Sainte-Catherine n’avait pas été facile, apparemment. Le monastère avait des horaires de visite très stricts, et n’offrait qu’un parcours limité dans l’enceinte monastique. Comme Kaspar et Farag ignoraient ce qu’ils devaient chercher, ils avaient besoin d’une liberté de mouvement totale et d’un temps illimité. Le professeur avait alors élaboré un plan qui avait parfaitement fonctionné.
    Bien qu’en 1782, pour d’obscures raisons, le monastère orthodoxe de Sainte-Catherine se fut rendu indépendant du patriarcat de Jérusalem, se convertissant en église orthodoxe du mont Sinaï, ce dernier conservait encore un certain ascendant sur l’archevêque et abbé de cette église. Connaissant cette influence, Stephanos II Ghattas avait demandé au patriarche de Jérusalem, Diodoros I er , de fournir des lettres d’accréditation au capitaine et au professeur pour que les portes du monastère leur fussent complètement ouvertes. Un geste d’autant plus intéressant pour le monastère, leur fit-on croire, que l’un des deux visiteurs était un important philanthrope allemand prêt à faire une importante donation. En 1997, pressés par les difficultés financières, les moines avaient en effet accepté, pour la première et unique fois de leur histoire, de montrer quelques-uns de leurs trésors lors d’une exposition au Met de New York. Outre la compensation financière, le but était alors d’attirer l’attention d’investisseurs prêts à financer la restauration de la très ancienne bibliothèque et de l’extraordinaire musée d’icônes.
    Donc, c’est avec l’intention de trouver une piste permettant de donner une nouvelle impulsion à l’enquête, que le capitaine et le professeur se présentèrent aux bureaux que l’église du Sinaï avait au Caire, et débitèrent leur tissu de mensonges. Le soir même, ils louaient un véhicule tout terrain pour traverser le désert, et débarquaient au monastère. L’abbé en personne, l’archevêque Damianos, se chargea de les recevoir. Cet homme courtois et intelligent leur souhaita la bienvenue et leur

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