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Le Dernier Maquisard

Titel: Le Dernier Maquisard Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Pecunia
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encerclement à cet endroit par des
forces allemandes et de la Milice à la fin mai 1944.
    Mais Ginette avait fait preuve d’un sacré culot, après le sévère
avertissement que lui avait donné Georges, pour oser glisser sa
missive dans la boîte aux lettres du chef milicien. À moins qu’elle
n’eût trouvé une autre combine pour la lui faire parvenir.
    Comme la dernière – et pour cause – qui annonçait l’intention
des « terroristes d’attaquer la garnison du château  le
15 août et de s’emparer de la ville ».
    Nous attendions tous ce moment depuis un certain temps avec
impatience, mais nous ne nous sommes doutés de l’imminence de
l’opération que le 10 août. Quand Georges nous a ordonné de ne plus
quitter le camp sous quelque prétexte que ce soit.
    Nous n’avons appris la date que l’avant-veille. Par une
indiscrétion de Ginette, d’ailleurs. Qui, elle, était la seule à
pouvoir circuler avec Jeannine et Françoise pour assurer les
liaisons nécessaires avec les camarades en ville et dans les
patelins des environs.
    Le 15, après la prise du château, nous n’avons trouvé aucun
milicien en ville. Ils avaient tous déguerpi dans la nuit. À notre
grande déception car nous avions des comptes à régler avec eux.
    À présent, j’en comprenais la raison.
    Prévenus de notre attaque, les miliciens avaient préféré prendre
leurs cliques et leurs claques et aller se faire pendre
ailleurs.
    Mais, si le chef milicien avait pris le temps de faire passer
l’information au renseignement allemand, pourquoi la section du
château n’avait-elle pas été avisée de nos projets ?
    C’était pour moi une énigme.
    C’est vrai que ça commençait à être le bordel chez l’ennemi.
Peut-être que, du côté allemand, ils avaient tout simplement oublié
cette section et que la Milice n’en avait plus rien à foutre. Ou,
alors, les Allemands étaient sûrs de leur coup et souhaitaient nous
prendre à revers alors que nous serions en train d’attaquer le
château…
    De toute façon, tout ça n’avait plus d’importance. Mais je me
retrouvais avec un sacré fardeau sur les épaules.
    – En fait, dis-je en rendant la lettre que j’avais gardée en
main à Élise, Riton, il n’avait rien à se reprocher.
    – Si. Car Ginette lui avait reproché méchamment, en se mettant
dans tous ses états, d’avoir parlé de ces « lettres de
menaces » à Georges. Et, peu de jours après, alors qu’il était
de garde, elle est venue vers lui avec son vélo dont la chaîne
avait déraillé. Elle voulait qu’il la lui remette de toute urgence
et lui a proposé de tenir sa mitraillette pendant qu’il réparait.
Ginette avait un tel regard que Riton a refusé tout net et de lui
confier son arme et de s’occuper du dérailleur.
    – Et, depuis ce jour-là, il a commencé à nourrir un horrible
soupçon envers elle, complétai-je.
    – Oui, surtout après l’épisode des bois du Roy, car Ginette, qui
aurait dû être présente ce jour-là, était « par hasard »
absente. Alors que vous étiez tous là, y compris Jeannine et
Françoise. Mais Riton n’a osé en parler à personne car il n’avait
pas de preuve. Alors il s’est senti sali et comme déshonoré de
l’avoir aimée.
    – Mais avec toi, sa petite sœur, il osait, dis-je tristement. Et
il a été le seul de nous tous à se douter…
    J’ai posé ma main sur celle Élise qui était aussi triste que
moi.
    – Mais, dis-moi, comment es-tu entrée en possession de ces
lettres ?
    Je n’avais pas encore osé poser la question.
    − Paul, mon ex, était le fils de l’ancien chef de la Milice
locale.
    Elle m’annonçait ça de son ton le plus naturel alors que j’en
étais ébahi.
    – Mais je ne le savais pas quand j’ai fait connaissance de mon
futur fiancé en 1955. Paul venait d’être nommé pour son premier
poste au lycée ici et il avait vécu avec ses parents à Nice après
la guerre. Et je ne les ai rencontrés que l’année suivante.
    – Son père n’a pas été inquiété à la Libération ?
m’étonnai-je.
    Élise sourit amèrement.
    – Il est passé au travers et a su se faire oublier.
    – Mais il ne savait pas que les lettres de dénonciation venaient
de Ginette ?
    – Non. C’est moi qui le lui ai appris.
    Décidément, c’était la journée des surprises !
    – Il m’aimait bien et il est revenu vivre ici en 962, peu de
temps avant sa mort. Un jour, je lui ai raconté pour la première
fois le passé de

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