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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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possible. »
    Le visage de Ducaze s'assombrit. «Ne pourraient-ils vous attendre dans leurs barques, Général ? protesta-t-il d'un ton geignard. Pourquoi devrais-je m'exposer à perdre encore d'autres convertis? Nous ne sommes pas impliqués dans votre stratégie militaire. »
    Le général lui jeta un regard irrité et se dirigea vers la porte. «Vous ne verrez peut-être pas d'inconvénients à ce qu'ils achèvent d'abord leurs prières?
    - Non, non, bien sûr. S'il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour vous... »
    Le général lui tourna le dos. «Inutile. Votre position est très claire, mon Père...»
    Desfarges traversa Ayuthia accompagné seulement de deux officiers pour se rendre à la superbe résidence de Maria située juste au pied des murs du Palais. Comme d'habitude, la capitale était très animée. Tout le long du chemin, la population leur jeta des regards soupçonneux en s'écartant mais personne ne s'enfuit en criant ni ne les agressa. Il était évident qu'une escorte de trois hommes n'était pas aussi menaçante que tout le contingent.
    Desfarges fut à nouveau captivé par la beauté des femmes au marché. Certaines portaient des jarres sur la tête, une fleur rose d'hibiscus piquée dans les cheveux, d'autres étaient accroupies par terre offrant, sur des feuilles de palmier, leurs marchandises à la vente. Parfois, le son d'une flûte surmontait le brouhaha et se mêlait au tintement des clochettes suspendues à la pointe des toits des temples dont les portes dorées et laquées étincelaient au soleil. Un mandarin en visite, reconnaissable à son haut chapeau conique cerclé d'or, passa dans une chaise à porteurs. Parfois une noble dame, escortée de nombreux esclaves, s'avançait gracieusement, vêtue de ses plus beaux atours, le cou et les bras ornés de pierres précieuses. Partout, des hommes et des femmes apportaient des offrandes aux temples et les ruelles les plus étroites étaient elles-mêmes une débauche de couleurs avec leurs maisons à terrasses bordées de fleurs.
    Le général loua une petite vole pour naviguer sur le canal principal puis termina son chemin à pied en empruntant une série de ponts en dos d'âne qui franchissaient les canaux secondaires. Il parcourut ensuite une avenue bordée d'arbres, appréciant leur ombre bienfaisante, gagna le quartier des artisans où joailliers et orfèvres, fabricants de poupées et sculpteurs sur bois exposaient leurs œuvres. Tous le regardaient mais personne ne bougea à son passage.
    Il avait déjà décidé secrètement de se rendre en personne à Louvo après avoir parlé à Maria. Il lui demanderait s'il pouvait laisser ses hommes dans sa résidence pendant sa courte absence. En dehors du
    Palais royal, c'était la seule demeure assez vaste pour héberger un si grand nombre de personnes et le changement ferait du bien aux soldats. Ils seraient mieux que sur les barques pour passer la nuit.
    Il savait que les farangs n'étaient pas autorisés à demeurer dans la ville elle-même quand les portes sur l'eau se fermaient au coucher du soleil, mais il espérait que l'épouse du Barcalon pourrait obtenir une dispense.
    En traversant les jardins bien entretenus de la résidence du seigneur Phaulkon, escorté d'une demi-douzaine de gardes, il sourit à la pensée que demain, à Louvo, il aurait le plaisir de revoir Mme Tucker. Il avait trouvé sa compagnie des plus agréables, il fallait bien l'admettre. Et il avait été heureux de lui offrir sa protection. Après tout, elle se trouvait seule dans un pays étranger. Il se demanda si elle avait réussi à rencontrer Phaulkon comme elle le souhaitait.
    Il pensait encore à la jeune Anglaise lorsqu'il fut introduit dans le salon de dame Maria. Il s'étala avec satisfaction sur un grand canapé pour l'attendre et sourit lorsque deux jeunes esclaves se mirent à agiter des éventails pour brasser l'air et rafraîchir son visage et son cou luisants de sueur. Un flot de souvenirs remonta à son esprit tandis qu'il contemplait la pièce autour de lui. C'était là qu'il avait passé les trois premiers mois de son séjour au Siam, avant que le roi ne leur offre de réparer le fort de Bangkok et d'y prendre garnison. L'hospitalité de Phaulkon avait été grandiose et dame Maria une hôtesse parfaite. Combien d'agréables soirées n'avait-il pas passées ici, savourant une cuisine raffinée tout en assistant à de superbes spectacles: acrobaties qui auraient fait courir tout Paris,

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