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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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fils avant que je puisse le rencontrer, il refuserait de le voir. » Elle s'arrêta pour juger de sa réaction.
    Le visage du Français demeura impassible. Mais, cette fois, il retira de sa manche son mouchoir de soie pour s'en éponger le front.
    «Il ne vous est pas venu à l'idée que, bien au contraire, j'aurais pu vous aider à rencontrer le seigneur Phaulkon ? »
    Elle se sentit gênée. Décidément, Desfarges avait l'art de lui prêter les intentions les plus tortueuses.
    «Général, je ne peux qu'implorer votre pardon. J'avais trop peur de gâcher ma seule chance.
    - Ainsi ce soi-disant frère missionnaire n'était qu'une invention de votre part ? »
    Elle baissa la tête. «C'est exact, Général.
    - Et comment le seigneur Phaulkon a-t-il accueilli ce fils inespéré ?
    - Très cordialement. Ce fut pour moi un grand soulagement. »
    Il hocha distraitement la tête et sortit une montre à gousset, comme si le temps lui était compté. « Puis-je connaître le motif de votre visite, madame ?
    - Je suis venue intercéder auprès de vous, Général, répondit-elle avec douceur. Quoi que vous puissiez penser de moi, je vous ai toujours tenu en haute estime. Les événements ont révélé que le général Petraja se propose d'usurper le trône et comme il n'aime ni les Français, ni les catholiques, j'ai voulu plaider la cause du seigneur Phaulkon dans notre intérêt à tous. »
    Il la fixa d'un regard dur. «Les derniers rapports qui me sont parvenus indiquent que le sort du Barcalon est chancelant et que sa popularité diminue. Je suis responsable de mes hommes, madame Tucker. Trois de mes officiers sont morts dans des circonstances épouvantables voici deux jours et je ne serais pas loin de penser que les ennuis du seigneur Phaulkon y sont pour quelque chose.
    - Les villageois responsables de ces meurtres ont été victimes de fausses rumeurs répandues par le supérieur de Louvo. Jetais là lorsque cette terrible tragédie s'est produite.»
    Desfarges l'observa. «Vraiment?
    - Oui, Général, et je peux vous dire que ce sont leurs armes qui ont effrayé les paysans. Ils les suivaient depuis déjà longtemps sans oser s'approcher jusqu'à ce que les officiers aient déposé leurs mousquets et leurs épées à terre.» Nellie le regarda bien en face. «Petraja ne craint qu'une seule personne, et c'est vous. »
    Elle vit que la flatterie avait porté mais elle n'eut pas le temps de poursuivre, car des cris s'élevèrent soudain en provenance du quai. Quelques minutes plus tard, on entendit s'approcher des voix parlant avec animation en français.
    Le général regarda Nellie avec circonspection.
    « Nous allons bientôt pouvoir juger la valeur de vos assertions, madame. J'ai envoyé le major de Beau-champ à Louvo pour étudier la situation et je crois qu'il est de retour.»
    Au même instant, Beauchamp, suivi du lieutenant de Fretteville et de quelques soldats, fit son apparition sous le porche conduisant à la cour. Les deux officiers français arboraient une mine sinistre. Ils renvoyèrent les soldats avant de s'approcher du général pour le saluer. Ils n'avaient plus d'épées et leurs uniformes étaient déchirés et souillés.
    Ils jetèrent un regard distrait à Nellie, mais leurs visages restaient fermés.
    «Où est mon fils?» s'étonna le général.
    «Général, commença Beauchamp d'un air abattu, les nouvelles ne sont pas bonnes. Fretteville et moi avons été relâchés mais ils ont gardé votre fils en otage. »
    Le regard de Desfarges se durcit.
    «Mon fils... prisonnier? Où est-il retenu et par qui?
    - Par Petraja. Au Palais royal. Nous nous trouvions chez le seigneur Phaulkon lorsque le père de Bèze vint le prévenir qu'une foule importante se dirigeait vers le Palais. C'est en nous rendant sur les lieux pour nous informer de ce qui se passait que nous sommes tombés dans une embuscade. Les hommes de Petraja semblent à présent avoir pris le contrôle.
    - Qu'est-il arrivé au seigneur Phaulkon? s'enquit Nellie, pâle comme un linge.
    - On nous a séparés, répondit tristement Beau-champ, et nous ne l'avons plus revu. Après quoi, les Siamois nous ont libérés, nous demandant de transmettre un message à notre commandant.
    - Et quel est ce message ? grogna Desfarges, morose.
    - Qu'il n'arrivera rien à votre fils si nous consentons à négocier avec Petraja et à prendre publiquement position en sa faveur. Le bruit court en effet que l'armée française est sur le point de

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