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Le dernier templier

Le dernier templier

Titel: Le dernier templier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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en pensant aux Templiers. Elle s’extasia devant le panorama spectaculaire qui s’offrait à elle sur le port et la mer moutonneuse au-delà. La jeune femme regarda des hirondelles entrer et sortir des arbres près des vieux moulins à vent. Un bateau solitaire — un chalutier — quittait le petit port endormi. L’immensité bleue encerclant l’île réveilla un sentiment déstabilisant au fond d’elle. Réprimant son malaise, elle éprouva une envie soudaine de voir la plage où Reilly et elle avaient été découverts.
    Elle se dirigea vers la place principale, où elle rencontra un automobiliste qui se rendait au monastère de Panormitis, au-delà du village de Marathounda. Un court voyage cahoteux plus tard, l’homme la déposa à l’entrée de la bourgade. En s’avançant au milieu du petit groupe de maisons, elle rencontra avec surprise les deux pêcheurs qui les avaient sauvés sur la plage. Leurs visages s’illuminèrent quand ils la reconnurent. Ils insistèrent pour qu’elle vienne prendre une tasse de café avec eux à la petite taverne locale. Tess accepta volontiers.
    Bien que la conversation fut sérieusement limitée du fait de la barrière de la langue, Tess comprit que de nouveaux débris du Savarona avaient été découverts. Ils la conduisirent jusqu’à une petite décharge juste derrière la taverne. Là, ils lui montrèrent les morceaux de bois et de fibre de verre qui avaient été ramassés sur les plages des deux côtés de la baie. La tempête et le naufrage lui revinrent en mémoire. Elle éprouva de la tristesse en pensant aux hommes qui avaient perdu la vie sur le bateau et dont les corps ne seraient jamais récupérés.
    Elle remercia encore ses sauveurs et se retrouva bientôt sur la plage déserte balayée par le vent. La brise ramenait les effluves vivifiants de la mer agitée. La convalescente fut soulagée de voir le soleil se deviner à travers les nuages et se frayer un passage après une longue absence. Elle marcha lentement le long de l’eau. Les images floues de cette matinée fatale remontèrent à sa conscience.
    À l’autre extrémité de la plage, hors de vue du petit village à l’embouchure de la baie, elle atteignit un affleurement de roches noires. Elle grimpa dessus, trouva un espace plat et s’assit. Serrant ses genoux contre sa poitrine, elle tourna son regard vers la mer. À bonne distance, un gros rocher sortait de l’eau. Des lames déferlantes et écumantes s’écrasaient dessus. Il avait l’air dangereux. Encore un péril auquel Reilly et elle avaient échappé. Elle prit conscience des cris des mouettes. Levant les yeux, elle en vit deux plongeant gaiement sur un poisson mort qu’elles se disputaient.
    Au même instant, elle s’aperçut que des larmes coulaient sur ses joues. Elle ne sanglotait pas. Elle ne pleurait même pas vraiment. C’étaient juste des larmes, coulant de nulle part. Aussi vite qu’elles étaient apparues, elles se tarirent. Elle se rendit compte qu’elle frissonnait. Mais pas de froid. C’était quelque chose qui montait du plus profond d’elle-même. Sentant qu’elle devait se débarrasser de cette sensation, elle se releva et continua sa promenade. Elle gravit les rochers et trouva un sentier qui serpentait le long du rivage.
    Elle le suivit, dépassa trois criques rocheuses et atteignit une autre baie, plus isolée, à l’extrémité sud de l’île. Aucune route ne semblait y conduire. Un croissant de sable vierge se déployait devant elle pour se terminer au pied d’un autre promontoire déchiqueté.
    Dans le crépuscule diffus, elle baissa les yeux vers la plage au-dessous d’elle. Une forme étrange attira son attention. Elle gisait à l’autre bout de la baie, au pied des rochers. Tess plissa les yeux pour mieux accommoder dans la lumière déclinante. Insensiblement, elle prenait conscience que sa respiration s’accélérait et que sa bouche s’asséchait. Son rythme cardiaque s’emballa.
    Ce ne peut pas être... ce n’est pas possible, pensa-t-elle.
    Elle se retrouva courant sur le sable. La possibilité qu’elle entrevoyait lui donnait le vertige. Hors d’haleine, elle arriva à quelques mètres de la « chose » et s’immobilisa.
    C’était bien la figure de proue à tête de faucon, encore prisonnière de son harnachement de cordages et enveloppée dans les flotteurs orange à demi dégonflés.
    La tête paraissait intacte.

82
    Avec hésitation, elle tendit les doigts et toucha le

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